(New York) Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi et consolidé au-delà de 100 dollars le baril, dans un marché toujours préoccupé par les tensions sur l’offre, notamment les exportations russes qui restent inférieures à leur niveau d’avant la guerre en Ukraine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé en progression de 1,20 %, à 107,93 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril, a lui avancé de 1,67 %, pour finir à 104,70 dollars.

« Les prix du brut ont consolidé […] avec des opérateurs qui attendent de voir si des progrès peuvent être faits dans les pourparlers en Ukraine et Russie », a expliqué, dans une note, Edward Moya, analyste d’Oanda.

Le chef de la délégation russe a annoncé vendredi avoir constaté un « rapprochement » des positions sur la question du statut de neutralité de l’Ukraine.

Des déclarations tempérées par le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, qui a estimé que la Russie n’avait pas évolué par rapport à ses demandes initiales.

Les opérateurs s’inquiètent de l’impact du conflit et des sanctions sur les exportations de pétrole russe.

L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) a prévenu mercredi que le ralentissement de la croissance consécutif à la guerre en Ukraine pourrait faire baisser la consommation mondiale de 1,3 million de barils par jour sur les trois derniers trimestres de l’année.

Mais elle a aussi averti que les perturbations affectant les exportations russes menaçaient de déclencher « un choc mondial de l’offre », privant le marché mondial de 3 millions de barils par jour.

« On parle de plus en plus de la propagation des sanctions, du fait que de plus en plus de gens, de sociétés, se joignent au mouvement » et refusent d’acheter du pétrole à la Russie, selon Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER).

Pour lui, même si le conflit se poursuivait durant les prochains mois, « les marchés vont se rééquilibrer et d’ici l’été, l’offre sera là. Mais durant un mois ou deux, ça va être tendu. »

L’AIE a dit espérer vendredi que la prochaine réunion de l’OPEP et des alliés de l’accord OPEP+, le 31 mars, permettrait de « soulager le marché ».

Les Émirats arabes unis, seul membre, avec l’Arabie saoudite, à disposer de capacités supplémentaires conséquentes, se sont dits favorables à une augmentation de la production à un rythme supérieur à celui adopté jusqu’ici, soit un relèvement mensuel de 400 000 barils par jour, depuis juillet dernier.

Aux États-Unis, le nombre de puits de pétrole en activité a légèrement diminué (-3) durant la semaine écoulée, à 524, selon le cabinet spécialisé Baker Hughes.

Les pétroliers américains font valoir, dans leur ensemble, qu’un coup de fouet à la production n’est ni possible, par manque de matériel disponible, ni souhaitable, car il pourrait entraîner un retournement des cours.