(New York) Les marchés boursiers ont cherché, en vain, une tendance claire mardi, se montrant attentistes avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et la publication des chiffres mensuels de l’inflation aux États-Unis vendredi.

Les places européennes ont clôturé en repli, préférant la prudence. Paris a cédé 0,74 %, Francfort 0,66 % et Milan 0,81 %. Londres a mieux résisté (-0,12 %), au lendemain de l’échec d’un vote de défiance contre le premier ministre britannique Boris Johnson.

À Wall Street, le Dow Jones a progressé de 0,80 %, l’indice NASDAQ a pris 0,94 %, et l’indice élargi S&P 500, 0,95 %.

« Les marchés européens ont reculé en raison d’une triple inquiétude concernant la hausse des prix, la hausse des taux et la contraction des marges », a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

L’évolution des prix, ses conséquences sur la croissance et ses effets sur les politiques monétaires occupent l’esprit des investisseurs depuis des mois.  

Dans ce contexte, la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi et la publication des chiffres de l’inflation aux États-Unis vendredi sont particulièrement attendues.

Face à la flambée des prix, la BCE devrait préparer le terrain à la sortie de sa politique de taux négatifs, et décider l’arrêt de ses rachats nets de dette, qui ont jusqu’à présent permis de soutenir les marchés avec des liquidités abondantes.

Les opérateurs ont aussi le regard braqué sur l’indice des prix CPI pour mai, attendu vendredi et qui renseignera sur l’inflation aux États-Unis.

Pour Ross Mayfield, de Baird, « avec la saison des résultats derrière nous et pas d’indicateur macroéconomique avant vendredi, c’est un marché indifférent », qui manque de conviction, à la hausse comme à la baisse.

La Banque mondiale a abaissé mardi sa prévision de croissance mondiale à +2,9 % cette année, contre +4,1 % estimé en janvier.

« Le message de la Banque mondiale, c’est de dire aux banques centrales “Attention, n’allez pas trop vite ni trop fort car vous risquez de casser la croissance mondiale” », commente Philippe Cohen, gérant de portefeuilles de Kiplink Finance, qui estime que cette publication a permis au taux de la dette américaine à 10 ans de repasser sous la barre des 3 % ce mardi.

Nouvelles inquiétudes dans la distribution

Le géant de la distribution Target (-2,31 % à 155,98 dollars) a prévenu que ses marges seraient plus restreintes que prévu au deuxième trimestre, notamment du fait de stocks trop importants, que l’enseigne prévoit d’écouler à coup de promotions.

Après avoir couru derrière la demande durant des mois, handicapés par des perturbations majeures sur la chaîne d’approvisionnement, plusieurs distributeurs ont récemment fait état d’inventaires trop élevés au regard des ventes.

La chaîne de supermarchés a emporté dans son chariot quasiment tout le secteur, de Walmart (-1,20 %) à Best Buy (-1,16 %).

À Londres, Sainsbury a perdu 2,33 %.

Coup dur pour SAS

Le gouvernement suédois a annoncé mardi qu’il ne participerait pas à la nouvelle augmentation de capital de la compagnie aérienne SAS, bien que l’entreprise soit au bord de l’asphyxie financière. Déjà au plus bas, le titre a cédé 13,91 % à Stockholm.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole sont repartis en hausse au cours d’une séance hautement volatile où les cours du pétrole ont été tiraillés entre prises de profits et inquiétudes pour l’inflation.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 0,88 % à 120,57 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet a lui gagné 0,76 % à 119,41 dollars.

L’euro avançait légèrement (+0,09 %) face au billet vert à 1,0706 dollar.

Le yen a lui plongé jusqu’à des niveaux plus vus depuis vingt ans face au dollar (-1,31 % à 132,65 yens pour un dollar), plombé par la divergence de politique monétaire entre la Banque du Japon et les autres banques centrales.  

Le bitcoin a cédé 0,14 % à 31 333 dollars.