(New York) Les cours du pétrole se sont raffermis, lundi, sous l’effet des craintes de perturbations du transport maritime d’hydrocarbures liées à des attaques en mer Rouge.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février a pris 1,82 %, pour clôturer à 77,95 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en janvier, a lui gagné 1,45 %, à 72,47 dollars.

Le marché a réagi à l’annonce du géant britannique BP de suspendre tout passage en mer Rouge, alors que s’intensifient les attaques de rebelles houthis du Yémen dans la région.

Le groupe soutenu par l’Iran a revendiqué, lundi, deux nouvelles frappes visant des navires marchands, qui font suite à une série d’attaques perpétrées dans la zone par drones et missiles, la plupart abattus par des navires de guerre patrouillant dans les environs.

Jusqu’ici, les mesures de contournement concernaient surtout les porte-conteneurs, « mais cela n’affectait pas le marché du pétrole », a expliqué Matt Smith, de Kepler.

Mais la décision de BP d’éviter, jusqu’à nouvel ordre, la mer Rouge, « a effrayé » les opérateurs.

Sollicités par l’AFP, les pétroliers américains ExxonMobil et Chevron n’ont pas donné suite.

Le syndicat britannique du Lloyd’s, groupement d’assureurs qui couvrent notamment les risques maritimes, a élargi vers le sud, lundi, la zone considérée comme à risque en mer Rouge.

Tout navire parcourant cette région doit le signaler à ses assureurs.

Selon le site The Insurer, les tarifs pour couvrir les cargos désireux d’emprunter ce parcours qui mène au canal de Suez vers le nord ont été décuplés avec la multiplication des tirs attribués aux houthis.

Pour Matt Smith, cette situation est « tout particulièrement préjudiciable à la Russie », pour qui la route de la mer Rouge est essentielle aux livraisons de clients majeurs, principalement la Chine et l’Inde.

L’analyste anticipe une montée en puissance de la présence de navires de guerre, notamment à proximité du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui donne accès à la mer Rouge par le sud.

Une force maritime combinée, comprenant 39 nations, est déjà mobilisé pour assurer la liberté de navigation.

« Avec des efforts conjugués, la situation devrait se résoudre rapidement », selon Matt Smith, qui ne prévoit pas d’effet prolongé sur le marché de l’or noir.

La température a d’ailleurs baissé en fin de séance, le WTI ne glanant que 1,45 % après avoir monté jusqu’à près de 4 % un peu plus tôt (+3,96 %).