(New York) Les marchés mondiaux ont été orientés à la hausse mardi, les investisseurs ayant l’espoir que l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe via le gazoduc Nord Stream 1 reprenne comme prévu jeudi.  

La hausse à Wall Street s’est accélérée après une séance en baisse : le Dow Jones a pris 2,43 %, le S&P 500 2,76 % et le NASDAQ 3,11 %.  

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’est montrée optimiste mardi sur le fait que les États-Unis pourraient éviter une récession dans les mois à venir, en raison de la bonne santé du marché de l’emploi et de la consommation.

Après une ouverture dans le rouge, les Bourses européennes ont changé de direction. La Bourse de Francfort, qui souffre le plus des tensions concernant le gaz entre la Russie et les Européens, a bondi de 2,69 %. Paris a pris 1,79 %, Londres 1,01 % et Milan 2,49 %, à la veille d’une échéance politique importante pour la survie du chef du gouvernement italien Mario Draghi.

L’euro a poursuivi son net rebond face au dollar à 1,0225 dollar (+0,80 %) vers 20 h 20 GMT. Jeudi, la Banque centrale européenne doit relever ses taux directeurs pour la première fois depuis plus de dix ans, afin de lutter contre l’inflation.  

Une hausse de 0,25 point de pourcentage a été évoquée par plusieurs gouverneurs de l’institution, mais un relèvement de 0,50 point de pourcentage est aussi une option envisagée par les investisseurs.

Pour Jack Ablin de Cresset Capital, la baisse du billet vert a en effet été « une bonne nouvelle » pour le marché boursier.

« Il semble que la BCE va être plus agressive. Je pense que cela a fait partie de l’enthousiasme » de Wall Street « car le billet vert pourrait cesser de monter autant qu’il l’a fait », indiquait l’analyste à l’AFP.  

Cette perspective a fait monter les valeurs bancaires en Europe, comme Deutsche Bank (+4,47 %), Société Générale (+3,97 %), Unicredit (+6,40 %). Le secteur financier se portait bien aussi aux États-Unis, avec BlackRock en hausse de 5,16 % et Goldman Sachs de 5,57 %.   

Les marchés d’actions ont vu leur hausse s’accélérer avec l’espoir que la Russie remette en service son gazoduc Nord Stream 1, après une période de maintenance, même avec une capacité réduite. Ce contexte a notamment profité aux entreprises chimiques, les plus exposées en cas de raréfaction des livraisons de gaz, notamment BASF (+4,60 %), Brenntag (+2,10 %) et Covestro (5,81 %) à Francfort.  

Fermé depuis le 11 juillet pour maintenance, un arrêt annoncé de longue date, le gazoduc doit officiellement repartir jeudi. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine, beaucoup d’observateurs redoutent cette échéance.

Le prix du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, a baissé de 1,88 % à 154,25 euros le mégawattheure, alors qu’il était en hausse pendant la majorité de la séance en Europe.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont continué de publier leurs résultats, fournissant aux investisseurs des éléments pour préciser l’impact de l’inflation et du ralentissement économique, déjà en partie intégré dans les cours boursiers.

Netflix a annoncé après la clôture du marché un résultat net trimestriel par action plus fort qu’attendu et surtout une moindre perte d’abonnés (près d’un million contre plus de 2 millions attendus). L’action de la plateforme de diffusion numérique qui a clos en hausse de 5,61 % prenait encore presque 8 % dans les échanges électroniques après la fermeture.

La force du dollar gêne certaines entreprises américaines

Le géant américain de l’informatique IBM a réalisé des résultats supérieurs aux attentes du marché au deuxième trimestre, mais a admis que le dollar fort avait un impact important sur ses performances financières. Le titre a clos en baisse de 5,25 %.

Le laboratoire américain Johnson & Johnson (-1,46 %) et le fabricant américain de jouets Hasbro (+1,80 %) ont aussi signalé cette difficulté au cours de leurs résultats.

Concours de commandes entre Boeing et Airbus

L’avionneur américain Boeing accumulait les commandes commerciales mardi, au deuxième jour du salon aéronautique de Farnborough (Royaume-Uni), et a bondi de 5,69 % à Wall Street, alors que son rival européen Airbus se faisait plus discret (+1,44 % en Bourse à Paris).

Le pétrole encore en hausse

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s’est apprécié de 1,01 % à 107,35 dollars.

Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, a pris 1,57 % à 104,22 dollars.