Pyjama neuf enfilé, matcha latté concocté, vous épluchez les plateformes en quête du prochain bonbon télé à avaler pendant le congé ? Stoppez les recherches ! Voici un échantillon de la crème de la crème (bien fouettée) des séries québécoises et américaines les plus savoureuses de la dernière année.

La candidate

Comment ne pas craquer pour le charme et le bagout de la technicienne en pose d’ongles Alix Mongeau (adorable Catherine Chabot), limite « douchebaguette », qui gagne des élections provinciales quasiment par accident ? Cette brillante comédie politique, inspirée du parcours de Ruth Ellen Brosseau du NPD, éclate comme une bulle de pur bonheur dans nos écrans. C’est intelligent, drôle et attachant, vraiment. Et ça paraît que la scénariste Isabelle Langlois a effectué des recherches rigoureuses pour raconter le parcours de cette candidate verbomotrice qui débute, mais qui a du « beat ».

Sur l’Extra de Tou.tv ; sur ICI Télé dès janvier

Succession

Quelle tristesse : cette quatrième saison a marqué la fin (définitive, oui) de cette captivante saga familiale médiatico-financière, campée chez les ultrariches de New York. Le patriarche Logan Roy, un tyran pour ses quatre grands enfants carencés, a finalement nommé la personne qui lui succédera au sommet de son empire valant des milliards. Mais qui obtiendra ce poste si convoité ? À coups d’insultes créatives, de poignards enfoncés dans le dos, de tractations de coulisses et de beaux manteaux chics, la guerre au trône doré fait de nombreuses victimes. Téléspectateurs allergiques au cynisme, s’abstenir, merci.

Sur Crave

Désobéir : le choix de Chantale Daigle

Voilà une minisérie historique (1989, c’est une autre époque !) au propos très actuel, près de 35 ans après les évènements d’origine. Les six épisodes de Désobéir racontent l’histoire vraie de Chantale Daigle (Éléonore Loiselle), une serveuse chez Giorgio de 21 ans qui se bat pour avorter. Enceinte du « loser » moustachu Jean-Guy Tremblay (Antoine Pilon), la jeune femme a déclenché une immense tempête médiatique qui a abouti sur les marches de la Cour suprême, à l’été 1989. Les décors, les costumes, le jeu des acteurs, la réalisation, rien ne retrousse dans cette série, qui sent quasiment la cigarette du Maurier de sous-sol brun.

Sur noovo.ca et sur Crave

The Diplomat

Du fun et du fond en même temps ? C’est plus que possible avec cette production amusante de Netflix, une des belles surprises de l’année télé. Pendant huit épisodes, plantés à l’intersection de Scandal et de The West Wing, nous voyageons à Londres avec Kate Wyler (Keri Russell), nouvellement nommée ambassadrice des États-Unis dans la capitale anglaise. Puis, boum ! une troisième guerre mondiale bouillonne dans le golfe Persique, l’Iran bombarde (ou non ?) un porte-avions britannique, le mari de Kate magouille dans les antichambres du pouvoir et on se rend compte qu’on n’a pas cligné des yeux depuis plusieurs heures !

Sur Netflix

Avant le crash

On pensait que nos quatre « bros » de la finance avaient atteint le fond du baril (de pétrole brut) l’an passé. Mais non. Par sa faute, le banquier François (Émile Proulx-Cloutier) a tout perdu, sa femme Évelyne (Karine Vanasse) et la garde du petit Denis. Marc-André (Éric Bruneau) a flirté avec les hautes sphères du pouvoir, avant de redescendre brutalement. Seuls le sympathique Patrick (Mani Soleymanlou) et le riche Vincent (Benoit Drouin-Germain) ont réussi à se sortir la tête de l’eau dans ce prenant thriller socioéconomique, qui se colle de façon troublante à l’actualité.

Sur l’Extra de Tou.tv

The Bear

La deuxième saison de cette superbe série campée dans un bruyant restaurant de Chicago a surpassé la première, ce qui s’avère un exploit (culinaire) en soi. C’est l’œuvre la plus « umami » du petit écran, qui baigne dans un chaos constant, en cuisine comme en famille. Le sixième épisode, centré sur l’extraordinaire Jamie Lee Curtis, est un pur bijou. On assiste à la préparation désorganisée du souper de Noël chez les Berzatto, qui virera assurément au drame. La trame sonore de The Bear regorge de trésors (Wilco, Weezer, R.E.M.), et le réalisme qui se dégage des 10 épisodes nous donne une envie furieuse de nous enchaîner aux fourneaux (mais ça finit par passer).

Sur Disney+

Mégantic

Ce n’est peut-être pas la proposition idéale pour décompresser entre Noël et le jour de l’An, mais il reste que cette minisérie chorale est d’une qualité exceptionnelle. Chacun des huit épisodes a été construit autour de citoyens dits « ordinaires » de Lac-Mégantic, dont la vie a basculé dans la nuit du 6 juillet 2013. Une barmaid du Musi-Café, un pompier volontaire, des frères travaillant dans l’excavation. Certains détails ont été modifiés pour la fluidité du récit, mais pas le cœur battant de cette œuvre bouleversante et poignante, qui siffle fort dans la nuit noire.

Sur le Club illico

The Morning Show

Est-ce le scénario le plus subtil et le plus raffiné de la télévision américaine ? Pas tant. Mais est-ce un produit divertissant et scintillant ? Absolument. Dans ce troisième chapitre parfumé à la Succession, Bradley Jackson (Reese Witherspoon) atterrit au bulletin de nouvelles du soir et Alex (Jennifer Aniston) mousse la plateforme numérique UBA+ quand une fuite de renseignements personnels éclabousse la haute direction du réseau. Le patron ratoureux Cory (Billy Crudup) reste mon préféré, avec la directrice de l’information, la formidable Stella (Greta Lee). Bonus de fin d’année : Jon Hamm débarque dans la série en sorte d’Elon Musk qui trippe sur les fusées.

Sur AppleTV+

Inspirez expirez

À la fois thriller policier et comédie burlesque, Inspirez expirez ne ressemble à rien à la télé québécoise. J’ai adoré cet amalgame entre The White Lotus et Knives Out. Le synopsis ? Deux rivalamies (Sonia Cordeau et Virginie Fortin) reçoivent un chèque-cadeau pour une retraite de yoga et de purification dans le bois, qui se transformera en cauchemar. La responsable de cet établissement de mieux-être, Antara Yoni (Édith Cochrane), perd le contrôle, une première personne meurt, l’étau se resserre, un autre meurtre se produit, les suspects se multiplient et les gags proviennent de partout. Personnages loufoques, situations gênantes et thèmes modernes, c’est un petit délice.

Sur Crave

The Last of Us

Oui, ça parle de zombies, de virus débilitant et de fin du monde, mais c’est meilleur que The Walking Dead. En 2023, après une infection mondiale à un champignon mortel rare, la vie a quasiment disparu de la surface de la Terre. Les rares survivants habitent des cités-bunkers contrôlées par des gouvernements totalitaires. L’espoir de trouver un remède à cette pandémie repose sur les épaules de l’adolescente insoumise Ellie (Bella Ramsay), la seule à avoir survécu à sa contamination. Le vaillant Joel (Pedro Pascal) doit maintenant amener Ellie, sans mourir, à une faction de rebelles. Et pour paraphraser Luc De Larochellière, la route est longue, pour remonter jusqu’au soleil, les nuits sont sombres, comme le cœur de l’homme.

Sur Crave