Visite du plateau de L’aréna Gags sur glace

Tourner autour d’une patinoire intérieure en novembre, c’est comme tourner dehors en plein cœur de janvier : on gèle. C’est ce qu’on a pu constater mardi en visitant le plateau de L’aréna, nouvelle comédie à sketches de Noovo.

L’humidité du Colisée de Laval, domicile des Pétroliers, transperce les vêtements après quelques minutes seulement. Voilà pourquoi une comédienne comme Catherine St-Laurent collectionne les chauffe-mains et chauffe-orteils pour garder ses extrémités au chaud entre chaque prise. « Il fait tout le temps froid ! s’exclame l’actrice en riant. On a toujours la petite goutte au nez ! »

« Il faut s’habiller comme en hiver, renchérit le réalisateur Sébastien Gagné. J’ai une veste chauffante, des bottes… Il fait vraiment frette ! »

Attendue en ondes en janvier, la première saison de L’aréna proposera une incursion entre les murs d’un complexe consacré aux sports de glace, où convergent chaque semaine une panoplie de personnages : des joueurs de hockey, leurs blondes, le personnel d’entretien, l’entraîneur, des spectateurs, etc.

Le tournage des 12 premiers épisodes a commencé au début du mois d’octobre et s’étirera jusqu’au 15 novembre. Presque toutes les zones du bâtiment sont exploitées, y compris le vestiaire, où l’équipe derrière la série affronte un autre élément outre la température : l’odeur.

« Ça sent vraiment le vieux swing », souligne Sébastien Gagné en grimaçant.

De Sophie Cadieux à Phil Roy

L’aréna est dotée d’une distribution de haut calibre comprenant entre autres Benoît Brière en gérant du pro-shop et Sophie Cadieux et Éric Paulhus en ex-champions de patinage artistique reconvertis en coachs.

Durant notre passage, le duo tournait une scène dans laquelle Sophie Cadieux, coiffée d’une tuque jaune fluorescente et chaussée de patins munis de protège-lames, tentait maladroitement de séduire le père d’un élève pendant qu’Éric Paulhus, caché derrière une poutre, décrivait sa technique avec autant d’intensité qu’Alain Goldberg analyse une routine aux Championnats du monde.

« Ce sont deux personnages hyper psychorigides », affirme la productrice et co-idéatrice du projet, Nathalie Brigitte Bustos, de Groupe Entourage (Big Brother Célébrités, Les traîtres).

Pour sa part, Valérie Blais campe Patricia, la cantinière qui tente en vain de promouvoir des menus santé. La comédienne qualifie son personnage de « madame bien de son temps » en dépit d’un accoutrement semblant tout droit sorti des années 1980 (un chouchou orange retient ses cheveux).

« Elle est sur Tinder. Elle a des amants. Elle prend des champignons magiques en micro-doses… »

Deux humoristes apparaissent au générique de L’aréna : Mariana Mazza, qui continue de garnir son CV d’actrice après Lignes de fuites (2022) et Maria (2021), et Phil Roy, qui connaît son baptême du jeu. En entrevue, le stand-up comique parle d’une expérience particulièrement agréable et enrichissante. « Je n’ai pas d’orgueil et j’avais envie d’un challenge. Je voulais apprendre. »

Phil Roy s’avoue impressionné de travailler aux côtés d’acteurs chevronnés qu’il suit depuis plusieurs années, dont Marc Beaupré. « J’ai 35 ans et j’ai écouté 2 frères. Pour moi, Marc, c’est Kevin Drisdell ! Je trouve ça fou de jouer avec !

« La première journée de tournage, Catherine St-Laurent est venue se présenter. J’étais comme : “Ben voyons ! Je sais très bien qui tu es. Tu penses que je n’ai jamais regardé District 31 ?” »

Irdens Exantus et Leila Thibeault-Louchem tiennent aussi des rôles d’importance.

Retrouvailles

Outre Sophie Cadieux et Éric Paulhus, qu’il a dirigés dans Lâcher prise, Sébastien Gagné a profité du tournage de L’aréna pour réunir un autre tandem qu’il chérit tant : Catherine Chabot et Valérie Tellos, qu’on peut voir depuis quelques semaines sur ICI Tou.tv Extra dans La candidate, une série qu’il a réalisée.

« Ce n’est pas un hasard, explique-t-il en souriant. Je suis tombé en amour avec ces filles. Égoïstement, j’avais envie de retravailler avec elles. »

Pour leur part, les comédiennes étaient ravies de fouler le même plateau, d’autant plus qu’aux dernières nouvelles, La candidate s’arrêtera après une seule saison. « C’est un bonheur inespéré de rejouer ensemble », commente Catherine Chabot, qui défend le personnage de Mariloup, la copine de Marion (Valérie Tellos), dans L’aréna.

Contrairement à d’autres collègues, les deux actrices n’ont jamais fréquenté les arénas en grandissant. Bien qu’elle incarne une joueuse de hockey à l’écran, Valérie Tellos avoue même « patiner comme un chevreuil ».

Quant à Catherine Chabot, sa seule expérience d’aréna est tellement abracadabrante qu’on jurerait un futur sketch de l’émission. « Mon chum joue au hockey dans une ligue de garage les mardis avec Phil Roy. L’autre soir, il m’a dit : “Viens me voir jouer…” Je ne suis pas fan de hockey, mais j’y suis allée et j’ai regardé une demi-heure du match… d’une autre équipe ! Il y avait deux patinoires dans l’aréna, et j’ai regardé le mauvais match ! »

Pas juste du hockey

Les textes de L’aréna émanent d’un collectif d’auteurs chapeauté par Jean-François Provençal (Les Appendices), Justine Philie (coautrice du spectacle de Christine Morency) et Julien Tapp (La confrérie, Contre-offre). Puisque Entre deux draps plie bagage dans quelques semaines après quatre saisons, la série pourrait devenir la nouvelle comédie à sketches à succès de Noovo.

Bien que l’action se déroule entièrement dans un aréna, les thèmes abordés ratissent beaucoup plus large.

« On a une belle liberté pour aller jouer dans plein d’autres talles », poursuit Catherine St-Laurent.

« Ce n’est pas une série sur le sport. C’est une série sur la vie », précise Nathalie Brigitte Bustos, vice-présidente, télévision et long métrage, chez Entourage.