(New York) Les Bourses européennes ont reculé lundi, inquiètes de la flambée des prix du pétrole, tandis que Wall Street a fini proche de l’équilibre avant la réunion de la banque centrale américaine (Fed).  

Après une semaine faste durant laquelle les Bourses ont été portées par l’attitude moins ferme de la Banque centrale européenne (BCE), les places financières du Vieux Continent ont lâché du lest : Paris a cédé 1,39 %, Francfort de 1,05 %, Londres de 0,76 %.  

À Wall Street, le Dow Jones a grappillé 0,02 %, l’indice NASDAQ s’est hissé de 0,01 % et l’indice S&P 500 a grignoté 0,07 %.

Les regards sont tournés vers la Fed, qui se réunit mardi et mercredi.  

Les investisseurs n’ont aucun doute sur le fait que l’institution garde ses taux inchangés cette fois, en dessous des 5,50 %, mais vont guetter des indices pour la prochaine réunion, en novembre.  

Ils « sont assez inquiets des commentaires » qui peuvent être faits après la réunion par le président de la Fed Jerome Powell, notamment s’il laisse penser que les taux d’intérêt élevés seront maintenus à ce niveau bien plus longtemps que prévu par les investisseurs, selon Lionel Melka, associé chez Swann.  

De plus, « la question est maintenant de savoir dans quelle mesure ce resserrement pèsera sur les perspectives économiques et si d’autres surprises en matière d’inflation se profilent à l’horizon », estime Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Les craintes relatives à l’inflation tenace se sont intensifiées avec la remontée des prix du pétrole, ces dernières semaines.  

Ainsi, le baril de pétrole Brent a frôlé les 95 dollars le baril (+0,53 % à 94,43 dollars), tandis que le WTI américain est monté de 0,78 % à 91,48 dollars. Les deux références du brut ont encore touché lundi de nouveaux plus hauts depuis novembre.  

Sur le marché obligataire, les rendements se sont initialement tendus, au point que le taux américain à 10 ans a manqué d’un cheveu un sommet de 15 ans, avant de décélérer, à 4,30 %, contre 4,33 % vendredi en clôture. Son équivalent allemand s’affichait à 2,70 %, contre 2,71 %.

Sur le marché des changes, la monnaie unique avançait (+0,31 %) face au billet vert, à 1,0691 dollar pour un euro.  

Outre la réunion de la banque centrale américaine mardi et mercredi, les investisseurs attendent aussi les décisions de la Banque d’Angleterre jeudi, et de la Banque du Japon, vendredi.  

Société Générale sans convaincre 

L’action Société Générale a plongé après la présentation du plan stratégique de son nouveau directeur général, Slawomir Krupa qui a laissé les investisseurs sur leur faim, y voyant dans l’ensemble un manque d’ambition.

La banque « a publié une mise à jour [de sa stratégie] décevante », ont par exemple tancé ceux de KBW Europe, pour qui « les problèmes structurels à plus long terme demeurent ».

L’action Société Générale a dévissé de 12,05 %, sa pire dégringolade sur une séance depuis la crise bancaire de mars.

Pendragon est en feu

La chaîne britannique de concessions automobiles Pendragon a bondi de 28,25 % à 23,70 pence après avoir annoncé la cession pour 250 millions de livres de ses activités de vente au détail et de location d’automobiles au Royaume-Uni à l’américain Lithia.

La grève dans l’automobile continue aux États-Unis

La grève historique dans le secteur automobile a pénalisé General Motors (-1,80 %), Ford (-2,14 %) et Stellantis (-1,61 %). Les discussions se poursuivent, mais sans avancée majeure.

Ces développements n’ont pas bénéficié à Tesla (-3,32 %), pourtant vu comme l’un des grands vainqueurs de ce conflit social, notamment par ce que le constructeur ne compte pas de syndicat en son sein.