(Toronto) Une hausse du cours des matières premières, notamment un baril de pétrole brut à plus de 100 $ US, a limité les pertes de la Bourse de Toronto, mardi, pendant que les marchés américains plongeaient avec l’intensification de la crise entre la Russie et l’Ukraine.

« Les tensions en Ukraine montent en flèche et pèsent davantage sur les marchés aujourd’hui, par rapport à ce qui s’est passé ces derniers jours, et cela a vraiment pris une bouchée dans les actifs à risque », a observé Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d’actifs CIBC.

« Les actifs refuges comme l’or, les télécommunications, les services publics sont tous en train d’en profiter et l’énergie connaît la plus grande surperformance quotidienne. »

Le prix du pétrole brut a atteint un sommet de près de huit ans, grimpant de 8 % en raison des craintes que les approvisionnements énergétiques russes ne soient affectés à la suite de son invasion de l’Ukraine.

Le cours du pétrole brut a bondi de 7,69 $ US à 103,41 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, après avoir grimpé jusqu’à 106,78 $ US plus tôt dans la séance. Le prix du gaz naturel a avancé de 17,1 cents US à 4,57 $ US le million de BTU. En fait, les prix du pétrole brut ont encore augmenté même après que l’Agence internationale de l’énergie a accepté de libérer 60 millions de barils de ses réserves de pétrole sur les marchés mondiaux.

« Cela peut sembler beaucoup, mais il ne s’agit en réalité que d’environ 14 heures de demande mondiale. Il ne s’agit donc en réalité que d’une solution à court terme et il est peu probable qu’elle ait beaucoup d’impact », a expliqué M. Jerusalim lors d’une entrevue.

« L’impact le plus important, et de loin, dépendra de ce qui se passera avec les sanctions russes et leur capacité à maintenir les lignes d’approvisionnement. »

D’autres matières premières, notamment l’or, l’argent, le cuivre, l’aluminium et le maïs, ont aussi vu leur prix grimper en raison des craintes pour leur approvisionnement. Sur le parquet torontois, le secteur des matériaux a enregistré une hausse de 2,5 %.

Le prix de l’or a grimpé de 43,10 $ US à 1943,80 $ US l’once à New York, et celui du cuivre s’est apprécié de 14,2 cents US à 4,60 $ US la livre.

Dans l’ensemble, l’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 121,85 points, pour terminer la journée avec 21 004,51 points.

Son déclin a cependant été bien moindre que celui des grands indices américains.

À New York, le cours du pétrole brut a cédé 597,65 points à 33 294,95 points. L’indice élargi S&P 500 a perdu 67,68 points à 4306,26 points, tandis que l’indice composé du Nasdaq a reculé de 218,94 points à 13 532,46 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,69 cents US, en baisse par rapport à celui de 78,75 cents US de la veille.

Le secteur torontois de la finance a reculé de 1,9 % mardi, malgré la publication de solides résultats trimestriels par la Banque de Montréal et la Banque Scotia, ainsi que la probabilité que la Banque du Canada annonce, mercredi matin, une hausse de son taux d’intérêt directeur.

La faiblesse du secteur mardi a été causée par une baisse des rendements obligataires américains et la diminution de l’enthousiasme pour les hausses dynamiques des taux d’intérêt des banques centrales, en raison des tensions géopolitiques en Europe de l’Est.

« Nous allons probablement encore avoir des hausses de taux plus tard ce mois-ci, mais nous commençons à nous attendre à un moins grand nombre de hausses de taux cette année, par rapport à ce que nous prévoyions il y a quelques semaines à peine, ce qui exerce une pression sur les actions sensibles aux taux d’intérêt, comme celles du secteur de la finance », a souligné M. Jerusalim.