(New York) Les Bourses européennes ont fini sur une note prudente mardi tandis que Wall Street a conclu en perte dans le sillage des annonces de sanctions contre la Russie après la reconnaissance par Moscou de régions séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

Après une ouverture en forte baisse, les places européennes se sont finalement détendues, Londres terminant même légèrement dans le vert (+0,13 %). Paris et Milan ont fini atones une séance très volatile et Francfort en petite baisse de 0,26 %.

La Bourse de New York a terminé dans le rouge : l’indice Dow Jones a lâché 1,42 %, le NASDAQ, à dominante technologique, a perdu 1,23 % et le S&P 500 1,01 %.

Plus tôt en journée les indices ont davantage cédé au pessimisme, lâchant 2 %.

Lors d’une intervention à la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden annoncé des sanctions contre les banques et « les élites russes ».

« Les sanctions ont été déployées de façon raisonnable, l’administration conserve la main pour revenir avec davantage de sanctions si nécessaire », a estimé l’analyste de National Securities, Art Hogan.

« Aussi grave que soit l’escalade actuelle, les investisseurs ne craignent pas que ce conflit ait un impact significatif sur les fondamentaux économiques ou les bénéfices des entreprises », relève Konstantin Oldenburger de CMC Markets.

« Le marché des changes est resté très stable avec des mouvements extrêmement limités de l’euro face au dollar », note de son côté Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Pourtant, l’OTAN a dit mardi s’attendre à une attaque de grande envergure de la Russie en Ukraine et a mis sa force de réaction rapide en alerte pour défendre les alliés.

La Russie va évacuer ses diplomates d’Ukraine, accusant les autorités de ce pays de ne pas faire le nécessaire pour garantir leur sécurité. Et l’entretien prévu vendredi à Paris entre le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et son homologue russe Sergueï Lavrov a été annulé.

Les vingt-sept États membres de l’UE ont aussi approuvé mardi un « paquet de sanctions » à « l’unanimité » contre la Russie après sa décision de reconnaître les territoires séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Coup de chaud sur les matières premières

Le gros risque pour l’Europe concerne l’approvisionnement en gaz russe.

« Les prix des contrats de gaz naturel en Europe ont rebondi depuis lundi mais ils restent en dessous de la moyenne des cours observés depuis janvier et surtout ils évoluent très loin du pic de stress de décembre », constate M. Baradez.

Les prix du pétrole brut ont grimpé mais ils étaient déjà très élevés avant la crise ukrainienne.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé en hausse de 1,52 % à 96,84 dollars, alors qu’il avait atteint 99,50 dollars le baril en matinée.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars a clôturé en hausse de 1,40 % à 92,35 dollars après avoir grimpé de 4,86 % à 95,50 dollars.

Les valeurs minières liées à la Russie ont rebondi après leur chute de la veille à Londres : Evraz a grimpé de 5,36 % à 281,30 pence et Polymetal de 2,80 % à 1100,50 pence.

Les titres des entreprises actionnaires du gazoduc Nord Stream II, suspendu par l’Allemagne en guise de représailles envers la Russie, ont eu des fortunes diverses, en baisse pour l’allemand Uniper (-3,22 %) et l’autrichien OMV (-2,01 %) et en petite hausse pour Engie (+0,73 %) et Shell (+0,53 %).

Les prix de l’aluminium et du nickel atteignaient des niveaux inédits depuis plusieurs années.

Porsche prêt à vrombir en Bourse

Le deuxième groupe automobile mondial, Volkswagen (+7,84 % à 188,70 euros), en quête de fonds pour financer sa transition électrique, a annoncé mardi un projet d’introduction en Bourse de Porsche, valorisé plusieurs dizaines de milliards d’euros. Le groupe est en « discussions avancées » avec son actionnaire principal, la holding financière Porsche SE (+11,30 % à 90,78 euros), et a négocié un « accord général » qui doit constituer « la base pour d’autres étapes d’une éventuelle entrée en Bourse de Porsche AG ».

Du côté de l’euro et du bitcoin

L’euro montait de 0,14 % à 1,1327 dollars vers 21 h 30 GMT.

Le bitcoin prenait 1,40 % à 37 592 dollars.