Les trois mousquetaires sont de retour au grand écran ! Et ce, deux fois plutôt qu’une. D’Artagnan, première partie d’un diptyque qui se conclura en décembre, prend l’affiche le 28 avril. La Presse s’est entretenue avec le réalisateur Martin Bourboulon et l’interprète du quatrième mousquetaire, François Civil.

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François Civil incarne d’Artagnan.

Afin d’obtenir le rôle de d’Artagnan, François Civil a menti. Il a affirmé à la production que, plus jeune, Les trois mousquetaires, d’Alexandre Dumas, était son livre de chevet, alors qu’il ne l’avait jamais lu. « J’ai essayé de cacher cette histoire à Dimitri Rassam, le producteur, le plus longtemps possible, mais comme je l’ai racontée à Pio Marmaï [qui incarne Porthos] et qu’il aime bien me mettre dans la sauce, comme on dit en France, il le lui a dit tout de suite et j’ai été obligé de l’assumer », confie l’acteur en riant.

Il a évidemment lu le roman depuis. « J’ai adoré le personnage de Milady, qui est un peu un James Bond féminin au XVIIsiècle, indique celui qui a été nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa performance dans En corps, de Cédric Klapisch. J’ai évidemment aimé d’Artagnan et toute l’aventure. J’étais aussi ravi de lire le scénario qui adapte forcément plein de trucs, mais qui conserve l’esprit du roman. »

Martin Bourboulon abonde dans le même sens par rapport à l’intrigue signée Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. « Quand les bases sont solides, ça ne vaut pas le coup de les changer pour rien, dit-il. Il y avait un équilibre à trouver entre les nouvelles idées et ce qui appartenait déjà à la force du roman. »

Combat et camaraderie

Le réalisateur d’Eiffel tenait tout de même à proposer une nouvelle lecture de l’œuvre. « Je voulais qu’on se sente libre par rapport à toutes les adaptations faites auparavant et qu’on ne s’empêche pas d’innover visuellement – que ce soit pour les costumes, la dramaturgie, les scènes de combat –, de filmer l’action un peu différemment. » Afin de réaliser sa vision, Martin Bourboulon a demandé à ses comédiens de faire leurs propres cascades. « Ils ont été merveilleux et c’est grâce à leur travail que j’ai pu tourner les scènes en plan-séquence. »

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Athos (Vincent Cassel) avant son duel contre d’Artagnan

François Civil souligne que l’entraînement qui a précédé le tournage a été une expérience mémorable. « Ça m’excitait de participer à quelque chose de très immersif et nous étions entourés de gens tellement talentueux, à commencer par Yannick Borel, qui est champion olympique d’escrime. Quand tu as un homme comme lui qui t’apprend son sport, ça force l’humilité et ça donne envie d’être à la hauteur », reconnaît l’acteur qui a également reçu des leçons du cascadeur équestre Mario Luraschi.

Le comédien de 33 ans souligne que l’humour a « soudé » l’équipe, mais que lui et les trois mousquetaires – Vincent Cassel (Athos), Pio Marmaï (Porthos) et Romain Duris (Aramis) – ont réellement compris la devise de leurs personnages pendant les scènes de combat. « Quand c’est filmé en plan-séquence, ça veut dire qu’il faut qu’on puisse compter les uns sur les autres. S’il y en a un qui foire, il faut tout recommencer, donc, forcément, on a envie de donner le meilleur pour ses camarades. Le côté “tous pour un, un pour tous”, on l’a vraiment vécu dans notre chair. »

Un peu d’amour aussi

Il est aussi question d’amour dans Les trois mousquetaires. Entre le roi Louis XIII (Louis Garrel) et la reine Anne d’Autriche (Vicky Krieps). Et entre celle-ci et le duc de Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd). Mais surtout entre d’Artagnan et Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), qui sert la reine.

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François Civil (d’Artagnan) et Lyna Khoudri (Constance Bonacieux)

« Sur le papier, mon personnage était déjà assez clair, mais je suis un peu intervenu par rapport à l’écriture des scènes entre Constance et d’Artagnan, précise François Civil. Dans les premières versions du scénario, je trouvais qu’il était tellement à l’aise dans la drague qu’il se permettait trop de traits d’esprit. C’est déjà son trait de caractère quand il est face au roi et à ses camarades mousquetaires. Je me disais que dans l’amour, il y avait peut-être une autre dimension à explorer. Quelque chose d’un peu plus fragile, un peu plus sensible, un peu moins en force avec Constance. »

Petit tour de Gaule

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Les trois mousquetaires : D’Artagnan a été tourné entièrement en France.

D’Artagnan et sa suite, Milady, prévue en décembre, ont été tournés en même temps, sur une période de 150 jours. Peut-être plus impressionnant encore est le fait que la presque totalité a été filmée dans de véritables lieux plutôt qu’en studio. Ainsi, on voit différents lieux de Paris, tels l’hôtel des Invalides et le palais du Louvre, mais aussi le Fort National à Saint-Malo et le château de Fontainebleau.

« C’était merveilleux pour le touriste que je suis, même dans mon propre pays, se souvient François Civil qui a été en tournage 110 jours. On se rendait compte aussi du cachet que ça allait donner à notre adaptation. Parce que mine de rien, j’ai vu quand même pas mal d’adaptations au cinéma et certaines manquent un peu de véracité. On avait envie de crédibilité tout au long de ce projet. »

« Plus de drame »

Eva Green incarne la vilaine Milady – mais l’est-elle vraiment ? Son rôle est important dans le premier volet et le sera certainement plus dans le suivant qui porte son nom.

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Eva Green dans le rôle de Milady

« On va apprendre plusieurs choses, notamment sur le passé de Milady et d’Athos, révèle Martin Bourboulon. Ce sera un film un peu différent dans le ton et la couleur. »

« Je crois qu’il y a plus de drame, ajoute François Civil. Tous les enjeux se resserrent. Il y a des choses qui sont dévoilées. Il y a une sorte de relation qui s’instaure entre d’Artagnan et Milady dans ce film et ce lien d’ennemis intimes se tisse de plus en plus dans la suite. »

Les trois mousquetaires : D’Artagnan prend l’affiche le 28 avril.