(New York) La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi, stimulée par des chiffres de l’emploi préservant l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, ainsi que par un sursaut des banques régionales.

Le Dow Jones a avancé de 1,65 %, l’indice NASDAQ s’est élevé de 2,25 % et l’indice S&P 500 est monté de 1,85 %.

Après quatre séances de repli consécutives, le marché était prêt pour un rebond et s’est appuyé sur le rapport mensuel sur l’emploi américain pour se lancer.

Quelques 253 000 emplois ont été créés en avril aux États-Unis, beaucoup plus que les 180 000 annoncés par les économistes. L’écart avec les prévisions a été relativisé par la révision en nette baisse des deux mois précédents (-149 000 au total).

La moyenne sur trois mois est passée de 333 000 en janvier à 222 000 actuellement. « Donc clairement, le marché du travail reste robuste, mais il baisse en température », a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

« Les chiffres (macroéconomiques) du jour, avec le rebond des banques régionales, ont amené du soulagement sur le fait que l’état actuel de l’économie n’est pas celui d’une récession », observe Angelo Kourkafas, d’Edward Jones. « On n’est même pas à un tournant. »

Sur le front des banques, la confiance est revenue vendredi comme elle avait disparu, sans crier gare, lors d’une nouvelle semaine difficile pour les établissements régionaux.

Présenté comme le dernier maillon faible en date, la californienne PacWest a ainsi quasiment doublé de valeur sur la séance (+81,70 %), qui a vu également l’enseigne de Phoenix (Arizona) Western Alliance se ressaisir (+49,23 %), de même que celle de Salt Lake City (Utah) Zions (+19,22 %).

L’élan a profité aux plus grandes banques américaines, telles Wells Fargo (+3,32 %) ou Citigroup (+3,16 %).

Les opérateurs ont néanmoins relevé, dans le rapport sur l’emploi, que le salaire moyen avait augmenté plus vite que prévu (+0,5 % contre +0,3 %) sur un mois.

« Le rapport souligne que même si la Fed (banque centrale américaine) a signalé une pause (lors de sa communication de mercredi), de nouveaux relèvements de taux ne peuvent être écartés si les créations d’emplois et la hausse des salaires ne se modèrent pas, avec l’inflation », a prévenu, dans une note, Oxford Economics.

La perspective d’une inflation qui tarde à revenir dans les clous a joué sur les taux obligataires, qui se sont tendus. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait à 3,42 %, contre 3,37 % la veille en clôture.

Wall Street a aussi été bien orientée par les résultats d’Apple (+4,69 %), jeudi après Bourse, qui portaient le géant à la pomme et une bonne partie du secteur technologique avec lui.

La firme de Cupertino (Californie) a enregistré une seconde baisse consécutive de son chiffre d’affaires, mais dépassé les attentes du marché, principalement grâce à son produit vedette, l’iPhone, qui pèse désormais 54 % des ventes du groupe. Apple a également annoncé un nouveau programme de rachats d’actions d’un montant maximum de 90 milliards de dollars.

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeurs Lyft a freiné (-19,27 %) après avoir annoncé des prévisions inférieures aux projections des analystes, malgré un premier trimestre meilleur que prévu.

Le groupe de divertissement Warner Bros Discovery reculait (-4,54 %) après avoir fait état d’un chiffre d’affaires moins élevé qu’attendu et d’une perte surprise. L’entreprise de Burbank (Californie) a souffert d’un ralentissement des ventes de contenus et de la publicité. À noter cependant que la diffusion en ligne a atteint la rentabilité.

La plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a flambé (+18,33 %), grâce à des résultats trimestriels au-dessus des anticipations, dans un contexte jugé défavorable aux monnaies numériques.

Le site de commerce électronique Shopify a également brillé (+8,25 %), après l’annonce de chiffres d’activité trimestriels meilleurs qu’attendu, mais aussi du licenciement de 20 % des effectifs, moins d’un an après un premier plan social qui avait supprimé 10 % des postes.  

La Bourse de Toronto

La Bourse de Toronto a grimpé de plus de 300 points vendredi, stimulée par les secteurs de l’énergie, des métaux de base et des technologies de l’information, pendant que les grands indices boursiers américains ont progressé eux aussi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a bondi de 303,84 points pour clôturer la séance avec 20 542,03 points.

Les banques régionales américaines ont aidé à diriger la reprise au sud de la frontière, qui s’est propagée au Canada, a observé Tamsin Wilding, analyste des titres à revenu fixe chez Leith Wheeler.

Mais ce n’est pas le seul élément à avoir permis de terminer une semaine agitée et volatile sur une bonne note, a-t-elle ajouté. Les données sur l’emploi au Canada et aux États-Unis se sont révélées meilleures que prévu, alimentant le soulagement des investisseurs face à la possibilité d’un atterrissage en douceur.

Le marché du travail américain a créé 253 000 emplois en avril, tandis que l’économie canadienne en a créé 41 400.

« Cela couronne vraiment une semaine de données qui accentue ce que la (Réserve fédérale) ne cesse de répéter, à savoir que la croissance ne ralentit que légèrement », a affirmé Mme Wilding.

« Je pense que c’est la résilience de la croissance, et cela atténue les craintes que les choses ne se concluent pas un effondrement pur et simple. »

Les actions d’Apple ont également soutenu les marchés vendredi, la société de technologie ayant publié de meilleurs résultats que prévu. Le cours de son action a augmenté de 4,7 %.

Les prix du pétrole ont rebondi au-dessus de la barre des 70 $ US le baril après avoir chuté plus bas cette semaine, en raison de l’incertitude économique, contribuant à la hausse du TSX. Le secteur torontois de l’énergie a avancé de 3,3 %.

Le secteur de la finance continuera probablement à dominer le récit la semaine prochaine, a poursuivi Mme Wilding, ainsi que la concentration continue des investisseurs sur le portrait économique plus large.

« Le marché va continuer à suivre de très près les données économiques, étant donné que la Fed a sous-entendu une dépendance aux données pour le moment », a-t-elle affirmé, ajoutant qu’une hypersensibilité aux publications de données économiques était une caractéristique majeure des marchés ces derniers temps.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,48 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,71 cents US de jeudi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 2,78 $ US à 71,34 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a pris 4 cents US à 2,14 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a délaissé 30,90 $ US à 2024,80 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 2 cents US à 3,88 $ US la livre.

La Presse Canadienne