Les cachettes étaient difficiles à trouver en 2022. Mais il y en avait. Il suffisait de « regarder » aux bons endroits. Voici notre survol des grands gagnants et des grands perdants de Québec inc. à la Bourse de Toronto au cours de l’année qui vient de se terminer.

Les gagnants

Supremex

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Supremex, à Montréal

Assurément, peu de gens auraient dit il y a un an que cette entreprise montréalaise encore peu connue du grand public se démarquerait en 2022 au point d’enregistrer une hausse de 110 % en Bourse. D’autant que Supremex se spécialise dans la fabrication d’enveloppes et de produits d’emballage et tire encore 70 % de ses revenus de la vente d’enveloppes, un marché en déclin. L’objectif est de développer rapidement le poids des activités dans le secteur de l’emballage pour espérer être davantage évalué comme une entreprise spécialisée dans l’emballage et apparaître sur le radar d’un plus grand nombre d’investisseurs.

Uni-Sélect

Le titre du distributeur de pièces d’auto de Boucherville vient d’enregistrer une progression impressionnante pour la deuxième année de suite. Après un bond de 217 % en 2021, l’action d’Uni-Sélect a monté de 65 % en 2022. Cinq des six analystes qui suivent le titre en proposent toujours l’achat. Le bilan financier de l’entreprise est considéré comme « sain », un élément très apprécié des investisseurs dans le contexte économique actuel et qui permet à Uni-Sélect d’être prêt à réaliser des acquisitions. Il pourrait bien d’ailleurs y avoir des annonces en ce sens en 2023.

Goodfellow

Le fabricant québécois de produits de bois et distributeur de matériaux de construction ne comptant sur aucune couverture officielle de la part d’analystes a connu une année du tonnerre sur les marchés. Son action s’est appréciée de 30 % en 2022 pour pousser la valeur boursière de l’entreprise à un peu plus de 100 millions. Le titre avait reculé à 3 $ au début de la pandémie. Il vaut aujourd’hui près de 13 $. Cette entreprise familiale fêtera en 2023 ses 125 ans d’activité. L’investisseur montréalais Stephen Jarislowsky est membre du conseil d’administration de Goodfellow depuis une cinquantaine d’années et est personnellement un des plus importants actionnaires de l’entreprise.

Groupe ADF

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Inauguration d’une nouvelle chaîne de soudure robotisée dans les installations du Groupe ADF de Terrebonne, en juin dernier

Au Dragon Forgé (ADF) est un autre titre québécois de petite capitalisation qui s’est admirablement démarqué cette année. L’action de l’entreprise de Terrebonne s’est elle aussi appréciée de 30 % en 2022. Ce spécialiste de la fabrication de superstructures en acier a même terminé l’année en force en annonçant à la mi-décembre la signature d’une série de nouveaux contrats totalisant 228 millions de dollars. Cette annonce permet à la direction du Groupe ADF d’aborder la nouvelle année avec optimisme et peut-être d’attirer l’attention des investisseurs. Le titre demeure sous le radar puisqu’aucun analyste n’assure un suivi officiel.

Les perdants

Marché Goodfood

Le nombre de clients actifs est en baisse. Pour rassurer les investisseurs, le nombre d’abonnés aux livraisons de paniers-repas doit non seulement se stabiliser, mais aussi augmenter. Afin de réduire le risque de manquer de liquidités, Goodfood se réorganise et a abandonné à l’automne son service de livraison rapide d’épicerie sur demande, en plus de regrouper sa production dans deux installations (Calgary et Montréal). La direction pense malgré tout dégager un bénéfice d’exploitation ajusté d’ici la fin de février. L’action de l’entreprise montréalaise a largué environ 90 % de sa valeur en 2022. Le titre avait déjà perdu 66 % en 2021.

Hexo

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Un employé d’Hexo examinant des plants de cannabis

L’engouement pour les titres de cannabis n’est plus ce qu’il a été. La dégringolade boursière du producteur de Gatineau s’est poursuivie en 2022 avec un recul approximatif de 90 % durant l’année. Pour aider à réduire les pertes, des emplois ont été éliminés et des produits ont été abandonnés. Pour ramener le titre à plus de 1 $ en Bourse, un regroupement d’actions a été réalisé en décembre. Les huit analystes qui s’intéressent à Hexo sont unanimes : ce n’est toujours pas le moment d’acheter.

Guru

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Des boissons Guru

L’entreprise montréalaise de boissons énergisantes biologiques dépense beaucoup d’argent en marketing dans le but d’augmenter la notoriété de la marque. Malheureusement, les investisseurs affichent peu d’appétit dans le contexte actuel pour les petites capitalisations dont la rentabilité reste à démontrer. L’ajustement du modèle d’affaires a placé les marges sous pression. C’est Pepsi qui s’occupe du marchandisage, de la vente et de la distribution des produits Guru depuis un peu plus d’un an. L’action de Guru a perdu près de 90 % de sa valeur en 2022.

Lion

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Lion, à Saint-Jérôme

La deuxième année en Bourse du constructeur de véhicules lourds 100 % électriques dont le siège social est installé à Saint-Jérôme n’a pas été meilleure que la première. Après avoir dévissé d’environ 40 % en 2021, l’action de Lion a cédé 75 % en 2022. L’entreprise a besoin de beaucoup de capitaux pour financer ses initiatives de croissance et espérer devenir éventuellement rentable. Une émission de titres a été réalisée à l’automne et la possibilité d’une dilution encore plus importante guette les investisseurs.