(New York) La Bourse de New York a terminé lundi sur un vif rebond, tirée par le secteur technologique, alors qu’une première salve de résultats bancaires a rendu les investisseurs optimistes.

L’indice Dow Jones a conclu en hausse de 1,86 % à 30 185,82 points, le NASDAQ a grimpé de 3,43 % à 10 675,80 points, et le S&P 500 de 2,65 % à 3677,95 points.

Après une semaine chahutée pour les marchés financiers, entre une inflation américaine tenace et les déconvenues de la livre sterling, les indices ont profité de résultats bancaires meilleurs que prévu pour relever la tête.

« On dirait que l’on commence à sortir du creux de la vague. Je pense que les investisseurs sont relativement optimistes quant aux résultats des entreprises après ceux de plusieurs banques », a indiqué à l’AFP Maris Ogg, gestionnaire de portefeuille pour Tower Bridge Advisors.

« C’est probablement un peu prématuré car les banques sont un des rares secteurs à profiter de la hausse des taux d’intérêt de toute façon, mais je pense que, dans les prochaines semaines, nous saurons si le marché a touché le fond », a ajouté la spécialiste.

Elle soulignait aussi que la récente chute des cours « a atteint un point où il existe désormais des valorisations attrayantes », ce qui soutenait notamment le secteur technologique.

Amazon a ainsi pris 6,89 % à 113,79 dollars, Meta (Facebook) a gagné 5,74 % et Netflix 6,57 %.

Lundi, Bank of America a annoncé avant l’ouverture des échanges un chiffre d’affaires trimestriel supérieur aux attentes même si son bénéfice a reculé, en raison de provisions mises de côté pour se préparer à une détérioration de la situation économique.

Une démarche qui plaisait aux investisseurs : l’action a pris 6,07 %.

Bank of New York Mellon (+5,13 %) a terminé en forte hausse à la suite de résultats au-dessus des prévisions pour le troisième trimestre.

Dans un courant de sympathie, JPMorgan, qui a également annoncé vendredi des résultats meilleurs que prévu tout en prévenant de difficultés économiques à venir, a grimpé de 4,22 %.  

Si — hormis le Livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) jeudi –, le calendrier des indicateurs économiques sera léger cette semaine, celui des résultats d’entreprises va entrer dans le vif du sujet.  

On attend une série de grands noms de la technologie comme Netflix, Tesla, IBM, ainsi que Johnson and Johnson, United Airlines ou Procter and Gamble.

Le marché n’a pas été découragé par l’activité manufacturière de la région très industrialisée de New York qui s’est de nouveau dégradée en octobre, et plus qu’attendu, selon l’indice Empire State de la Fed de New York. Il a reculé de 8 points, pour tomber à -9,1 points, signifiant une nette contraction de l’activité industrielle.

Certains comme Andreas Lipkow, analyste indépendant, y ont vu le signe que la Fed pourrait être invitée à mettre la pédale douce sur les hausses de taux, ce qui a pu redonner le sourire aux marchés.  

Mais pour Maris Ogg, avec un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans aux États-Unis, la Fed a toute la flexibilité nécessaire pour serrer la vis et « faire revenir la politique monétaire à la normale ».

Soulagée

La place boursière a aussi été soulagée par la volte-face du gouvernement britannique concernant ses projets budgétaires.

« Il est clair que les marchés financiers aiment ce qu’ils ont entendu de la part de Jeremy Hunt », le nouveau ministre britannique des Finances, a indiqué Patrick O’Hare de Briefing.com.

M. Hunt, nommé vendredi par la première ministre britannique Liz Truss après le cinglant désaveu de son premier projet de budget contenant des baisses d’impôts malvenues, a indiqué qu’il entendait restaurer « la stabilité ».

La livre sterling a retrouvé des couleurs face au dollar (+1,60 % à 1,1351 dollar vers 20 h GMT [16 h HAE]).

Le groupe énergétique Continental Resources, spécialisé dans la production de gaz de schiste, a vu son titre se hisser de 8,65 % pour s’aligner presque au prix de l’offre de son propriétaire Harold Hamm. Le milliardaire entend acquérir le reste des titres que la famille ne possède pas et retirer le groupe de la cote. La compagnie est évaluée à plus de 25 milliards de dollars.

La plateforme de jeux vidéo Roblox, qui avait perdu la quasi-moitié de sa valeur sur l’année passée, s’est envolée de presque 20 % à 42,65 dollars après avoir annoncé une forte hausse de joueurs quotidiens en septembre.

Un gain de près de 300 points à la Bourse de Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé lundi sur un gain de près de 300 points, moins de 48 heures avant la publication des données de Statistique Canada sur l’inflation en septembre, pendant que les grands indices américains ont progressé eux aussi.

L’indice composé S&P/TSX a gagné 294,67 points pour terminer la séance avec 18 621,02 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,83 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 72,17 cents US de vendredi.

L’annulation d’une série de baisses d’impôts précédemment annoncées par le gouvernement britannique a aidé la livre à rebondir, a-t-il souligné.

« Cela a été le catalyseur d’un sentiment positif à l’échelle mondiale », a affirmé M. Kourkafas.

Pour la saison des résultats au Canada, « les investisseurs vont regarder les résultats des banques canadiennes pour évaluer la santé de l’économie et des consommateurs », a-t-il poursuivi.

Les données canadiennes sur l’inflation pour le mois de septembre seront publiées mercredi. Bien que l’inflation récente aux États-Unis ait été plus élevée que ne l’espéraient les investisseurs, la publication de chiffres témoignant d’un ralentissement de l’inflation au Canada pourrait se traduire par une plus faible hausse des taux que prévu de la part de la Banque du Canada à la fin du mois, a estimé M. Kourkafas.

Cependant, il croit toujours qu’une hausse de 75 points de base reste une option, en fonction des données sur l’inflation et d’autres facteurs.

Les résultats de deux enquêtes publiées lundi par la Banque du Canada, réalisées auprès des entreprises et des consommateurs, étaient conformes à l’idée que la banque centrale n’a pas fini d’augmenter les taux, a noté M. Kourkafas.

« À notre avis, nous commençons à être plus près de la fin de la campagne de resserrement de la Banque du Canada que de son début. »