(New York) La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé une séance très volatile lundi, marquée par les inquiétudes que suscitent la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine et l’appréhension des futures hausses de taux de la Fed.

Le Dow Jones a cédé 0,49 %, à 34 566,17 points, inscrivant sa troisième séance négative d’affilée. L’indice NASDAQ, à forte composition technologique, a terminé à l’équilibre à 13 790,92 points. Et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,38 % à 4401,67 points, selon des résultats définitifs à la clôture.

Les indices ont eu du mal à trouver une direction, le Dow Jones perdant jusqu’à 1 % en séance, « au milieu des préoccupations géopolitiques entre les États-Unis qui avertissent d’une invasion russe imminente de l’Ukraine et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui suggère que la diplomatie est toujours sur la table », ont expliqué les analystes de Schwab.

Dans le même temps lundi, les États-Unis ont annoncé leur décision de déplacer leur ambassade en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l’ouest du pays, face à « l’accélération spectaculaire » du déploiement de forces russes à la frontière.

Pour sa part, l’ambassadeur russe auprès de l’Union européenne, Vladimir Tchijov, a affirmé dans une interview au Guardian que la Russie « n’envahira pas l’Ukraine sauf si on (la) provoque ».

Pour Kathy Lien du site Daily FX, les investisseurs « restent sceptiques quant à la possibilité d’un accord, le risque de conflit restant très élevé, d’où le comportement des actions ».  

L’euro souffrait aussi de ces inquiétudes géopolitiques, les investisseurs se précipitant sur des valeurs refuges comme le dollar, le yen ou le franc suisse.

Vers 15 h, l’euro reculait de 0,44 % à 1,1300 dollar pour un euro, son plus bas niveau depuis onze jours.

Les perspectives de hausse de taux par la banque centrale américaine (Fed) occupaient aussi les esprits des investisseurs.  

Peu avant l’ouverture de Wall Street, un membre de la Fed a réitéré ses propos affirmant qu’il fallait relever les taux d’un point de pourcentage avant début juillet, un tour de vis plus sévère qu’envisagé jusqu’ici.

Il en va « de la crédibilité de la Fed » de faire front face à une « inflation qui s’accélère », a argumenté James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis sur la chaîne CNBC.  

Les taux obligataires des bons du Trésor américain se sont tendus après ces commentaires. Celui sur la dette à dix ans est passé à 1,99 %, au lieu de 1,93 % vendredi. Le rendement sur la dette à deux ans a bondi à 1,58 %, contre 1,49 %.

Entre l’Ukraine et la crainte que la Fed accélère ses hausses de taux dès le mois prochain, « les actions évoluent au confluent de vents contraires », résumaient les analystes de Wells Fargo.

En l’absence d’indicateurs économiques majeurs, neuf des onze secteurs du S&P 500 ont terminé dans le rouge, à commencer par l’énergie (-2,24 %) et les banques (-1,11 %).

Lockheed Martin a perdu 2,37 % à 386,82 dollars, après avoir abandonné une prise de contrôle d’Aerojet Rocketdyne face à l’opposition du régulateur américain de la concurrence. Aerojet a lâché 5,60 % à 36,89 dollars.

Le groupe américain 3 m, qui produit notamment du scotch, des Post-its et surtout des masques de protection respiratoire, a déçu les analystes en prévoyant une croissance des ventes ralentie en 2022. Le groupe s’attend à écouler moins de masques contre la COVID-19 cette année. Le titre a lâché 0,99 % à 157,96 dollars.

Les titres de Splunk, un groupe d’analyses de données sur le nuage, se sont envolés de 9,13 % à 124,97 dollars sur des informations de presse indiquant que le géant des télécoms Cisco aurait fait une offre pour son rachat.

L’action Cisco a lâché 1,34 % à 53,18 dollars.

Les fabricants de vaccins contre la COVID-19 ont souffert dans le sillage d’une méfiance vis-à-vis des actions dites de croissance, plus risquées pour les investisseurs.

Moderna a perdu 11,68 % à 142,47 dollars, Pfizer a lâché 1,93 % à 49,80 dollars et Novavax a plongé de 11,42 % à 80,11 dollars.