(New York) Les marchés boursiers ont avancé mollement mercredi, les résultats d’entreprises ne faisant pas oublier les doutes sur la croissance et l’inflation, qui ont poussé l’euro au plus bas depuis cinq ans.

À Wall Street, le Dow Jones a fini en modeste hausse de 0,19 % et l’indice élargi S&P 500 en progression de 0,21 %, tandis que le NASDAQ s’est arrêté quasiment à l’équilibre (-0,01 %), après avoir gagné jusqu’à 1,70 %.

En Europe, après une journée sans tendance, Milan a finalement gagné 0,63 %, Londres 0,53 %, Paris 0,48 % et Francfort 0,27 %.

L’euro s’est enfoncé dans le même temps à un plus bas depuis mars 2017 par rapport au dollar (-0,76 % à 1,0558 dollar).

« Il y a eu un peu d’optimisme de retour sur les marchés » mais insuffisamment pour résister vraiment au « malaise » ambiant, entre « résultats d’entreprises mitigés » et « incertitude toujours plus forte », explique Craig Erlam d’Oanda.

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie revient en tête des préoccupations des investisseurs européens après l’annonce du groupe russe Gazprom de suspendre toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne.  

La nouvelle a fait grimper à 108 euros le mégawattheure le prix du gaz naturel européen (+6 %).

Autre signe inquiétant en Europe, le gouvernement allemand s’attend à une croissance plus faible et à une inflation presque double des prévisions pour 2022.

Google déçoit, Microsoft à la rescousse

Alphabet, la maison mère de Google, a publié un bénéfice net en baisse de 8 % au premier trimestre, à 16,44 milliards de dollars, et un chiffre d’affaires inférieur aux prévisions des analystes. Le titre a perdu 3,75 %, après une nette baisse déjà mardi.

Twitter a encore reculé (-2,09 %) deux jours après l’accord de rachat par Elon Musk tandis que Spotify a dévissé (-12,44 %) après la publication d’un chiffre d’affaires sensiblement inférieur aux prévisions.

A contrario, Microsoft a pris 4,81 %, fort d’une hausse de ses revenus et de profits supérieure aux attentes.

Le spécialiste des cartes de crédit Visa (+6,47 %), salué lui aussi pour ses bons chiffres trimestriels, a entraîné son concurrent Mastercard (+5,07 %). À Paris, le spécialiste du paiement Worldline a pris 1,94 %.

Boeing et Deutsche Bank chutent

L’avionneur Boeing (-7,53 %) est lui passé complètement à côté des anticipations, enseveli sous les retards de livraisons, la hausse de ses coûts et les charges exceptionnelles liées à la guerre en Ukraine.

En France, Aéroports de Paris a aussi baissé de 2,14 % après la publication de ses résultats.

Le meilleur bénéfice net depuis neuf ans de Deutsche Bank, plus d’un milliard d’euros, n’a lui pas suffi aux investisseurs (-5,95 %), l’entreprise pointant également le contexte difficile à venir dans les prochains mois.

L’« incertitude croissante » signalée par Puma lors de ses résultats a aussi plombé le titre (-3,54 %).

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole ont terminé en petite hausse après une séance volatile, réagissant surtout à l’annonce de la suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et la Pologne.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grappillé 0,31 % à 105,32 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a aussi grignoté 0,31 % à 102,02 dollars.

À Londres, après plusieurs fortes baisses, les minières se sont un peu reprises : Anglo American a pris 5,62 %, Antofagasta 4,39 % et Rio Tinto 3,80 %.

Le bitcoin a grimpé de 2,79 % à 39 142 dollars, après une chute de plus de 5 % la veille.

La Centrafrique a adopté le bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et légalisé l’usage des cryptomonnaies.