(New York) La Bourse de New York a conclu mardi en net rebond, sur fond de stabilisation des prix du pétrole et de tensions sur le marché obligataire liées aux perspectives de hausses des taux d’intérêt.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a avancé de 0,74 % à 34 807,46 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a grimpé de 1,95 % à 14 108,82 points. L’indice élargi S&P 500 a gagné 1,13 % à 4511,61 points.

« Il semble qu’on ait touché le fond et que le pire est peut-être derrière nous », espérait Maris Ogg de Tower Bridge Advisors, estimant que le marché avait maintenant « pris en compte » l’attitude plus agressive de la Fed vis-à-vis de l’inflation.

Les marchés ont en effet été aux prises avec les commentaires faits lundi par le président de la banque centrale américaine Jerome Powell, qui sont apparus plus bellicistes vis-à-vis de la hausse des prix et de la politique monétaire.

Dans un discours lors d’une conférence à Washington, le patron de la Réserve fédérale (Fed) est apparu encore plus déterminé à relever les taux directeurs rapidement pour contrer l’inflation.

« L’inflation est beaucoup trop forte », a lancé le dirigeant et la Fed « prendra les mesures nécessaires pour un retour à la stabilité des prix ».

Il a également laissé la porte ouverte à une augmentation des taux d’un demi-point de base (0,50 point) lors de l’une des prochaines réunions du Comité monétaire de la Réserve fédérale.

« Goldman Sachs s’attend à ce que la Fed relève ses taux sur les fonds fédéraux de 50 points de base lors des réunions de mai et juin – une perspective qui est de plus en plus intégrée par les marchés », a indiqué Patrick O’Hare de Briefing.com.

Mais pour Maris Ogg, vu les incertitudes sur l’économie engendrées par la guerre en Ukraine, la Fed « pourrait attendre après les élections parlementaires américaines » en novembre « avant de se montrer plus agressive » dans ses relèvements de taux.

« Malgré son ton sévère, il se peut que la Fed laisse le marché agir pour elle », a ajouté l’analyste, pointant du doigt la vive progression des taux sur le marché obligataire à la suite du discours musclé du patron de la Fed.

Les rendements sur les bons du Trésor à court terme comme à moyen terme ont rapidement grimpé lundi et la tendance se poursuivait mardi. Le taux sur l’emprunt à 10 ans s’installait au-dessus de 2,37 %, un sommet depuis mai 2019.  

À la cote, le géant américain des vêtements et chaussures de sport Nike a été salué (+2,23 % à 133,09 dollars) après avoir annoncé la veille, après la clôture, des résultats dépassant les attentes des analystes au 3e trimestre.

Ces chiffres, qui sont apparus de bon augure pour le secteur des produits de grande consommation à trois semaines de la saison des résultats d’entreprises, reposent en grande partie sur la hausse des ventes sur le marché nord-américain, mais aussi sur un bond des ventes en ligne.

Le cours de l’action Boeing a repris de la hauteur (+2,76 % à 191,04 dollars), après la chute de la veille (-3,59 %) à la suite de l’accident mortel d’un Boeing 737-800 dans le sud de la Chine avec 132 personnes à bord.

Hormis l’énergie (-0,66 %) qui a perdu de l’élan dans le sillage d’un repli des cours du brut, tous les secteurs du S&P ont terminé en territoire positif, les produits de grande consommation en tête (+2,45 %) ainsi que les banques (+1,60 %), qui profitaient de la hausse des taux d’intérêt.

JPMorgan a grimpé de 2,13 %, Wells Fargo de 4,40 % et Bank of America de 3,13 %.

Les titres du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, cotés à New York, ont affiché un accès de vigueur (+11 % à 114,99 dollars) après que le groupe a annoncé augmenter son plan de rachat d’actions à 25 milliards de dollars contre 15 milliards de dollars.  

La Bourse de Toronto a quant à elle continué mardi sa percée en territoire record et les marchés américains ont aussi clôturé en hausse, poursuivant leur digestion des commentaires du président de la Réserve fédérale des États-Unis.

Le marché boursier de Toronto a augmenté pour une sixième journée consécutive alors que les prix du pétrole brut sont restés élevés et que le secteur de la finance a été stimulé par les discussions sur la hausse des taux d’intérêt et des rendements obligataires.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 65,22 points pour terminer la journée avec 22 074,35 points, un nouveau record de clôture.

Le TSX cumule une croissance de 4 % jusqu’à maintenant en 2022, tandis que les marchés américains sont en baisse. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles affiche un recul de 4,2 %, l’indice élargi S&P 500 montre une baisse de 5,3 % et l’indice composé du NASDAQ cumule un recul de 9,9 %.

Mardi, le Dow Jones a pris 254,47 points à 34 807,46 points. Le S&P 500 a gagné 50,43 points à 4511,61 points, tandis que l’indice du NASDAQ a avancé de 270,36 points, soit près de 2 %, à 14 108,82 points.