(New York) Les prix du pétrole brut ont grimpé jeudi, soutenus par une demande américaine plus résiliente que prévu, mais aussi par un probable passage du gaz au pétrole dans certains pays européens avec la hausse des prix du gaz.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a conclu en hausse de 2,25 % à 99,60 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre a grimpé de 2,62 % à 94,34 dollars.

Les cours ont avancé après « la surprise positive sur l’inflation » américaine mercredi, a rappelé Craig Erlam, analyste chez Oanda.  

L’inflation américaine a ralenti plus que prévu pour atteindre 8,5 % en juillet sur un an.

En outre, malgré un gonflement des stocks hebdomadaires de brut américains, ceux d’essence ont baissé, montrant un rebond de la demande pour les carburants.

Les réserves commerciales américaines de brut ont augmenté de 5,5 millions de barils à 432 millions de barils pour la semaine close le 5 août, surprenant les analystes qui s’attendaient à un recul d’un million de barils.

Mais les stocks de carburant se sont réduits de 5 millions de barils, encore une surprise pour les analystes, poussant les prix à la hausse.

Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) « a reconnu jeudi que l’Europe était dans l’embarras et que certains pays devront se tourner vers le pétrole plutôt que le gaz pour garder les lumières allumées », souligne Phil Flynn de Price Futures Group.  

L’AIE a expliqué que les cours du gaz et de l’électricité ayant bondi à de nouveaux records au moment où la demande pétrolière mondiale est revue en hausse, cela va encourager « le passage du gaz au pétrole dans certains pays ».

« Avec plusieurs régions faisant l’expérience de vagues de chaleur brûlantes, les dernières données confirment une augmentation de l’utilisation de pétrole pour produire de l’électricité, en particulier en Europe et au Moyen-Orient, mais aussi à travers l’Asie », a noté l’AIE.

Enfin, aux États-Unis le recul des prix de l’essence à la pompe, qui sont descendus sous la barre symbolique des 4 dollars le gallon (3,78 litres) pour la première fois depuis cinq mois, a eu un effet positif sur les cours du brut.

« Il semble que les automobilistes vont reprendre le volant », ce qui est favorable à la demande d’or noir, a indiqué Phil Flynn, alors que la saison des déplacements estivaux a encore quelques semaines devant elle.