(New York) La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé une séance très volatile mercredi, à la suite des annonces de la banque centrale américaine (Fed) signalant une hausse des taux d’intérêt pour mars et une réduction de son bilan à venir.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a lâché 0,38 % à 34 168,09 points. Le NASDAQ, à dominante technologique, a grappillé sur le fil de la clôture 0,02 % à 13 542,12 points. Le S&P 500 a baissé de 0,15 % à 4349,93 points.

« Comme prévu, le Comité monétaire n’a pas changé sa politique monétaire durant cette réunion », les taux d’intérêt au jour le jour restant inchangés entre 0 % et 0,25 %, a souligné Sam Stovall de CFRA.  

« Mais il a signalé que la première d’une série de hausses interviendrait probablement à la réunion monétaire de mars », a ajouté l’analyste.

Le marché a d’abord réagi très positivement au communiqué de la Réserve fédérale (Fed), perçu comme affichant ce qui était largement anticipé par les investisseurs, sur un ton plutôt « colombe » ou accommodant, selon les mots d’Art Hogan, stratège des marchés pour National Securities.  

Le NASDAQ, où sont inscrites nombre d’entreprises technologiques sensibles aux taux d’intérêt, a grimpé momentanément de 3 % avant de se rétracter.

Car au cours de sa conférence de presse, le président de la Fed Jerome Powell a développé les autres projets de la banque centrale pour diminuer son soutien monétaire, notamment la réduction des actifs à son bilan.

Le patron de la Fed est toutefois resté évasif sur le calendrier et le volume de cette diminution du bilan, ce qui a visiblement rendu les investisseurs de nouveau un peu nerveux.

« Si le communiqué était plutôt “ colombe ”, la conférence de presse a été perçue comme “ faucon ” » ou monétairement plus stricte, a indiqué Art Hogan.

« Il y a eu plus de questions que de réponses » sur cette stratégie de la Fed de céder des actifs à son bilan.  

« Mais demain les marchés vont repenser à tout cela et passer aux résultats de sociétés », a promis l’analyste de National Securities. « Comme par le passé, le marché boursier surréagit et digère ensuite dans la nuit ce que l’on a appris. »

Les taux obligataires sur les bons à 10 ans ont grimpé à presque 1,87 %, proche de leur plus haut niveau en deux ans, atteints en fin de semaine dernière.

Le dollar a également gonflé par rapport à l’euro, dopé par les perspectives de hausses de taux désormais sur la table.

L’euro cédait plus d’un demi-point de pourcentage vers 16 h 30 à 1,1239 dollar pour un euro, un plus bas en deux mois.

À peine la prestation du président de la Fed terminée, les investisseurs avaient les yeux rivés sur les résultats financiers de Tesla.  

Malgré des profits records de 5,5 milliards de dollars annoncé pour 2021, le titre du constructeur de véhicules électriques fléchissait de 2 % à 916 dollars dans les échanges électroniques après la clôture.

Parmi les autres annonces, Microsoft, dont les résultats ont été publiés mardi soir, a terminé en hausse de 2,85 % à 296,71 dollars.

Le géant informatique, qui représente la deuxième plus grosse capitalisation boursière au monde, a annoncé mardi soir avoir réalisé 51,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires et dégagé 18,8 milliards de bénéfice net, des résultats supérieurs aux prévisions des analystes pour ce deuxième trimestre de son exercice décalé.

Certains grands noms de la technologie, dont les titres étaient dans le vert en séance, ont terminé légèrement négatifs comme Amazon (-0,80 % à 2777,45 dollars) ou Facebook (-1,84 % à 294,63 dollars).

L’avionneur Boeing a lâché 4,82 % à 194,27 dollars.

Le constructeur aéronautique a dû passer d’imposantes charges (3,8 milliards de dollars) dans ses comptes au quatrième trimestre en raison de la suspension des livraisons de son long-courrier 787 Dreamliner, en proie à des problèmes de production.

Le VIX, « l’indice de la peur » comme on le nomme, qui témoigne de la volatilité, a cédé du terrain en journée mais remonté à 31,96 points, un niveau élevé.

La Bourse de Toronto clôture en hausse

La Bourse de Toronto a rendu mercredi une grande partie des gains réalisés plus tôt dans la séance, mais a tout de même réussi à clôturer sur une légère hausse grâce au cours du pétrole brut, qui a atteint un sommet de plus de sept ans.

La Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt directeur à 0,25 %, tout en prévenant qu’elle allait le hausser bientôt pour aider à combattre l’inflation, qui a atteint le mois dernier son plus haut niveau en trois décennies.

Malgré la robuste croissance observée aux États-Unis, l’inégalité de la reprise mondiale, les problèmes de chaînes d’approvisionnement, les pressions inflationnistes, les tensions géopolitiques et le variant Omicron pourraient expliquer pourquoi la banque centrale canadienne a choisi de ne pas immédiatement faire grimper son taux directeur, a observé Ryan Crowther, gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton Canada.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale a aussi choisi de laisser ses taux d’intérêt inchangés et signalé de prochaines hausses, ainsi que la fin progressive, en mars, de son programme d’achats obligataires mensuels. Les rendements obligataires ont grimpé, celui des bons du Trésor américain à 10 ans ayant atteint 1,867 %.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 4,91 points pour terminer la journée avec 20 595,89 points. Il affichait plus tôt mercredi une progression de 342 points, ou 1,6 %.

Les secteurs de l’énergie, de la finance et des technologies de l’information ont été les principales forces derrière les gains du début de la séance. L’apport du groupe technologique était notable puisque ce secteur est le plus faible depuis le début de 2022, a souligné M. Crowther.

« Depuis maintenant un certain temps, nous avons des inquiétudes sur les évaluations des actions de croissance, particulièrement celles qui ne sont pas soutenues par de solides flux de trésorerie sous-jacents, et au Canada plusieurs de celles-ci se trouvent dans le secteur technologique », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

Le secteur des technologies a cependant rendu la plus grande partie de ses gains pour clôturer sur une progression de 0,3 %. L’action de Shopify a cédé 2,5 %.

Sept des onze secteurs du parquet torontois sont restés en territoire positif. Celui de l’énergie a avancé grâce à la hausse du cours du pétrole brut, qui a stimulé les actions de Suncor Énergie et de Whitecap Resources, lesquelles ont avancé de 1,4 % et 1,1 % respectivement.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 1,75 $ US à 87,35 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a pris 14,2 cents US à 4,04 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a perdu 22,80 $ US à 1829,70 $ US l’once et celui du cuivre s’est emparé de 6,5 cents US à 4,52 $ US la livre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 79,33 cents US, en hausse par rapport à celui de 79,18 cents US de la veille.

La Presse Canadienne