Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar

Le gestionnaire de fonds communs de placement Fidelity vient de faire passer sa participation dans Quincaillerie Richelieu à plus de 10 %.

L’achat d’actions au cours de la séance du 14 juin a déclenché l’obligation de divulguer aux autorités la position de Fidelity au début de juillet.

Fidelity est le plus important actionnaire de Richelieu et le seul qui détient une participation de 10 % ou plus dans le fournisseur montréalais de produits de quincaillerie. Fidelity a commencé juillet avec 5,8 millions d’actions de Richelieu en portefeuille.

Le gestionnaire d’actifs Jarislowsky Fraser a vendu d’importants blocs d’actions de Transcontinental tout au long du mois de juin pour faire glisser sa participation dans l’entreprise montréalaise largement sous la barre des 10 %. Jarislowsky indique aux autorités avoir commencé le mois de juillet avec 4,7 millions d’actions, l’équivalent d’une participation de 6,5 %. Il demeurait toujours le plus important actionnaire institutionnel de Transcontinental en date du 1er juillet, mais détenait 11 % des actions de catégorie A plus tôt cette année avant de procéder à des transactions de vente.

L’appétit pour le risque ne cesse de croître, comme si les investisseurs avaient déjà oublié les leçons tirées en 2022, souligne le gestionnaire de portefeuille montréalais Philippe Hynes dans la lettre trimestrielle de Tonus Capital envoyée cette semaine.

Les investisseurs s’intéressent à des titres qui ont déjà fortement augmenté et probablement atteint leur apogée, précise-t-il.

Philippe Hynes constate que les évaluations augmentent rapidement.

Le ratio cours/bénéfices de l’indice S&P 500 a atteint 20,4 à la fin de juin comparativement à 17,6 au début de l’année. Les investisseurs anticipent donc une hausse de 10 % des bénéfices des entreprises en 2024. Ça semble très optimiste dans un contexte où le crédit se resserre, la production industrielle ralentit et la pression sur les salaires persiste.

Philippe Hynes, gestionnaire de portefeuille

Il se demande combien de temps encore les entreprises pourront protéger leurs marges bénéficiaires en forçant leurs clients à accepter des hausses de prix et prévoit que les attentes de croissance des bénéfices par action seront revues à la baisse, que les entreprises procéderont à des licenciements et que le taux de chômage augmentera. « Ce scénario résoudrait un problème, soit l’inflation, mais en créerait un autre : une révision à la baisse des profits qui décevrait les investisseurs. »

Avec une seule séance boursière à faire en juillet, Dialogue (+ 64 %) – qui a reçu cette semaine une offre de rachat de la Financière Sun Life – est le titre québécois qui présente la plus forte appréciation ce mois-ci à la Bourse de Toronto. Coveo (+ 36 %), Lion (+ 34 %), Colabor (+ 31 %), Dorel (+ 25 %) et la Banque Laurentienne (+ 24 %) connaissent aussi un excellent mois en Bourse.

Le titre de la biopharmaceutique montréalaise Theratechnologies vaudra quatre fois plus que vendredi à l’ouverture des marchés ce lundi. Le regroupement annoncé afin que l’entreprise se conforme aux exigences d’inscription du NASDAQ sera chose faite ce lundi.

L’entreprise techno-immobilière Sonder, fondée à Montréal, envisage aussi un regroupement prochain de ses actions. Le conseil d’administration de cette entreprise spécialisée dans les séjours ponctuels demandera à ses actionnaires, au cours d’une assemblée prévue le 15 septembre, d’approuver une résolution en ce sens. Un regroupement d’actions permettrait au titre de valoir plus de 1 $ US et ainsi de se conformer aux exigences d’inscription du NASDAQ. Le conseil d’administration de Sonder croit aussi qu’une valeur plus élevée de l’action améliorerait la liquidité du titre et pourrait attirer des investisseurs à plus long terme.

En raison principalement de la récente appréciation du titre, la TD a retiré en début de semaine le nom d’iA Groupe Financier de la liste de ses plus chaudes recommandations. La TD continue néanmoins de proposer l’achat de l’action de l’entreprise québécoise de services financiers.

L’annonce de la pharmaceutique montréalaise Thérapeutique Knight ce mois-ci de proposer de racheter jusqu’à 10 % de ses actions au cours des 12 prochains mois ne fait pas l’unanimité. L’analyste Justin Keywood, de la firme Stifel, souligne dans une note de recherche que Knight a racheté des actions à des prix plus élevés au cours des cinq dernières années et estime qu’il serait plus judicieux de déployer le capital à d’autres fins, notamment pour acquérir des actifs pharmaceutiques. « La réduction du nombre d’actions met aussi en évidence les problèmes potentiels de liquidité du titre, ce qui peut affecter l’évaluation », ajoute-t-il.

Les titres québécois de BRP, Colabor, iA Groupe financier, Dialogue, Uni-Sélect, MolsonCoors, Coveo, Stella-Jones et Groupe ADF ont tous atteint cette semaine un sommet des 52 dernières semaines à la Bourse de Toronto. À l’opposé, ceux de Cogeco, Saputo, Theratechnologies et Pyrogenèse ont touché cette semaine un plancher des 52 dernières semaines.