(Paris) Margot Robbie, Tom Hanks et Scarlett Johansson chez Wes Anderson ? Une série avec Lily-Rose Depp et la vedette de la musique The Weeknd ? Le retour polémique de Woody Allen ? Les paris sont ouverts avant l’annonce jeudi de la sélection du 76e Festival de Cannes.

À un mois du début de la course à la Palme d’Or, le délégué général Thierry Frémaux dévoilera le nom des élus à partir de 11 h, dans un cinéma des Champs-Élysées.

La 76e édition (16 au 27 mai) s’est déjà assurée de la présence de monuments du cinéma, à commencer par Martin Scorsese, avec son film-fleuve Killers of the Flower Moon, et ses acteurs fétiches Leonardo DiCaprio et Robert de Niro.

Et, après Tom Cruise l’an dernier pour Top Gun, un autre vétéran des blockbusters, Harrison Ford, montera les marches, fouet à la main, pour le 5e volet de la saga, Indiana Jones and the Dial of Destiny.

Cannes verra aussi un grand retour qui ne manquera pas de faire couler de l’encre, celui de Johnny Depp, après le feuilleton judiciaire qui l’a opposé à son ancienne épouse Amber Heard, sur fond d’accusations de violences conjugales puis d’accusations mutuelles de diffamation, soldées à coups de millions de dollars.

L’ancien « pirate des Caraïbes » a été choisi par l’actrice et réalisatrice française Maïwenn pour interpréter Louis XV dans Jeanne du Barry, projeté en ouverture du festival.

Grands noms et étoiles montantes

Wes Anderson, grand habitué de la Croisette, est pressenti. Après The French Dispatch, il réunit à nouveau un cortège de vedettes, de Tilda Swinton à Adrien Brody en passant par Tom Hanks, pour Asteroid City.

Pedro Almodovar sera probablement aussi de la partie, avec Ethan Hawke et Pedro Pascal, l’acteur de la série The Last of Us. L’Espagnol s’est offert ces deux vedettes pour un court métrage qu’il envisage comme un « western queer ».

Le suspense demeure quant au reste de la sélection, entre grands noms du 7e art, comme Hirokazu Kore-eda, Aki Kaurismäki ou Ken Loach, étoiles montantes, de Justine Triet à Alice Rohrwacher, et des films qui alimentent le buzz depuis des mois, comme le Barbie rose bonbon avec Margot Robbie, et Ryan Gosling en Ken.

La place des réalisatrices en sélection officielle et en compétition, toujours très minoritaire, sera scrutée, tout comme celle de la diversité. Et la question du sort réservé aux artistes visés par des accusations de violences sexuelles continue de planer.

Thierry Frémaux a semblé écarter, dans une interview à Variety, une présence du dernier film de Roman Polanski, tourné en Suisse, et qui ne serait de toute façon pas prêt.

Woody Allen pourrait-il être sélectionné pour son 50e film, le premier tourné en français ? Le cinéaste de 87 ans a vu la quasi-totalité de l’industrie lui tourner le dos lorsque sa fille adoptive, Dylan Farrow, l’a accusé de l’avoir agressée sexuellement, enfant. Woody Allen nie ces accusations pour lesquelles aucune des deux enquêtes lancées n’a abouti.

En attendant le jury

Dans un monde où acteurs et réalisateurs alternent petit et grand écran, Cannes pourrait aussi faire une place à une série très attendue, The Idol, créée par Sam Levinson (Euphoria) et The Weeknd, qui y partage l’affiche avec Lily-Rose Depp. Son tournage s’est accompagné de polémiques.

Côté longs métrages, Cannes se distingue des autres grands festivals en n’acceptant en compétition que des films sortant au cinéma en France, avant d’être mis en ligne.

Netflix refuse toujours de se plier à la règle, boudant Cannes pour la Mostra de Venise. Mais un retour en grâce des salles obscures pourrait s’amorcer : Apple TV + noue désormais des partenariats avec des majors pour sortir sur grand écran ses films les plus emblématiques, comme le prochain Scorsese ou Napoléon de Ridley Scott.

Thierry Frémaux et la nouvelle présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch, seront probablement aussi interrogés sur la composition du jury. On n’en connaît seulement le président, Ruben Östlund, réalisateur suédois qui a remporté sa deuxième Palme d’Or l’an dernier avec Sans Filtre.