(New York) Les Bourses mondiales ont affiché de nettes hausses lundi, accueillant favorablement des résultats d’entreprises et la volte-face du gouvernement britannique, qui profite à la livre et aux emprunts de l’État britannique.

Les indices européens ont terminé largement dans le vert, Paris a pris 1,83 %, Francfort 1,70 %, Londres 0,90 %, et Milan 1,86 %.  

À la Bourse de New York, le Dow Jones a pris 1,86 %, le NASDAQ 3,43 % et le S&P 500 2,65 %. Vendredi, ils avaient chuté de 1 % à 3 %.

Ce bond a été aidé « par la poursuite de la marche arrière effectuée par le nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt sur le récent mini-budget du Royaume-Uni » et par « les performances décentes rapportées par le secteur bancaire américain », a résumé Michael Hewson, analyste de CMC Markets.  

Jeremy Hunt a annoncé annuler « presque toutes » les baisses d’impôts dévoilées le mois dernier – un désaveu humiliant pour la première ministre Liz Truss dont les jours à Downing Street semblent comptés.

Signe d’appréciation des marchés, la livre grimpait de 1,65 % à 1,1356 dollar vers 20 h 20 GMT (16 h 20 HAE). Le taux d’intérêt de la dette britannique à 10 ans reculait nettement (-36 points de base par rapport à la clôture de vendredi) à 3,957 %, tout en restant à un niveau élevé.

Les taux d’intérêt des autres dettes souveraines suivaient le mouvement également, en Europe notamment.

L’attention des marchés se tourne de plus en plus vers les résultats d’entreprises, dont on attend cette semaine une première série de publications de grands noms de la technologie comme Netflix, Tesla, ainsi que Johnson and Johnson, Procter and Gamble, mais aussi celles du mastodonte de l’agroalimentaire Nestlé ou du géant des cosmétiques L’Oréal.

« Si les résultats sont meilleurs ou conformes aux attentes ou comportant des discours rassurants, on peut s’attendre à » ce que la dynamique de hausse des actions se confirme dans les prochains jours, estime Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink Finance.  

« On dirait que l’on commence à sortir du creux de la vague. Je pense que les investisseurs sont relativement optimistes quant aux résultats des entreprises après ceux de plusieurs banques », a indiqué à l’AFP Maris Ogg, gestionnaire de portefeuille pour Tower Bridge Advisors.

Au calendrier des indicateurs économiques, le principal évènement attendu est la publication du Livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.  

Les banques solides malgré le contexte

Bank of America a annoncé lundi avoir réalisé un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes au troisième trimestre, mais son profit a reculé après qu’elle a mis davantage d’argent de côté, notamment pour se préparer à une détérioration de la situation économique. Le titre a grimpé de 6,07 %.

Bank of New York Mellon (+5,13 %) a terminé aussi en forte hausse à la suite de résultats au-dessus des prévisions pour le troisième trimestre.

JPMorgan, qui a annoncé vendredi des résultats meilleurs que prévu mais prévenu de difficultés économiques à venir, a aussi été salué par les investisseurs (+4,22 %).

BP se rachète en renouvelable

Le géant britannique des hydrocarbures BP (-1,23 %) a annoncé lundi le rachat du producteur américain de gaz « renouvelable » Archaea Energy (+53,14 % à Wall Street) pour 4,1 milliards de dollars, dont 800 millions par endettement.

Lufthansa voit grand

Le groupe allemand de transport aérien (+1,57 %) a relevé sa prévision de résultat d’exploitation pour 2022, après un bon troisième trimestre marqué par des ventes presque doublées sur un an.

Du côté du pétrole, du gaz et du bitcoin

Le prix du gaz européen a reculé à son plus bas depuis juin, alors que l’Union européenne multiplie les efforts pour compenser les livraisons russes.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, a plongé de plus de 13 %, à 123,16 euros le mégawattheure (MWh), au plus bas depuis près de quatre mois, après l’annonce que l’Allemagne avait atteint 95 % de son objectif de remplissage des réserves.

Les cours du pétrole ont fini quasi-stables.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé proche de l’équilibre (-0,01 %), pour clôturer à 91,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en novembre, a lui cédé 0,17 %, à 85,46 dollars.

Le bitcoin montait de 0,99 % à 19 525 dollars vers 20 h 20 GMT (16 h 20 HAE).