(New York) Les Bourses mondiales ont finalement été bien orientées mercredi, surtout les places de la zone euro qui ont bondi d’environ 2 %, sur fond de ralentissement de l’inflation et de chute des prix du gaz et du pétrole.

Les Bourses européennes ont enchaîné leur troisième séance consécutive de hausse : Paris a bondi de 2,30 %, Francfort de 2,18 %, Milan de 1,74 % et l’indice européen de référence Eurostoxx 50 de 2,36 %. La Bourse de Londres a fini plus modestement, grappillant 0,41 %, lestée par le repli des valeurs pétrolières et minières.

Wall Street, elle, s’est montrée plus timorée, après une séance agitée.

Le Dow Jones a avancé de 0,40 %, le NASDAQ, à forte concentration technologique, de 0,69 % et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,75 %.

Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance, note une « totale décorrélation entre les marchés américains et européens », une tendance « qui pourrait être intéressante cette année ».  

La vague d’optimisme en Europe a été engendrée par le repli des prix du gaz naturel, combiné au tassement de l’inflation en Allemagne et en France en décembre, permettant un recul des rendements obligataires.

L’inflation française a ralenti plus qu’attendu au mois de décembre, à 5,9 % sur un an, contre 6,2 % en novembre, selon l’estimation provisoire publiée par l’Insee mercredi. Une bonne surprise après l’annonce la veille d’un taux d’inflation allemand ramené sous la barre des 10 % pour la première fois depuis août dans la première économie d’Europe.

« Si l’inflation est en train de se réduire, peut-être que la situation sera moins dramatique qu’elle a pu être anticipée », signale M. Pichard.  

D’autant que la chute des prix du gaz et du pétrole renforce l’hypothèse d’un recul de l’inflation plus fort que prévu pour l’instant.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, a touché mardi un plus bas depuis fin novembre 2021, effaçant les gains enregistrés en 2022 dans le sillage de la guerre en Ukraine. Il valait 64,60 euros le mégawattheure, en baisse de 10,67 %.

Les prix du pétrole ont perdu plus de 5 %, lestés par les inquiétudes concernant la situation sanitaire en Chine.  

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a plongé de 5,18 %, pour clôturer à 77,84 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en février, il a abandonné 5,31 %, à 72,84 dollars.

En réaction, les taux obligataires reculaient nettement, influencés par les anticipations en matière de politique monétaire : le rendement français de l’emprunt à 10 ans tombait ainsi à 2,78 %, un fort repli par rapport au 3,09 % de vendredi à la clôture, qui avait marqué un record depuis 10 ans. Le taux américain à 10 ans s’inscrivait à 3,68 % contre 3,73 % mardi.

Les indices de New York, très agités, ont été freinés en milieu de séance par la publication du procès-verbal de la dernière réunion de la banque centrale américaine, la Fed.  

Il s’avère qu’aucun membre du Comité monétaire n’anticipe de baisse du taux directeur en 2023, face à une inflation bien plus persistante que prévu.

« Les minutes de la Fed penchent du côté d’une politique monétaire stricte, mais on ne s’attendait guère à autre chose », a affirmé Karl Haeling de LBBW.

Plus tôt, Hong Kong a bondi de plus de 3 %, portée par les valeurs de la tech et la perspective de nouvelles mesures budgétaires pour soutenir l’économie chinoise.

Double GE

La filiale du conglomérat américain General Electric (GE) dédiée au secteur de la santé a fait une entrée moyennement réussie sur le NASDAQ, marquant la première étape de la scission de l’ancien géant industriel en trois sociétés distinctes.

Le titre de GE HealthCare Technologies a perdu 4,08 % pour sa première séance à 56 dollars.

Salesforce licencie, l’action monte

Le titre du groupe informatique américain Salesforce, membre du Dow Jones, est monté de 3,58 % à 139,60 dollars, salué pour l’annonce de la réduction de ses coûts en se séparant de 10 % de ses salariés soit presque 8000 personnes.

Du côté du dollar et du bitcoin

Le dollar recule face à l’euro et à la livre après ses gains de mardi. Vers 16 h 45 (heure de l’Est), le billet vert perdait 0,52 % face à la monnaie européenne unique, à 1,0603 dollar pour un euro, et 0,74 % face à la devise britannique, à 1,2057 dollar pour une livre.

Le bitcoin, considéré comme un actif risqué, progressait de 0,92 % à 16 814 dollars.