(New York et Toronto) La Bourse de New York a conclu dans le rouge jeudi digérant des résultats décevants dans le secteur de la tech et craignant un ralentissement de la croissance américaine après un fort troisième trimestre.

Le NASDAQ, à dominante technologique, a plombé la séance perdant 1,76 % à 12 595,61 points. Le Dow Jones a cédé 0,76 % à 32 784,30 points et le S&P 500 a perdu 1,18 % à 4137,23 points.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, tirée vers le bas par les pertes des secteurs de l’industrie, des technologies de l’information et des métaux pour batteries.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois perdait 72,54 points, soit 0,38 %, pour terminer la séance avec 18 875,31 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,33 cents US, en baisse par rapport à celui de 72,56 cents US de mercredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 2,18 $ US à 83,21 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a avancé de 10 cents US à 3,48 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a gagné 2,50 $ US à 1997,40 $ US l’once et celui du cuivre s’est déprécié de 1 cent US à 3,58 $ US la livre.

L’indice à dominante technologique, entré en correction mercredi, s’est enfoncé en territoire négatif, lesté notamment par l’appréciation des résultats d’Alphabet.

La maison mère de Google, dont l’action a décroché de plus de 9 % mercredi après l’annonce de la faiblesse de son activité dans le « cloud » (informatique à distance) au troisième trimestre, a encore perdu 2,55 % à 123 dollars.

Microsoft, pourtant plus performant dans ce secteur porteur de croissance de l’informatique à distance, a également lâché 3,75 %.  

Meta (Facebook) qui a annoncé des résultats de bonne tenue la veille, a néanmoins perdu 3,73 % à 288 dollars jeudi alors que le groupe de Mark Zuckerberg a averti que les risques géopolitiques pouvaient ralentir le marché de la publicité.

Avant l’ouverture du marché, le transporteur express UPS a annoncé des résultats trimestriels meilleurs qu’attendu, mais a abaissé ses prévisions pour l’exercice en cours. La direction a cité des « conditions macroéconomiques défavorables ». L’action a chuté de presque 6 %.

Amazon qui a conclu en baisse de 1,50 %, a annoncé jeudi des résultats impressionnants après la clôture.

Le géant de la vente en ligne Amazon a engrangé 9,9 milliards de dollars de bénéfice net au troisième trimestre, soit trois fois plus que lors de l’été 2022 et 3 milliards de plus qu’attendu par le marché, grâce à un fort rebond des ventes sur sa plateforme.

De juillet à septembre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 143 milliards de dollars (+13 %), un montant aussi supérieur aux prévisions. Son titre prenait plus de 3,55 % lors des échanges électroniques après la clôture.

Au-delà de ces résultats mitigés, les investisseurs ont digéré le chiffre mirifique de la croissance des États-Unis au troisième trimestre à 4,9 %.  

Mais comme le résume Patrick O’Hare de Briefing.com, « c’est le meilleur de ce qu’on aura ».

L’analyste souligne qu’il y a déjà « des signes anecdotiques que la croissance ralentit ».

C’est encore plus clair pour Hugh Johnson, de Hugh Johnson Economics. « Le chiffre de la croissance était un peu plus fort que prévu, mais c’était attendu et le dynamisme de la consommation aussi », a expliqué l’analyste à l’AFP.

« La raison pour laquelle le marché a des difficultés est qu’il s’inquiète pour le quatrième trimestre et les deux premiers trimestres de l’année prochaine », a-t-il affirmé.

« Tout va ralentir, à commencer par l’emploi dès octobre », assure-t-il alors qu’on connaîtra les chiffres de l’emploi la semaine prochaine.  

« Ce qui compte ce n’est pas ce que l’on a passé », soit un bon troisième trimestre, « mais ce que l’on va rencontrer », a-t-il résumé.

Le marché s’est donc installé dans une attitude défensive.

En Europe, la banque centrale (BCE) a commencé à changer le cap de sa politique monétaire, Christine Lagarde, sa présidente, évoquant plusieurs fois l’affaiblissement de l’économie de la zone euro.

La BCE a laissé ses taux inchangés pour la première fois depuis juillet 2022.

Du côté des taux obligataires à long terme, les rendements sur les bons du Trésor américain à dix ans se sont repliés à 4,84 % contre 4,95 % la veille.