Le roi des Belges Albert II a refusé jeudi soir la démission proposée par le Premier ministre Yves Leterme, a indiqué un porte-parole du palais.

Le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, qui avait proposé sa démission dans la nuit de lundi à mardi faute d'avoir réussi à négocier une nouvelle réforme de l'État belge entre francophones et néerlandophones, se voit ainsi reconduit dans ses fonctions.

Le gouvernement qu'il devra reconduire, dont on ignore à ce stade s'il sera remanié, devra non seulement mettre en oeuvre le programme socio-économique sur lequel les partis de la coalition formée en mars dernier s'étaient récemment entendus, il devra aussi «faciliter» un dialogue institutionnel que trois personnalités sont par ailleurs chargées de préparer.

Les trois personnalités désignées par le roi sont les ministres francophones François-Xavier de Donnea (libéral) et Raymond Langendries (centriste), ainsi que le ministre-Président de la petite communauté germanophone de Belgique, Karl-Heinz Lambertz, selon un communiqué du palais.

Elles devront «examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel» et faire rapport au roi à la fin du mois, précise-t-il.

L'impossibilité à démarrer ce dialogue institutionnel est au coeur de la crise politique qui agite la Belgique depuis les législatives de juin 2007.

Francophones et néerlandophones ont en effet beaucoup de mal à s'accorder sur la manière de réformer les institutions pour accorder une plus grande autonomie aux trois régions du pays (Flandre, Wallonie, Bruxelles), à commencer par la Flandre, la plus riche, la plus peuplée et où le mouvement autonomiste - et parfois indépendantiste - est le plus fort.