Si les acheteurs sont attirés par les moteurs V8 et l'image virile associée aux Jeep Grand Cherokee et Ford Explorer, c'est l'ancien 4Runner qui était le véhicule le plus fiable de la catégorie.

Même si les changements paraissaient minimes lors du dévoilement de la troisième génération, en 1996, le 4Runner était légèrement plus long et plus large que son prédécesseur. Les passagers profitaient de plus d'espace, mais le 4Runner demeurait handicapé par la faible hauteur de son habitacle.

En effet, les grands six pieds devaient se méfier pour ne pas se cogner la tête sur le cadre des portières. De même, l'assise des sièges était pratiquement au ras du plancher et il était difficile de s'habituer à la position de conduite, qui s'apparentait à celle d'une voiture sport. La faible hauteur du pare-brise réduisait également la visibilité.

Puisque le 4Runner adoptait la garde au sol la plus élevée de sa catégorie et qu'il était chaussé de gros pneus d'origine P265/70R16 (de série sur le Limited), il donnait l'impression d'être un as de la conduite hivernale. S'il est vrai qu'il peut facilement se frayer un chemin dans les bancs de neige, la largeur de ses pneus nuit à son comportement routier sur les surfaces glissantes et il peut s'embourber à la moindre erreur du conducteur.

Les plus vieux se souviendront que la principale faiblesse de la génération précédente (1990-1995) était le manque de puissance de ses moteurs. Pour ce faire, lors de sa refonte en 1996, son moteur à quatre cylindres est passé de 2,6 litres (116 chevaux) à 2,7 litres (150 chevaux).

 

Dans les faits, le 2,7 litres était suffisamment puissant pour le train-train quotidien. Mais si vous deviez emprunter des sentiers escarpés ou tracter une remorque, le V6 de 3,4 litres (183 chevaux) était indispensable. Capable de tirer 2268 kg, le 3,4 litres était un cheval de trait par rapport à l'ancien V6 de 3,0 litres (150 chevaux) dont le poids tractable se limitait à 1588 kg. Faute d'acheteur à cause de la popularité grandissante des utilitaires sport compacts comme les Toyota RAV4 et Honda CR-V, la carrière du 2,7 litres s'est terminée en 2000. De même, la boîte manuelle a été abandonnée en 2001, et seul le Nissan Pathfinder a offert ce type de transmission jusqu'en 2004.

Si le prix demandé pour un 4Runner d'occasion semble frôler la démence, les vendeurs sont justifiés de réclamer un prix plus élevé que pour un Grand Cherokee ou un Explorer à cause de sa fiabilité légendaire. Par ailleurs, étant donné la longévité de la mécanique, il n'est pas rare de trouver des modèles âgés de plus de 10 ans sur le marché de l'occasion. Si c'est le cas, il faut porter attention à la rouille, qui peut avoir été camouflée par le vendeur.