Le Cinéma Parallèle restera finalement à Ex-Centris. «C'est une très bonne nouvelle, s'est enthousiasmé hier matin Daniel Langlois, président-fondateur d'Ex-Centris. Si j'avais un regret lors de l'annonce du 12 janvier, c'était pour Le Parallèle. Il remplit un mandat unique et très difficile à remplacer.»

Le 12 janvier, Ex-Centris a annoncé que sa programmation régulière de cinéma prendrait fin le 20 mars. Le complexe devait réorienter sa programmation vers son mandat initial jamais réalisé: une programmation multidisciplinaire (environ 10 % de cinéma) exploitant la haute technologie des salles.

 

On prévoyait alors que le Parallèle, organisme à but non lucratif logeant à Ex-Centris depuis 1999, déménage en avril. Finalement, cette nouvelle programmation se fera seulement dans les deux principales salles. Le Parallèle pourra continuer d'occuper la troisième salle.

«On ignorait pendant quelque temps si ce serait possible, car on travaillait avec différents scénarios, révèle Daniel Langlois. Un des plans d'aménagement impliquait la disparition de la salle du Parallèle. Selon un autre, elle devait rester une salle de projection. Mais pour cela, il fallait d'abord régler quelques problèmes techniques. C'est fait, on a reçu le O.K. de nos ingénieurs et architectes le 14 janvier.»

Si aucune annonce n'a alors été faite, c'est parce que le Parallèle ne savait pas encore s'il pourrait fonctionner dans ce nouveau contexte, avance sa présidente Pascale Hébert. C'est qu'en plus de louer une salle à Ex-Centris, le Parallèle utilise plusieurs de ses services (placiers, billetterie, administration) à tarifs avantageux. Ce ne sera plus possible à cause de la nouvelle vocation des salles. Le Parallèle devra désormais fonctionner de façon complètement autonome. «Pour nous, c'est un gros saut», avoue sa présidente, Pascale Hébert.

Mme Hébert n'est pas encore en mesure de chiffrer les nouveaux coûts, ni les nouveaux besoins de personnel. «On évalue encore tout ça, explique-t-elle. Mais il est certain qu'on va demander plus d'argent aux organismes qui nous subventionnent (SODEC, Téléfilm Canada, Montréal et le ministère de la Culture du Québec).»

La direction du Parallèle avoue qu'elle a «exploré d'autres avenues» avant que l'entente avec Ex-Centris ne soit confirmée. Et malgré l'annonce, cette réflexion se poursuit, a expliqué Pascale Hébert. D'ailleurs, les nouvelles demandes de subvention sont en partie motivées par ces «autres projets». «Nous avons plus de films à programmer que d'espace pour les présenter», résume-t-elle.

Le Parallèle pourrait-il ajouter un nouveau lieu de diffusion? «Ça pourrait être cela, répond Mme Hébert qui rappelle que malgré son contenu de cinéma d'auteur, le Parallèle affiche un des meilleurs taux de fréquentation en salle au pays (moyenne de 30 %, contre 12 % pour la moyenne canadienne).

La durée de la nouvelle entente entre Ex-Centris et le Parallèle n'est pas encore déterminée. «Elle durera aussi longtemps qu'on s'entend», a indiqué Daniel Langlois.

Et le Festival du nouveau cinéma? «On est en discussion avec eux. On va sûrement s'entendre, ils vont sûrement être là. (...) Les écrans de chacune des trois salles devraient être disponibles pour le festival», prévoit-il.

Daniel Langlois a donné quelques détails sur la nouvelle programmation d'Ex-Centris. «On monte en ce moment une équipe d'environ 40 programmateurs contractuels, tous des artistes qui créeront une expérience unique dans leur domaine (musique contemporaine ou classique, théâtre, danse, cinéma, etc.). Ça donnera une variété assez incroyable. Ces gens-là pourraient venir du Québec comme des États-Unis ou d'ailleurs. On va en contacter une centaine pour trouver les bons.»

La nouvelle programmation devrait être annoncée à la mi-mars. «Je me perçois comme un explorateur qui veut faire découvrir des choses, explique le mécène. Je ne le fais pas pour l'argent. Est-ce que ce sera payant? Je ne le sais pas. On peut se casser la gueule, mais ça peut aussi être un succès fantastique. On verra.»