Au moins 29 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées samedi dans 16 attentats à la bombe à Ahmedabad, dans l'ouest de l'Inde, au lendemain d'une série d'explosions similaires survenue à Bangalore, dans le sud du pays, ont annoncé les autorités.

«Le décompte total (des corps) dont nous disposons à présent est de 29, et plus de 100 personnes (ont été) admises (dans les hôpitaux)», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police d'Ahmedabad.

Le Premier ministre de l'Etat du Gujarat, Narendra Modi, a fait état de 16 explosions différentes en l'espace de 36 minutes. Il a lui aussi déclaré à la presse qu'un total de 29 personnes avaient été tuées et que 88, dont des femmes et des enfants, avaient été blessées.

«La terre du Mahatma Gandhi (originaire de cet Etat) a été ensanglantée par des terroristes que nous n'épargnerons pas», a-t-il affirmé.

Le gouverneur de l'Etat du Gujarat, Navin Kishore Sharma, nommé à ce poste par New Delhi, a de son côté déclaré que le bilan des victimes s'alourdissait «à chaque instant».

«J'ai voulu avoir des détails, mais le Premier ministre (du Gujarat) n'est pas en mesure de me les donner car à chaque instant quelqu'un meurt», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN-IBN.

Les bombes étaient munies de minuteurs et quatre hôpitaux ont été pris pour cible.

«Nous avons vu un sac bleu près d'un bâtiment de l'hôpital mais avant que nous n'ayons pu réagir, il a explosé dans une lueur aveuglante, et une quarantaine de personnes ont été touchées par des éclats», a déclaré le Dr Vipul Patil du centre hospitalier Dhanwantari.

Des journalistes ont vu des blessés grièvement atteints gisant sur le sol dans deux hôpitaux tandis que la salle des urgences d'un autre hôpital était ensanglantée et jonchée de verre brisé.

Un autre engin a explosé sur le marché aux diamants et une autre dans un autobus, a indiqué le ministère indien de l'Intérieur à New Delhi.

Selon des experts fédéraux, les bombes étaient remplies de boulons et d'écrous dans le but de provoquer un maximum de dégâts.

Un secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Shakeel Ahmed, s'est déclaré «choqué» par ces attentats et surpris qu'ils aient pu avoir lieu «malgré les mesures de sécurité mises en place après ceux qui se sont produits (vendredi) à Bangalore» dans le sud du pays.

«Il semble qu'il y ait eu un manque de coordination entre les services de renseignement (fédéraux) et les responsables chargés de la police sur place», a-t-il dit aux journalistes à New Delhi.

Vendredi, huit bombes avaient explosé à quelques minutes d'intervalle à Bangalore dans le sud du pays, faisant un mort et sept blessés.

M. Ahmed s'est refusé à commenter les informations selon lesquelles un groupe appelé «Les Moujahidine indiens» aurait revendiqué les derniers attentats auprès d'une chaîne de télévision.

Selon la police, la première explosion s'est produite à 8h30 sur un pont de la ville qui avait été, en 2002, le théâtre de violents affrontements entre hindous et musulmans.

Deux des explosions se sont produites dans le quartier résidentiel de Maninagar, fief du chef du gouvernement local, très critiqué pour avoir fermé les yeux sur les affrontements entre hindous et musulmans qui avaient fait quelque 2.000 morts à Ahmedabad en 2002.

Le Premier ministre Manmohan Singh a condamné les attaques et demandé à la population d'Ahmedabad de rester calme, a indiqué son cabinet.

L'ancien chef des services de renseignement extérieurs B. Raman a indiqué craindre de nouveaux heurts intercommunautaires dans la ville, où les tensions dues aux affrontements de 2002 n'ont jamais complètement disparu.

Les grandes villes indiennes ont été au cours des dernières années le théâtre d'attentats à la bombe apparemment bien préparés. Les responsables indiens ont la plupart du temps mis en cause le Pakistan ou des groupes soutenus par Islamabad, des accusations rejetées par ce pays.