(New York) L’optimisme a regagné les marchés boursiers mardi, grâce à l’annonce d’avancées dans les négociations entre l’Ukraine et la Russie, ce qui a fait reculer le pétrole et bondir le rouble.

La Bourse de Paris a pris 3,08 % à 6792,16 points, tirée par les valeurs du luxe. La place de Francfort a gagné 2,79 %, Milan 2,41 % et l’Euro Stoxx 50, indice européen de référence, 2,96 %.  

À la Bourse de Moscou, l’indice libellé en dollar RTS est monté de plus de 7 %. Londres a grappillé 0,86 %, lestée par le secteur des matières premières.

À New York, le Dow Jones a gagné 0,97 %, signant sa dixième hausse en douze séances. L’indice NASDAQ, à forte orientation technologique, a pris 1,84 % et l’indice élargi S&P 500, 1,23 %.

Les pourparlers entre Moscou et Kyiv, mardi à Istanbul, ont été « substantiels » et ouvrent la voie à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour mettre fin au conflit qui a débuté il y a plus d’un mois, ont estimé les négociateurs des deux camps.

Les progrès semblent très « prometteurs », plus qu’à « n’importe quelle étape (des pourparlers effectués) depuis le début de l’invasion », a relevé Craig Erlam, analyste d’Oanda.  

Signe que les discussions ont avancé, la Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kyiv et Tcherniguiv en Ukraine, ont indiqué mardi des négociateurs russes.

« C’est la première fois dans ce conflit que nous voyons des indications d’une quelconque réduction de l’action militaire du côté russe », a souligné auprès de l’AFP Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

La perspective d’une détente du conflit se voyait sur le marché du pétrole, dont les deux contrats de référence ont perdu jusqu’à plus de 5 % dans la journée, avant de se reprendre.

Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne, pour livraison en mai, a cédé 2,00 % à 110,23 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a perdu 1,62 % à 104,24 dollars, après être brièvement retombé sous le seuil symbolique de 100 dollars.

D’autres matières premières, comme le palladium ou le blé, ont également reculé.

À l’inverse, l’euro a profité de cette percée diplomatique pour avancer face à l’ensemble des principales devises. Vers 20 h 55 GMT, il gagnait 0,93 % sur le billet vert, à 1,1088 dollars pour un euro.

Le rouble grimpait, lui, de près de 8 % à 88 roubles pour un dollar.

L’or, valeur refuge par excellence, perdait 0,17 % à 1919 dollars l’once.

Automobile et banque redémarrent

Les entreprises les plus exposées à la Russie ont bondi, notamment le secteur automobile. À Paris, Renault a gagné 11,68 %, Stellantis 6,60 % et Faurecia 17,25 %. Francfort suivait avec Volkswagen qui a pris 5,10 %, BMW 5,61 % et Continental 10,09 %.  

Le secteur bancaire a retrouvé des couleurs également : Société Générale a grimpé de 8,33 %, devant Deutsche Bank (+2,62 %), Intesa Sanpaolo (+5,7 %), Commerzbank (+5,77 %), BNP Paribas (+6,40 %), Unicredit (+7,52 %), tandis que l’autrichienne Raiffeisen a pris 8,93 %.

À l’inverse, les actions des entreprises de la défense (Thalès, -5,00 %) ont cédé du terrain, tout comme celles liées aux matières premières. Du côté des minières, Glencore a perdu 3,79 %, Anglo American 2,44 %, ArcelorMittal 1,14 % et US Steel Corporation 3,77 %. Et du côté des pétrolières, BP a perdu 2,51 %, Shell 1,92 %, TotalEnergies 1,88 % et Chevron 1,22 %.

Détente des taux obligataires

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines se tendaient face au risque de hausses de taux directeurs plus importantes qu’escomptées de la part de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) cette année.

Le mouvement tenait aussi à un regain d’appétit pour le risque. Les taux d’intérêt évoluent en sens opposé de leurs prix. Une baisse des prix signifie une moindre demande pour cet actif, au bénéfice d’autres classes d’actifs, principalement les actions.