Le temps d’aimer, de Katell Quillévéré
Le temps d’aimer débute brutalement par des images d’archives montrant les tondues de la Libération avant de plonger douloureusement dans la fiction. Mère célibataire, Madeleine (Anaïs Demoustier) rencontre François (Vincent Lacoste), étudiant bourgeois, à l’hôtel-restaurant où elle est serveuse. Bien qu’elle lui révèle les origines de son fils, Vincent souhaite épouser Madeleine. Bientôt, elle constate que son mari lui cache un lourd secret. S’inspirant en partie de l’histoire de sa grand-mère et des grands mélodrames de Douglas Sirk (Le temps d’aimer et le temps de mourir), la réalisatrice d’Un poison violent signe une cruelle et puissante histoire d’amour sur fond d’intolérance.
Au cinéma Impérial le 3 novembre, 15 h, et le 4 novembre, 20 h 15
La plus belle pour aller danser, de Victoria Bedos
Premier long métrage d’une des scénaristes de La famille Bélier, d’Éric Lartigau, cette charmante comédie sentimentale emprunte allègrement aux codes des comédies pour ados américaines. Suivant les conseils de son meilleur ami Albert (Pierre Richard), homosexuel octogénaire, Marie-Luce (Brune Moulin) se déguise en garçon pour se rendre à une fête costumée. Or, l’adolescente impopulaire obtient un succès fou auprès des filles… et d’Émile (Loup Pinard), le garçon qui lui plaît. Si La plus belle pour aller danser ne réinvente pas le genre, on y esquisse avec sensibilité une touchante relation entre un père largué (Philippe Katherine) et sa fille futée.
Au cinéma Impérial le 8 novembre, 10 h, et au cinéma du Musée le 9 novembre, 17 h 30
Consultez la page du filmTu ne sauras jamais, de Robin Aubert
Au plus fort de la pandémie, un vieil homme confiné dans sa chambre au CHSLD (Martin Naud) n’a qu’une idée en tête : retrouver son amoureuse. Tandis que les heures défilent lentement, seuls une bénévole (Sarah Keita) et un concierge (Jean-Marie Lapointe) lui apportent un peu de chaleur humaine. Dans cette proposition radicale et audacieuse évoquant le cinéma de Pedro Costa (En avant, jeunesse) et de Robert Morin (Petit Pow ! Pow ! Noël), le réalisateur d’À l’origine d’un cri témoigne de manière percutante des failles du système de santé. Un parfait complément au documentaire de Denys Desjardins J’ai placé ma mère.
Au cinéma Impérial le 10 novembre, 18 h, et au cinéma Moderne le 11 novembre, 13 h 30
Consultez la page du filmHors-saison, de Stéphane Brizé
Mathieu (Guillaume Canet), acteur de cinéma, et Alice (Alba Rohrwacher), professeure de piano, se sont aimés 15 ans auparavant. Venu de Paris pour suivre une thalassothérapie dans une ville balnéaire sur la côte ouest de la France, Mathieu recroise Alice, mariée et mère d’une adolescente. Bercé par le piano mélancolique de Vincent Delerm, baigné d’une douce lumière, Hors-saison repose sur des dialogues sensibles lancés d’un ton badin et des silences éloquents. Le grand maître des drames sociaux (La loi du marché) signe une comédie sentimentale atypique où il revisite avec la même délicatesse des thèmes exploités dans Mademoiselle Chambon.
Consultez la page du filmAu cinéma du Musée le 10 novembre, 20 h 15, et le 11 novembre, 17 h 45
Je suis la France, de Sarah El Attar
Il n’y a pas qu’en Amérique du Nord que les personnes racisées sont victimes de brutalité policière. En France, chaque année, de 20 à 30 personnes mourraient des suites d’une arrestation violente, et 80 % des victimes seraient noires ou arabes. Dans ce documentaire aux somptueuses images en noir et blanc, la réalisatrice de Togaether, où elle s’intéressait à la communauté musulmane aux États-Unis, donne la parole à des gens ayant perdu un proche aux mains des policiers. Pour soutenir leurs propos, elle recueille également les témoignages de jeunes gens sans cesse victimes de profilage racial. Triste et révoltant.
Au cinéma du Musée le 11 novembre, 18 h 30
Consultez la page du filmSoirée Kabaret Kino, Grande soirée du court québécois et la série FEM
Au-delà des projections de longs métrages, d’autres activités ont lieu à Cinemania. Notons une Soirée Kabaret Kino (2 novembre) au cours de laquelle seront présentés des courts métrages réunis sous le thème Chroniques montréalaises et les résultats du défi Kino : des hommages à des films américains réimaginés à la manière de cinéastes francophones. Pour la Grande soirée du court québécois (3 novembre), Jason Béliveau, rédacteur en chef de la revue Séquences et programmateur associé, convie les cinéphiles à découvrir, en première montréalaise ou québécoise, 11 courts métrages québécois. Et les quatre premiers épisodes de la série FEM, où Lenni-Kim Lalande incarne un jeune s’interrogeant sur son identité de genre dans un drame musical de Maxine Beauchamp et Marianne Farley, seront projetés (3 novembre).
Consultez le site du festival