L’inflation soutenue préoccupe le grand patron de la Banque Nationale.

« Le contexte inflationniste qui affecte directement le consommateur est beaucoup plus important que l’on ne l’aurait cru en début d’année. Et l’inflation sera persistante », a dit en entrevue Laurent Ferreira, en marge de l’assemblée annuelle virtuelle des actionnaires de la Banque Nationale organisée vendredi.

« Le problème de l’inflation en ce moment est lié à l’impact géopolitique très difficile à quantifier et à contrôler. On voit cet impact sur le prix de l’énergie naturellement, sur le prix des ressources naturelles et sur la nourriture », a-t-il ajouté.

« Toute entreprise doit avoir un plan d’affaires à moyen terme, mais compte tenu de l’incertitude macroéconomique, tu dois réviser tes hypothèses et avoir un scénario inflationniste plus élevé. On utilisait toujours 2 % auparavant dans nos hypothèses d’inflation. Maintenant, on parle plus de 3 % ou 3,5 % à moyen terme. »

CAPTURE D’ÉCRAN LA PRESSE

Laurent Ferreira, président et chef de la direction, vendredi durant l’assemblée annuelle des actionnaires de la Banque Nationale

Questionné par ailleurs sur le retour au travail en présentiel, Laurent Ferreira soutient que la Banque a toujours eu une approche « très flexible ».

« On ne dit pas à nos employés : vous devez rentrer au bureau. Il n’y a pas de nombre de jours minimum au bureau par semaine. Dans le contexte du marché d’emploi très serré où il y a des pénuries, il nous faut, en tant qu’employeur, bien nous adapter. Et c’est ce qu’on fait », dit le banquier qui participait vendredi à sa toute première assemblée annuelle à titre de président et chef de la direction de la Banque Nationale.

« C’est certain, cependant, que j’encourage le monde à venir. Oui, nous sommes efficaces à la maison, mais la coordination et l’innovation demeurent des choses qui ne se planifient pas sur Zoom. »

PDG de la banque depuis le 1er novembre, Laurent Ferreira croit toutefois que les sièges sociaux ont une responsabilité pour faire vivre les villes (restaurants, petits cafés, etc.).

Les gens qui viennent à Montréal pour travailler font vivre notre ville. On doit tous participer à cette reprise.

Laurent Ferreira, président et chef de la direction de la Banque Nationale

La Banque Nationale prévoit que les premiers employés pourront commencer à travailler dans le nouveau siège social au milieu de l’an prochain. Le déménagement dans le nouvel édifice se fera graduellement durant la deuxième moitié de 2023. Près de 7000 employés devraient à terme travailler dans le gratte-ciel d’une quarantaine d’étages dont la construction avait été annoncée en 2018. Des employés qui travaillaient à différents endroits à Montréal seront ainsi regroupés dans un nouveau bâtiment érigé à l’angle de la rue Saint-Jacques et du boulevard Robert-Bourassa.

Pas de fractionnement en vue

Si la Banque CIBC a annoncé ce mois-ci le fractionnement prochain de son action, la Banque Nationale n’entend pas en faire autant.

Fractionner une action n’est pas aussi populaire que ça l’a déjà été dans le passé, souligne Laurent Ferreira. « Mais on verra. Si le titre [de la Banque Nationale] monte à un niveau similaire à celui de la CIBC, peut-être que les discussions reviendraient, mais ça ne fait pas partie de nos discussions aujourd’hui », dit-il.

L’action de la CIBC a dépassé la barre des 160 $ à Toronto plus tôt cette année, alors que celle de la Banque Nationale vient de clôturer la semaine à 93,28 $ à la Bourse de Toronto.

À la suite du départ de Manon Brouillette en début d’année, le conseil d’administration de la Banque Nationale accueille une nouvelle administratrice. Lynn Loewen a été élue vendredi à un poste d’administratrice indépendante. Cette résidante de Westmount de 60 ans est chancelière de l’Université Mount Alison et notamment membre du conseil d’administration d’Xplornet, un fournisseur d’accès internet du Nouveau-Brunswick.