(New York et Toronto) La Bourse de New York a célébré mardi avec un bond de ses indices le ralentissement de l’inflation aux États-Unis qui semble effacer la perspective d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt.

L’indice Dow Jones a gagné 1,43 % à 34 827,70 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a bondi de 2,37 % à 14 094,38 points pour sa meilleure séance depuis février, tandis que le S&P 500 a gagné 1,91 % à 4495,70 points.  

La Bourse de Toronto a clôturé la séance sur un gain de 1,6 %, alimentée par la vigueur de ses secteurs des métaux de base, de la finance et des services aux collectivités.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois s’est emparé de 314,58 points pour terminer la séance avec 20 023,73 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,86 cents US, en hausse par rapport à celui de 72,36 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut est resté inchangé à 78,26 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a cédé 9 cents US à 3,11 $ le million de BTU.

Le prix de l’or a pris 16,30 $ US à 1966,50 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 2 cents US à 3,68 $ US la livre.

Favorisant l’envol des actions, les rendements obligataires ont reculé de façon spectaculaire après la parution d’une inflation inférieure aux projections.  

Le taux sur les bons du Trésor à dix ans est tombé à 4,43 %, contre 4,63 % la veille au plus bas depuis septembre. Celui à deux ans s’enfonçait à 4,81 % contre 5,03 % lundi vers 16 h (heure de l’Est).

L’indice des prix à la consommation aux États-Unis (CPI) a ralenti en octobre à 3,2 % sur un an, contre 3,7 % en septembre, et 3,3 % prévu par les analystes. Sur un mois, les prix n’ont pas bougé.  

« Le marché a adoré le chiffre de l’inflation. Ce n’était pourtant pas tellement mieux que les prévisions, mais c’est juste ce que le marché voulait entendre », a commenté Steve Sosnick d’Interactive Brokers.

« Aussi fort que soit le marché des actions, c’est celui des obligations qui a été la clé » de la forte hausse des indices boursiers, a ajouté l’analyste interrogé par l’AFP jugeant « le mouvement de la courbe des taux vraiment étonnant ».

Il y a moins de trois semaines, les rendements obligataires américains à dix ans étaient montés jusqu’à 5 %, un sommet en 16 ans.

Le marché « a effacé la probabilité d’une prochaine hausse des taux et il y a une chance désormais d’une diminution des taux dès juin et juillet » 2024, a encore indiqué Steve Sosnick, se basant sur les contrats à terme.

« L’inflation reste bien supérieure à l’objectif, mais elle évolue dans la bonne direction », a commenté pour sa part Rubeela Farooqi, économiste en chef.  

« C’est plus qu’un atterrissage en douceur, c’est un très doux atterrissage en douceur », a ironisé Austan Goosbee, président de la Fed de Chicago.

Le spectre de la possibilité d’une ultime hausse des taux s’évaporant aux yeux du marché, le dollar dégringolait de 1,72 % face à la devise européenne passant le seuil de 1,08 dollar pour un euro.

Autre nouvelle favorable du côté de la politique budgétaire, le nouveau président de la Chambre des représentants Mike Johnson a indiqué mardi qu’une résolution temporaire évitant une fermeture des services fédéraux (« shutdown ») pourrait être votée à la Chambre dès mardi.

Au rang des valeurs, la totalité des onze secteurs du S&P ont conclu haut dans le vert, en commençant par le secteur immobilier (+5,32 %), celui qui a le plus souffert de la montée des taux d’intérêt depuis dix-huit mois.

Les banques ont profité de l’élan, Bank of America gagnant plus de 5 % tandis que Citigroup et Wells Fargo ont engrangé plus de 3 %.

L’enseigne de magasins de bricolage Home Depot a bondi de 5,46 % alors que le groupe a annoncé des ventes et des bénéfices en recul, mais meilleurs que prévu.

« Nous avons constaté l’intérêt persistant des clients pour de petits projets et ressenti une pression pour certains gros budgets, dans certaines catégories », a indiqué Ted Decker, patron du groupe.

Les constructeurs de véhicules électriques ont eu le vent en poupe, notamment Tesla qui a grimpé de 6,12 % à 237,41 dollars, mais aussi ses plus petits concurrents comme Rivian (+4,39 %) ou Lucid (+5,04 %).

L’action du fabricant de cartes graphiques et microprocesseurs Nvidia, très prisé par le secteur de l’intelligence artificielle, s’est encore rapprochée des 500 dollars, gagnant 2,13 % à 496,56 dollars.