(New York) Les marchés ont terminé le mois d’avril sur une note terne tandis que Wall Street a carrément plongé, les faibles perspectives de croissance et l’inflation toujours forte pesant sur les résultats d’entreprises et les cours de Bourse.

Vendredi à New York, après un rebond des indices jeudi, Wall Street a conclu sur une perte sévère. L’indice Dow Jones a lâché 2,77 %, le NASDAQ, à dominante technologique, s’est effondré de 4,17 % et le S&P 500 a cédé 3,63 %.

Sur le mois, le Dow Jones est en repli de presque 5 %. Le NASDAQ en recul de plus de 13 % et s’inscrit à son plus bas niveau depuis un an. Quant au S&P 500 avec une chute de presque 9 % sur le mois, il accuse son pire mois depuis le début de la pandémie.

Les Bourses européennes ont réduit pour leur part leurs gains par rapport à l’ouverture. Paris a pris 0,39 %, Londres 0,47 %, Francfort 0,84 % et Milan 0,82 %.  

Sur l’ensemble du mois d’avril Paris a perdu 1,89 %, Francfort a cédé 2,20 % et Milan -3,07 %. Seul Londres est resté légèrement positive sur avril (+0,38 %).

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie, les confinements sanitaires en Chine, l’inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis ont pesé sur les investisseurs.

Vendredi, l’indicateur PCE, mesure préférée de la Banque centrale américaine (Fed) pour jauger l’inflation, a progressé de 6,6 % sur un an et de 0,9 % sur un mois. C’est un sommet depuis 40 ans.  

Dans la zone euro, l’inflation s’est maintenue à un niveau inédit en avril, à 7,5 % sur un an.

« Si les prix de l’énergie ont cessé d’augmenter récemment, […] les prix des produits alimentaires ont continué de s’envoler » note Ulrike Kastens, Economiste Europe chez DWS.

Dans le même temps, la croissance dans les pays occidentaux donne des signes de faiblesse.  

Après un produit intérieur brut qui a reculé aux États-Unis jeudi au premier trimestre, la croissance de la zone euro a ralenti à 0,2 % vendredi.  

De quoi compliquer la tâche des banques centrales pour maîtriser l’inflation sans briser durablement l’activité économique, notamment pour la Fed qui se réunit la semaine prochaine.  

Les taux d’intérêt sur le marché obligataire repartaient à la hausse et se rapprochaient de nouveau de la barre des 3 %, à 2,92 % pour l’emprunt à 10 ans américain, contre 2,82 % à la clôture la veille.  

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a rendu 359,06 points, soit 1,7 %, pour clôturer avec 20 762,00 points. Il a chuté de 5,4 % depuis le début avril, enregistrant ainsi un cinquième recul mensuel consécutif.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,17 cents US, en hausse par rapport à celui de 77,95 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 67 cents US à 104,69 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a progressé de 35,6 cents US à 7,24 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or s’est apprécié de 20,40 $ US à 1911,70 $ US l’once et celui du cuivre a reculé de 2,5 cents US à 4,41 $ US la livre.

Inquiétudes pour les géants américains

Google, Meta, Apple, Microsoft et Amazon ont publié cette semaine des chiffres d’affaires toujours impressionnants, mais leurs perspectives n’ont pas ravi les investisseurs.

Amazon a annoncé une perte trimestrielle nette pour la première fois depuis 2015 et son action a fondu de 14,05 % à 2485,63 dollars.

Apple qui avait annoncé jeudi, des ventes record d’iPhones pour cette période de l’année, mais qui craint que les confinements en Chine et la suspension de ses activités en Russie ne pèsent sur ses résultats à venir, a lâché 3,66 % à 157,65 dollars.

Natwest inquiète, BBVA bondit

Parmi les autres résultats publiés, la banque Natwest, a vu son bénéfice progresser au premier trimestre, mais les perspectives « sont fortement assombries » par le risque de défaut des ménages selon un analyste. Le titre a perdu 2,15 %. La banque espagnole BBVA s’est envolé de 6,04 % après ses résultats, et sa compatriote Santander (+2,18 %) suivait.

En Allemagne, la justice a perquisitionné vendredi le siège de la Deutsche Bank (+0,04 %) dans une enquête de blanchiment d’argent.

La Chine en soutien

Vendredi, l’appel lancé par de hauts responsables chinois pour une « évolution saine » du secteur technologique a permis à la Bourse de Hong Kong de grimper de 4,01 %.

La tendance s’est ensuite diffusée vers les valeurs liées à la Chine comme le fonds Prosus (+9,01 %), ou les valeurs du luxe (Kering +1,42) et la technologie chinoise cotée au NASDAQ comme Alibaba (+11,07 %).  

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les prix du pétrole ont évolué en ordre dispersé, agités par un éventuel embargo européen sur le pétrole et le gaz russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’était le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, a gagné 1,62 % pour clôturer à 109,34 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en juin, il a lui cédé 0,63 % et terminé à 104,69 dollars.

Côté actions, ExxonMobil (-2,24 %) et Chevron (-3,16 %), ont aussi publié leurs résultats, avec un bond de leur bénéfice grâce à l’envolée des cours.  

L’euro rebondissait après six séances consécutives de baisse face au dollar. La monnaie européenne gagnait 0,69 % à 1,0571 dollar vers 18 h 40 GMT.

Le bitcoin cédait 3,74 % à 38 399 dollars.