(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, certains investisseurs tablant sur un assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) après la publication de plusieurs indicateurs macroéconomiques jugés décevants.

Le Dow Jones a gagné 0,45 %, à 33 912,44 points, l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,62 %, à 13 128,05 points, et l’indice élargi S&P 500, 0,60 %, à 4297,14 points.

Initialement, Wall Street avait ouvert en baisse, après une série de mauvais chiffres macroéconomiques.

En Chine, production industrielle et ventes de détail ont décéléré en juin, tandis que l’investissement a lui ralenti sa course en juillet.

À cela est venu s’ajouter la chute de l’indice d’activité manufacturière de la région de New York, en nette contraction à -31,3 en août, alors que les économistes attendaient une expansion de 5 points.

Mais à l’instar de la réception de l’indice des prix CPI mercredi dernier, moins élevé que prévu, les investisseurs ont vu dans ces photographies inquiétantes de l’économie mondiale la raison d’espérer.

« La Fed s’arrêtera plus tôt [de remonter son taux directeur] si l’inflation ralentit et il est plus probable qu’elle s’atténue si l’économie mondiale temporise », a expliqué Chris Low, de FHN Financial.

L’hypothèse d’une Fed ne relevant plus son taux directeur que d’un point au total sur les trois dernières réunions de l’année gagne du terrain, selon le modèle de la Bourse CME, alors qu’elle reste sur deux hausses consécutives de 0,75 point de pourcentage chacune.

« Il semble que le marché croit en un scénario que nous ne connaissons pas encore », a commenté Nick Reece, de Merk Investments. « Depuis une semaine, il a montré une incroyable résilience et un désir de continuer à monter. »

Le ratio entre les investisseurs tablant sur une poursuite de la hausse et ceux convaincus qu’une baisse est à venir a atteint son plus haut niveau depuis mi-janvier.

« Ce qui a marché depuis juin, c’est-à-dire se tourner de nouveau vers les compagnies les plus risquées, de la technologi surtout, ne va plus fonctionner longtemps », a néanmoins prévenu Andy Kapyrin, de Regent Atlantic. « Elles ne sont plus décotées et il y a encore beaucoup de risques à l’horizon. »

Ainsi, ce sont essentiellement les valeurs défensives, c’est-à-dire moins sensibles à la conjoncture, qui ont brillé, à l’instar de Coca-Cola (+1,26 %), McDonald’s (+1,24 %) ou du câblo-opérateur Comcast (+1,42 %).

Après avoir eu la faveur d’investisseurs échaudés en début de séance, le marché obligataire a cédé une bonne partie de ses gains. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans, évoluant en sens inverse du prix des obligations, ne s’est que légèrement détendu, à 2,79 %, contre 2,83 % vendredi.

La séance a été animée par l’annonce d’une prise de participation, proche d’un milliard de dollars selon une source proche du dossier, de la société d’investissement Third Point au capital de Disney (+2,21 % à 124,26 dollars).

Si le fonds valide la stratégie actuelle du groupe, il fait plusieurs propositions, notamment une scission avec le groupe de médias sportifs ESPN.

Morgan Stanley a acquis quelque 400 000 actions Revlon, qui a flambé lundi de 30,64 % à 8,57 dollars. Depuis son dépôt de bilan, mi-juin, le groupe cosmétique est devenu l’une des coqueluches des petits porteurs.

Malmené la semaine dernière, le laboratoire Moderna s’est repris lundi (+3,27 % à 176,78 dollars), aidé par l’autorisation de mise sur le marché de son nouveau vaccin anti-COVID-19 ciblant le variant Omicron par le régulateur britannique du médicament.

L’adoption définitive vendredi au Congrès américain du plan pour le climat et la santé a porté quelques sociétés qui devraient bénéficier des investissements dans les énergies renouvelables et autres primes à l’équipement pour les ménages.

Annoncé comme le grand gagnant de ce texte parmi les constructeurs de véhicules électriques, Tesla a ainsi pris de la hauteur (+3,10 % à 927,96 dollars).

Lestées par la perspective d’une moindre demande liée à la conjoncture économique et la dégringolade des cours de l’or noir lundi, les valeurs pétrolières ont été sanctionnées, que ce soit ExxonMobil (-1,79 %) ou Chevron (-1,90 %).