Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar.

Après avoir terminé l’année 2023 sur les chapeaux de roues, on aurait pu s’attendre à une quelconque consolidation des cours boursiers lors du premier trimestre 2024. Mais tel ne fut pas le cas.

L’indice S&P 500 a maintenu le rythme et a ajouté plus de 10 % de valeur au marché boursier américain, le secteur de la technologie continuant de profiter de l’engouement pour tout ce qui est relié à l’intelligence artificielle. L’indice canadien S&P/TSX, moins versé en titres technologiques, a quand même gagné près de 6 %. À l’exception des secteurs des télécoms, le grand perdant, et des services d’utilité publique, tous les autres sous-indices de la bourse torontoise ont profité d’embellies intéressantes au cours des trois derniers mois avec en tête de liste les soins de santé, l’énergie et les industriels.

Québec inc. participe

Plusieurs titres des grandes sociétés québécoises ont profité de la poursuite de la hausse boursière du premier trimestre. Les firmes de génie-conseil WSP (209,80 $) et AtkinsRéalis (54,41 $) (anciennement SNC-Lavalin) ont été les grandes gagnantes avec des appréciations respectives de 21 % et de 30 %. Sans oublier la Banque Nationale, qui n’a donné aucun signe de ralentissement, poursuivant la reprise entamée à la fin d’octobre, le cours de l’action passant de 84 $ à 113 $. Quant à Dollarama, dont le titre avait corrigé de 7 % en mars, les résultats du quatrième trimestre divulgués jeudi ont montré une hausse des ventes comparables de 8,7 % et des bénéfices de plus de 26 %, ce qui a permis au cours de l’action d’atteindre un nouveau sommet de 113,45 $. La direction a annoncé une hausse importante de son dividende trimestriel qui passe de 7,1 à 9,2 cents par action.

La chute des télécoms

Titres figurant parmi les préférés de nombreux épargnants-investisseurs étant donné la croissance du secteur et les généreux dividendes qu’elles offrent, les actions des sociétés de télécommunications, dont BCE (45,94 $) et Rogers Communications (55,30 $) connaissent leur part de difficultés depuis quelques années et ont fait l’objet d’une décote par la plupart des analystes qui suivent le secteur. Tim Casey, analyste chez BMO Marchés des capitaux, a été le dernier à se prononcer la semaine dernière en abaissant sa cote à la fois sur BCE, Rogers, Québecor (28,68 $) et Telus (21,63 $). Il signale entre autres des perspectives de croissance plus faibles alors que la concurrence s’accentue, et le fait qu’il ne voit aucun élément catalyseur à l’horizon.

Les rendements obligataires demeurent négatifs

En début d’année, il était permis de croire que le marché obligataire offrirait un rendement positif, et ce dès le premier trimestre, alors que l’on s’approchait, croyait-on, du début d’un cycle de baisses des taux d’intérêt. Rappelons qu’une baisse de taux entraîne une hausse du prix des obligations, majorant ainsi le rendement. Cela devra attendre. L’indice de l’ensemble des obligations canadiennes a eu un rendement négatif de 1,22 % pour le premier trimestre.

Des baisses de taux plus tard aux É.-U

Plusieurs dirigeants de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de certaines Réserves fédérales régionales se sont prononcés avec beaucoup de retenue la semaine dernière quant aux baisses éventuelles des taux d’intérêt. Raphael Bostic, président de la Réserve fédérale d’Atlanta, faisait part mercredi en entrevue à la chaîne CNBC de son inquiétude quant à l’inflation et indiquait ne pas prévoir de baisse de taux avant beaucoup plus tard cette année. « Une forte productivité, un rétablissement de la chaîne d’approvisionnement et la résilience du marché du travail suggèrent que l’inflation diminuera beaucoup plus lentement que ce à quoi bien des gens s’attendent », dit-il. Il ne prévoit plus qu’une seule baisse de taux, et cela vers la fin de l’année. Vendredi, c’était au tour de Neel Hashkari, président de la Réserve fédérale de Minneapolis d’en ajouter, énonçant la possibilité qu’il n’y ait aucune baisse de taux par la Fed en 2024 si l’inflation demeure aussi résiliente.

Parmi les titres ayant atteint récemment un sommet des 52 dernières semaines, on note entre autres Banque Royale (137,61 $), BMO (131,46 $), Canadian Natural Resources (108,27 $), Suncor (52,46 $) et Dollarama (113,45 $). Québecor (28,68 $) et Lululemon (356,75 $ US) ont pour leur part touché un creux des 52 dernières semaines.