(New York) La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, crispée par l’abaissement de la note des États-Unis par l’agence Fitch, qui lui offre l’occasion de souffler, après plusieurs semaines d’euphorie.

Vers 10 h 05 (heure de l’Est), le Dow Jones lâchait 0,54 %, l’indice NASDAQ cédait 1,36 % et l’indice élargi S&P 500 abandonnait 0,82 %.

Fitch Ratings a abaissé, mardi, la note des États-Unis, de AAA, la plus élevée, à AA+, s’inquiétant des crises politiques successives autour du budget et de la dette, dont le niveau élevé préoccupe aussi l’agence d’évaluation financière.

« Il ne semble pas que cette décision soit le fait de nouveaux éléments », a commenté Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors, « donc on dirait que le marché s’en sert comme d’un prétexte pour faire une pause. »

Premières visées par ce mouvement, les capitalisations géantes du secteur technologiques, fusées de la cote depuis le début de l’année, de Nvidia (-3,00 %) à Microsoft (-1,69 %), en passant par Meta (-2,05 %).

Avant cela, « les opérateurs avaient déjà en tête que les actions avaient trop monté, trop vite, et étaient mûres pour une correction », a abondé, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com

Pour autant, la décision de Fitch ne suscitait pas d’émoi. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ne se tendait que légèrement, à 4,09 %, contre 4,04 % en clôture, la veille.

Les investisseurs considèrent toujours que « les États-Unis ne feront pas défaut sur leur dette », et gardent en tête que « le marché des bons du Trésor américain est le plus vaste et le plus liquide au monde, arrimé à la monnaie de référence », le dollar, a détaillé Patrick O’Hare.

La trajectoire de la place new-yorkaise, inscrite dans le rouge bien avant l’ouverture, n’a pas été modifiée par la publication du rapport du cabinet ADP, selon lequel l’économie américaine a créé 324 000 emplois en juillet.

C’est quasiment le double des 190 000 attendus par les économistes.

Le manque de réaction à ce chiffre s’explique notamment par le fait que depuis un changement de méthodologie, en août, les données ADP « sont impossible à anticiper et se révèlent très peu fiables », a souligné, dans une note, Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.

Le vrai baromètre de référence pour Wall Street sera le rapport sur l’emploi publié vendredi par le gouvernement américain.

Malgré le repli enregistré par le marché, mercredi, Maris Ogg ne voit pas la correction se prolonger, « car les résultats de sociétés nous disent que l’économie est relativement vigoureuse », une impression confirmée par la plupart des indicateurs macroéconomiques récents.

À la cote, le fabricant de semi-conducteurs AMD chutait (-5,08 %) malgré des résultats supérieurs au consensus, et des prévisions optimistes pour le segment des centres de stockage de données, porté par l’intelligence artificielle.

Tesla se repliait nettement (-1,86 %), après l’annonce d’une enquête de l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) liée à des signalements de conducteurs affirmant avoir perdu le contrôle du volant de leur véhicule alors qu’ils circulaient sur route.

Le constructeur automobile italien Ferrari (-0,94 %), coté à New York, ne profitait pas de résultats trimestriels meilleurs qu’attendu et du relèvement de ses prévisions pour l’année. La nouvelle projection de bénéfice ne constitue, cependant, qu’un alignement avec celles des analystes.

Le groupe d’agroalimentaire Kraft Heinz reculait (-1,07 %) également, après avoir manqué la cible du chiffre d’affaires fixée par le marché. Le groupe a nettement augmenté ses prix (+11 % sur un an), mais les volumes ont chuté, surtout aux États-Unis.

Starbucks tirait son épingle du jeu malgré des revenus inférieurs aux anticipations au deuxième trimestre. Si l’international a enregistré une croissance importante, le prix moyen par commande a marqué le pas, baissant même en Chine.