(New York) Les Bourses mondiales ont baissé pour la troisième journée consécutive jeudi, sauf Wall Street parvenue à conclure dans le vert, toujours marquées par la détermination de la Réserve fédérale américaine (Fed) à réduire son soutien monétaire.

Après avoir passé une partie de la séance dans le vert, Paris a finalement reculé de 0,57 %, Francfort de 0,52 % et Londres de 0,47 %.  

Wall Street, en retrait la majeure partie de la séance, a mis fin à deux jours de repli, concluant légèrement dans le vert : le Dow Jones a avancé de 0,25 %, le NASDAQ a grappillé 0,06 % et le S&P 500 a gagné 0,43 %.

La position de la Fed a fait au contraire grimper encore les taux sur le marché obligataire, celui pour l’emprunt à 10 ans américain montant à 2,65 %, tandis que le 10 ans allemand atteignait 0,662 %.  

Au lendemain de la publication des « minutes » de la Fed, le compte-rendu de la dernière réunion monétaire, « les investisseurs digèrent encore » les mesures qui devraient être prises au cours de la prochaine réunion de l’institution, estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La banque centrale américaine souhaite accélérer son resserrement monétaire en prévoyant d’intensifier les hausses de ses taux directeurs au cours des prochains mois et d’engager dès le mois de mai la réduction de son bilan, en vendant des actifs financiers qu’elle a massivement achetés pour soutenir les marchés au début de la crise de la COVID-19.

La Fed avait commencé, lors de sa réunion du mois dernier, à relever ses taux, mais avait opté pour une hausse plus modeste, d’un quart de point de pourcentage seulement, un choix motivé par le contexte de la guerre en Ukraine.

À Wall Street, « il semble que les investisseurs soient désormais à l’aise avec l’idée que la Fed a donné une idée très précise de la façon dont elle allait agir cette année en termes de hausses des taux et de réduction du bilan », a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.

Le pétrole sous les 100 dollars

Les cours du pétrole se sont de nouveau repliés jeudi, emportés par le déluge de barils promis par les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a reculé de 0,48 %, à 100,58 dollars. En séance, il était descendu en deçà du seuil symbolique des 100 dollars pour la première fois depuis le 17 mars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a lui cédé 0,20 % à 96,03 dollars.

L’euro dérapait à nouveau face au dollar, à son plus faible niveau en un mois, à 1,0877 dollar pour un euro (-0,17 %).

Le bitcoin cédait 0,91 % à 43 488 dollars.  

Shell prévoit des dépréciations et charges liées à la Russie

Le géant pétrolier britannique Shell a perdu 2,23 % après avoir prévenu que son retrait d’activités en Russie dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine allait entraîner 4 à 5 milliards de dollars de dépréciations et charges dans ses résultats du premier trimestre, qui seront publiés le 5 mai.

BP a aussi perdu 0,91 %, Eni 1,06 % et TotalEnergies 1,62 %, plombés notamment par le recul des prix du pétrole.  

Warren Buffett imprime sa marque dans HP

HP a bondi de 14,78 % à 40,07 dollars après l’annonce d’une prise de participation de Berkshire Hathaway. La holding de Warren Buffett a acquis 11,4 % du capital du fabricant d’ordinateurs et d’imprimantes.  

Le fonds d’investissement du milliardaire a investi pour 4,2 milliards de dollars de parts dans HP au cours de plusieurs transactions cette semaine.