(Paris) Les marchés connaissaient une première séance de juin volatile, à l’image de la tendance en mai, continuant de jauger l’impact de l’inflation et des mesures pour la freiner sur l’activité économique.  

Après une ouverture en hausse, Wall Street s’est retourné : le NASDAQ, qui avait pris plus de 1 % dans les premiers échanges, se repliait de 1,07 % vers 11 h 55. Le Dow Jones perdait 1,09 %, le S & P500 1,20 %.

En Europe, malgré un rebond à l’ouverture, et un nouvel élan en milieu de séance, les places ont terminé en baisse : Paris de 0,77 %, Francfort de 0,33 % et Londres de 0,98 %.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt pour l’emprunt à 10 ans des États-Unis montait au-dessus des 2,9 % (2,94 %), pour la première fois depuis deux semaines.

Le dollar reprenait aussi de la vigueur après plusieurs séances de baisse, la valeur refuge profitant des inquiétudes des investisseurs envers l’inflation qui pèse sur l’économie européenne. Il prenait 1,13 % face à la livre et 0,96 % face à l’euro.

Les marchés continuent d’osciller en fonction de leur appréciation de l’inflation. Après une trajectoire optimiste la semaine dernière, suivant de nouveaux chiffres aux États-Unis, la nouvelle accélération des prix en Europe observée lundi et mardi a tempéré l’ardeur des investisseurs.

Cette mauvaise nouvelle fait pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu’elle remonte plus rapidement que prévu ses taux directeurs, comme sa consœur américaine (Réserve fédérale, Fed), pour juguler l’inflation.

La Fed est même plus avancée dans la lutte contre l’inflation, et commence mercredi à se délester de certains de ses actifs financiers pour diminuer son bilan, qui a gonflé du fait des efforts de l’institution pour stabiliser les marchés après la crise économique due à la COVID-19.

« Le bilan a doublé en deux ans. Les marchés seront plus touchés par une forte réduction du bilan de la Fed que par les relèvements des taux d’intérêt » qui sont en outre déjà intégrés dans les cours, a décrit Vincent Mortier, directeur des gestions d’Amundi, au cours d’une présentation à la presse mercredi.  

La banque centrale du Canada a relevé mercredi son taux directeur de 1 % à 1,5 %, pour lutter contre l’inflation, en prévenant que les « taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage » dans les prochains mois.

D’autant plus que l’activité économique a donné des signes de faiblesses partout dans le monde ces dernières semaines, faisant craindre une récession aux États-Unis ou en zone euro.  

Le pétrole remonte de plus belle

Les cours du pétrole reprenaient leur hausse mercredi, dopés par une demande soutenue dans un contexte de resserrement de l’offre avec l’embargo européen sur l’essentiel du brut russe et l’OPEP+ qui ne devrait pas soulager le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c’est le premier jour de cotation, gagnait 1,57 % à 117,39 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour juillet, progressait de 1,46 % à 116,35 dollars vers 11 h 35.

Dr Martens et Victoria’s Secret à la mode 

Le groupe de lingerie Victoria’s Secret s’envolait de 6,21 %, après des résultats juste en ligne avec les prévisions, malgré l’impact de l’inflation et les défis de la chaîne d’approvisionnement.

L’action de la célèbre marque de chaussures britannique Dr Martens a bondi de 19,59 % après la publication de résultats annuels quintuplés et de perspectives optimistes.

L’automobile roule devant

Le secteur automobile signait la meilleure progression en Europe. Un dirigeant de Mercedes a estimé auprès de l’agence Bloomberg que le plus dur dans les pénuries de puces était passé et que la situation « n’avait rien à voir avec l’année précédente ».

À Paris, Renault (+2,49 %) et Stellantis (+1,58 %) ont pris la tête de l’indice, tandis qu’en Allemagne, Volkswagen (+2,02 %) et Porsche (+4,05 %) étaient aussi dynamiques.