Avec huit prix, la série Transplant et ses comédiens, dont Laurence Lebœuf, sortent grands gagnants de la semaine des Prix Écrans canadiens alors que le cinéma québécois, dont les œuvres ont souvent dominé cet évènement dans le passé, connaît une année modeste.

Présentée dimanche soir au terme d’une semaine émaillée de dix galas, la dernière soirée (virtuelle) de cette 10édition des Prix Écrans canadiens a aussi été marquée par le couronnement du long métrage Scarborough, de Shasha Nakhai et Rich Williamson, comme meilleur film de l’année.

Tournée à Montréal et produite chez Sphère Média, Transplant remporte pour la deuxième année de suite le prix de la meilleure série dramatique. L’acteur Hamza Haq (le DBash Hamed) remporte quant à lui le prix du meilleur comédien pour la deuxième année.

Toujours avec cette série, Laurence Lebœuf a remporté le prix de la meilleure actrice pour son interprétation de la Dre Magalie Leblanc, tandis que la comédienne montréalaise Ayisha Issa a obtenu le trophée de la meilleure actrice dans un second rôle (la Dre June Curtis). Mentionnons que Laurence Lebœuf a aussi animé le gala des Arts cinématographiques présenté vendredi soir.

« C’est capoté. Je suis encore sur un high ! », s’est exclamée la comédienne, jointe par La Presse au terme du gala.

Ce qui m’a attirée dans cette série est son point de vue unique, celui de suivre le DBashir Hamed avec tout le passé auquel il est confronté. De plus, les personnages sont tellement riches. La production nous laisse beaucoup de liberté pour apporter notre propre couleur. Je n’en reviens pas à quel point nous avons la liberté de créer.

Laurence Lebœuf

Pour Laurence Lebœuf, il s’agit d’un premier Prix Écrans canadiens. Il s’ajoute à un prix Jutra (Ma fille, mon ange) et à trois prix Gémeaux (Les Lavigueur, la vraie histoire, Musée Eden, Marche à l’ombre).

Campée à Toronto, Transplant suit la vie de plusieurs médecins et membres du personnel médical du centre de traumatologie York Memorial. Une troisième saison de cette série très populaire, qu’on peut voir en français (Transplanté) sur Noovo, est sur les rails. « Cette série m’occupe huit mois par année, indique Laurence Lebœuf. Nous avons commencé le tournage de la troisième saison en mars et on termine en octobre. C’est quand même beaucoup [rires]. »

Plus tôt cette semaine, Transplant a reçu quatre autres prix : meilleure distribution dans une œuvre de fiction, meilleur scénario (Joseph Kay), meilleure direction photo (Pierre Gill) et meilleur montage (Annie Ilkow).

PHOTO FOURNIE PAR NOOVO

L’équipe de Transplant

Selon le site de Sphère Média, la série compte cinq réalisateurs, dont Daniel Grou (Podz), Chloé Robichaud et Kim Nguyen.

Un autre Québécois, Tim Rozon, a remporté un prix d’interprétation, celui du meilleur acteur de soutien dans une série dramatique pour son travail sur Wynonna Earp.

Prix au cinéma québécois

Les Prix Écrans canadiens, rappelons-le, récompensent ce qui se fait de meilleur au pays en matière de cinéma et de télévision (productions anglophones seulement). Plus tôt cette semaine, les artisans québécois du cinéma y ont remporté plusieurs prix sans pour autant enlever les grands honneurs.

Sara Mishara a reçu le prix de la meilleure direction photo, ici appelé meilleures images, pour le film Les oiseaux ivres qu’elle a coécrit avec le réalisateur Ivan Grbovic. Ce film, qui représentait le Canada dans la plus récente course à l’Oscar du meilleur film international (langue autre que l’anglais), était finaliste dans six catégories.

Arnaud Brisebois, Jean Babin et Ève Turcotte sont repartis avec la statuette de la meilleure direction artistique pour leur travail sur L’arracheuse de temps, de Francis Leclerc, alors que Martin Lapointe a remporté le trophée des meilleures coiffures pour le film Maria Chapdelaine, de Sébastien Pilote.

Cinq films québécois se disputaient le prix du meilleur court métrage de fiction, ne laissant aucune place à ceux des autres provinces. C’est Les filles ne marchent pas seules la nuit, de Katerine Martineau, qui a remporté le prix.

Julian Sher, Graeme Smith et Natalie Dubois se partagent le prix de la meilleure écriture documentaire pour Ghosts of Afghanistan. Marianne Ploska obtient le prix de la meilleure direction photo pour le documentaire Prière pour une mitaine perdue, de Jean-François Lesage. Angakusajaujuq : The Shaman’s Apprentice, de Zacharias Kunuk, film produit à Montréal, reçoit le prix du meilleur court métrage d’animation.

Dans le cadre du gala voué aux Programmes numériques et immersifs, Félix Lajeunesse et Paul Raphaël ont reçu le prix du Best Immersive Experience – Non-Fiction avec Space Explorers : The ISS Experience–Episode Two : Advance. Enfin, le prix Best Immersive Experience – Fiction a été remis au projet The Passengers, coproduit par la maison québécoise Couzin Films.

Scarborough

Sacré meilleur film, Scarborough a aussi remporté les prix de la meilleure réalisation, du meilleur acteur dans un premier rôle (Liam Diaz), du meilleur scénario adapté (Catherine Hernandez), de la meilleure actrice de soutien (Cherish Violet Blood), de la meilleure distribution, du meilleur montage sonore ainsi que le prix John Dunning du meilleur premier long métrage.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Une scène du film Scarborough

Ce film, qui est sorti brièvement à Montréal il y a quelques semaines, raconte l’histoire de trois enfants issus d’un milieu pauvre qui se lient d’amitié et apprennent le vivre-ensemble et la résilience durant une année scolaire. Il s’agit d’une adaptation du roman du même nom de Catherine Hernandez.

Outre Scarborough, les autres films finalistes pour le prix du meilleur long métrage de fiction étaient Les oiseaux ivres, d’Ivan Grbovic, La nuit des rois, de Philippe Lacôte, dont un des producteurs est le Montréalais Yanick Létourneau, Night Raiders, de Danis Goulet, et Wildhood, de Bretten Hannam.