(New York et Toronto) La Bourse de New York a creusé ses pertes en fin de séance mercredi, surtout le secteur de la technologie, après des prises de profits et un optimisme de courte durée sur l’Ukraine, tandis que les cours du pétrole sont repartis de l’avant.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a clôturé en repli de 0,19 % à 35 228,81 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 1,21 % à 14 442,27 points. Le S&P 500 a perdu 0,63 % à 4602,45 points.

Des doutes entourant la promesse de la Russie de retirer ses soldats de la capitale ukrainienne ont pesé mercredi sur la Bourse de Toronto, qui a clôturé en baisse, pendant que le dollar canadien grimpait au-dessus de la barre des 80 cents US et atteignait son plus haut niveau en près de cinq ans.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 11,26 points pour terminer la séance avec 22 075,96 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,19 cents US, en hausse par rapport à celui de 79,94 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 3,58 $ US à 107,82 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a pris 27,5 cents US à 5,61 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a avancé de 21,00 $ US à 1939,00 $ US l’once, tandis que celui du cuivre s’est apprécié de 2 cents US à 4,75 $ US la livre.

Les cours du pétrole ont repris leur marche en avant, clôturant en hausse de près de 3 % alors que le marché a douté de nouveau d’une solution diplomatique imminente en Ukraine, et s’inquiète de l’insuffisance de l’offre mondiale.

Le secteur de l’énergie était un des rares en territoire positif à la Bourse (+1,17 %), suivant l’envolée des cours de l’or noir.

« Le marché a soufflé un peu. Je pense que ce sont des prises de profits après la hausse de la veille », a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital.  

Même son de cloche chez Wells Fargo où l’on observait « la pause » du marché à la suite du « rally » de la veille, alors que des pourparlers positifs entre la Russie et l’Ukraine avaient soulagé les investisseurs.

« La tournure des évènements géopolitiques a pesé sur l’appétit au risque alors que les États-Unis et leurs alliés sont sceptiques quant à l’engagement de la Russie de réduire l’activité militaire près de Kyiv, comme indiqué », ont révélé dans une note, les analystes de Wells Fargo.

« De plus, Moscou n’a signalé aucune percée lors de la dernière série de pourparlers sur le cessez-le-feu », ont-ils ajouté.

Semblant revenir sur des annonces faites à l’issue de discussions entre belligérants mardi à Istanbul, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a déclaré mercredi ne pas pouvoir « faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque ».

« En ce qui concerne la situation en Ukraine, je ne pense pas que la Russie soit vraiment prête pour des pourparlers de paix et les progrès mentionnés lors des pourparlers de paix n’avaient rien de vraiment constructif », a jugé M. Cardillo.

Sur le front obligataire, les rendements sur les bons du Trésor américains se sont détendus. Mais les taux sur les bons à deux ans restent très proches de ceux des bons à 10 ans, à respectivement 2,31 % et 2,34 %.  

Si les taux plus courts devaient s’installer au-dessus des taux plus longs, ce pourrait être un signe précurseur de récession, craignent certains analystes.

« La récente flambée des rendements du Trésor », qui correspond à une chute du prix des obligations délaissées au profit des actions, « reste au centre des préoccupations, car les inversions de la courbe des taux sont surveillées de près », prévenait-on chez Schwab.

Le gouvernement américain a publié la dernière estimation de la croissance du PIB des États-Unis au 4e trimestre, légèrement révisée en baisse à 6,9 % en rythme annuel.

« Pour la suite, il faut s’attendre à une croissance plus lente au premier trimestre, freinée au niveau des stocks et des exportations », a averti Rubeela Farroqi, économiste pour HFE.

« Nous voyons des risques à la baisse liés aux évènements géopolitiques et aux blocages en Chine », a-t-elle ajouté.

Au rang des bonnes nouvelles, le secteur privé aux États-Unis a créé 455 000 emplois en mars, un peu plus que prévu, et le chiffre de février a été révisé en hausse à 486 000.

Le taux de chômage de mars sera publié vendredi. Il devrait continuer à reculer un peu. Il est attendu à 3,7 % (-0,1 point).

À la cote, le fabricant de vêtements de yoga et de sport Lululemon a grimpé de 9,58 % à 376,92 dollars, après un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes malgré un chiffre d’affaires décevant. Mais la société a annoncé de bonnes perspectives pour 2022 et un programme de rachat d’actions pour un milliard de dollars.

Malgré des résultats honorables de Micron Technologie (-3,52 %), les autres grands fabricants de micro-processeurs ont perdu du terrain, comme AMD (-3,25 %) ou encore Nvidia (-3,37 %).

Le vendeur d’alimentation pour animaux Chewy a plongé de 16,12 % à 42,78 dollars, après avoir accusé sa troisième perte trimestrielle d’affilée. Le groupe explique faire face « à une forte demande dans un environnement difficile » et évoque des ventes ratées à cause d’un manque de stocks.