Depuis la sortie des Amours imaginaires en France, la carrière de Niels Schneider se passe outre-Atlantique. Mais le jeune homme n'oublie pas le Québec, où il prévoit tourner en 2013. Et il songe maintenant à réaliser une première oeuvre. La Presse l'a rencontré alors que le Festival des films du monde (FFM) présente deux films dans lesquels il joue.

Le comédien Niels Schneider songe à écrire un film et le réaliser. Et pour cette première idée de scénario, il suggère un titre pour le moins accrocheur: Toutes les nuits, mes dents tombent.

«C'est un «coming of age» qui porte sur une passion adolescente, un amour obsessionnel d'un adolescent pour une femme plus âgée. Ça vire au tragique. C'est une comédie tragique», précise-t-il en entrevue.

Le comédien ressent le besoin de signer ses propres projets. «J'ai le besoin de raconter une histoire par un médium que j'ai l'impression de comprendre, poursuit-il. Je me sens hyper proche de ça.»

De passage au Québec, où il est en vacances, Schneider sort d'un long marathon de tournages qui le tenaient occupé sur des plateaux européens depuis le début de 2011. «Cet automne, c'est plus tranquille. Je vais pouvoir travailler sur mon scénario», ajoute le jeune homme, visiblement heureux.

Le séjour estival de celui qu'on a découvert dans J'ai tué ma mère et Les amours imaginaires de Xavier Dolan coïncide avec la présentation au FFM de deux films dans lesquels il joue: Désordres, d'Étienne Faure, et L'âge atomique, de Héléna Klotz.

Dans Désordres, film tourné en Dordogne, il interprète Thibault, un individu avec un côté psychopathe et manipulateur qui débarque dans la vie d'un couple de bobos parisiens nouvellement installé à la campagne.

«C'est un personnage très complexe, relate le comédien. Il place son échiquier, est très calculateur et manipulateur. Thibault a subi, très jeune, une grosse blessure. Il a une revanche à prendre et en fait une fixation. Il manipule avec beaucoup de douceur pour arriver à ses fins.»

Bien qu'il ne défende qu'un petit rôle dans L'âge atomique de Héléna Klotz (les dates de diffusion du film au FFM sont déjà passées), Niels Schneider parle de la réalisatrice avec un enthousiasme débordant. «Je crois énormément en elle, dit-il. C'est la réalisatrice la plus excitante en France actuellement. Elle a un style ultra-personnel. Elle est très à contre-courant du cinéma d'auteur qui se fait en Europe.»

Avec Jérémy Saindon

Le comédien sort d'un tournage de six mois basé sur L'Odyssée d'Homère et qui sera présenté au cours d'une télésérie de 12 épisodes d'une heure sur les chaînes européennes ARTE et RAI. Ce projet raconte la célèbre histoire du point de vue de ceux qui attendent le retour d'Ulysse.

«C'est un peu la face cachée de l'Odyssée, explique Schneider. C'est appuyé sur des écrits d'Homère, autour desquels nous avons brodé une partie du scénario. J'interprète Télémaque (fils d'Ulysse), qui prend la place du père. Il a une déception du père qui est un tyran alors que Télémaque est plus proche du peuple. Ça parle de jalousie, de trahison, de passion, de manipulation.»

Cela dit, Niels Schneider a aussi un projet de tournage au Québec avec le réalisateur Jérémie Saindon. Intitulé The Faces of God, le film suit le parcours de quatre personnages plongés dans des remises en question. «Ces personnages se retrouvent dans une espèce de temple où ils vont prendre de l'ayuwaska, un cocktail de plantes, de drogue, préparé par des chamans et que l'on prend pour se purifier», dit-il.

Ce tournage, prévu en mars 2013, mettra aussi en vedette Julie Budet et Dolorès Fonzi, a précisé M. Saindon à La Presse.

Somme toute, Niels Schneider est très satisfait de l'évolution de sa carrière. «Je joue des choses assez différentes. Je suis content d'avoir la chance de travailler avec des gens qui projettent sur moi des choses très différentes. Je n'ai pas l'impression d'être confiné à un type de rôle.»

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Désordres est présenté les 30 août (21h20), 1er septembre (9h40) et 2 septembre (14h) au Quartier Latin.