La série de livres d’horreur Les Contes interdits, publiée par la maison d’édition AdA, sera vraisemblement adaptée au petit écran par la maison de production Attraction, qui est à la recherche d’un diffuseur, a appris La Presse. Une annonce qui sera faite ce lundi en marge du Festival Fantasia.

Attraction (En direct de l’univers, LOL : Qui rira le dernier, Les chefs !) a fait l’acquisition des droits des 42 titres de la série de livres d’horreur – écrits par 15 auteurs – ainsi que des titres à venir, dont un conte de Bryan Perro, en cours d’écriture.

L’objectif est d’adapter les livres en anglais, puis de les diffuser dans des formats de 80 à 90 minutes sur des plateformes de diffusion en ligne ou des chaînes spécialisées. Des discussions sont en cours avec des diffuseurs, selon Attraction. Dans certains territoires, la maison de production opterait pour des sorties en salle. La première sortie est prévue en 2024-2025.

Ces titres pour adultes, inspirés de contes populaires, comprennent entre autres La belle et la bête, Cendrillon, Le magicien d’Oz, La légende de Sleepy Hollow ou encore Hansel et Gretel, de l’auteur Yvan Godbout, qui avait été acquitté en 2020 – tout comme la maison d’édition AdA – pour production de pornographie juvénile.

  • Le magicien d’Oz

    PHOTO FOURNIE PAR LE GROUPE ADA

    Le magicien d’Oz

  • Cendrillon

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    Cendrillon

  • La belle et la bête

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    La belle et la bête

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Yvan Godbout avait décrit dans un passage de son livre l’agression sexuelle d’une fillette de 9 ans par son père. Une scène jugée « trop explicite » par une enseignante, qui avait porté plainte contre lui.

Selon Richard Jean-Baptiste, vice-président et producteur exécutif chez Attraction, le conte d’Yvan Godbout ne fera pas partie des livres qui pourraient être adaptés en téléfilm.

On ne touchera pas à celui-là [Hansel et Gretel]. Il y a eu assez de discussions là-dessus, on va le laisser de côté, on ne veut pas détourner l’attention de ce projet.

Richard Jean-Baptiste, vice-président et producteur exécutif chez Attraction

Pour François Doucet, président du Groupe AdA, cette annonce est une bouffée d’air frais, lui qui poursuit le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour près de 4 millions pour « dommages irrémédiables » subis en raison des accusations liées à l’affaire Hansel et Gretel.

« C’est une très bonne nouvelle pour nous, a-t-il confié à La Presse, mais comme je l’ai déjà souvent dit, le mal a été fait. On ne sera plus jamais la même maison d’édition. Avant, on sortait 350 livres par année, maintenant, peut-être 75… » N’empêche, les sorties de Contes interdits sont des best-sellers garantis. Les premiers tirages oscillent entre 10 000 et 20 000 exemplaires, nous dit François Doucet.

« Début du processus »

Du côté d’Attraction, il y a encore plusieurs fils qui pendent. La priorité est bien sûr de trouver un diffuseur, mais d’autres questions doivent être clarifiées. Selon Richard Jean-Baptiste, les choses commencent à se préciser.

En somme, Les Contes sortiront un à la fois dans un laps de temps assez rapproché. Il y aura un souci d’uniformité pour chaque adaptation télévisuelle, mais probablement un réalisateur par film. Il n’est pas exclu que l’auteur du conte travaille sur le scénario. Comme il n’est pas exclu que le scénariste ou le réalisateur soit québécois.

« On est encore au début du processus, on s’inspire un peu du modèle des Contes pour tous, même si la comparaison peut sembler étrange, mais on voulait profiter du Festival Fantasia pour faire cette annonce, nous dit Richard Jean-Baptiste. Les amateurs de séries ou de films d’horreur forment une communauté très engagée, donc on voulait leur dire qu’il y avait un projet cool qui s’en vient. »

PHOTO FOURNIE PAR ATTRACTION

Richard Jean-Baptiste, vice-président et producteur exécutif chez Attraction

Par quel conte Attraction voudrait-il commencer sa série ? Richard Jean-Baptiste n’est pas encore prêt à répondre.

Ce que je peux vous dire, c’est que les contes qui mettent de l’avant la nordicité et le climat canadien seront privilégiés. Donc, on peut regarder du côté de La belle au bois dormant, La reine des neiges, etc.

Richard Jean-Baptiste, vice-président et producteur exécutif chez Attraction

Les droits français des Contes interdits avaient déjà été vendus en France au Groupe Trédaniel et aux Éditions Contre-Dires. Mais l’entente d’Attraction avec les Éditions AdA permet à la maison de production d’adapter ses films en français.

« C’est sûr que notre entente vise d’abord le marché international, qui a un grand intérêt pour l’horreur, nous indique Richard Jean-Baptiste. Mais l’aspect francophone nous intéresse aussi. On explore tout ça. S’il y a une sortie de film en anglais, rien ne nous empêche d’avoir une version francophone. Même chose si on diffuse sur une plateforme de diffusion en ligne, ça reste à voir. »