(New York) Les marchés boursiers ont confirmé leur hausse mercredi après la publication de l’inflation aux États-Unis, à un rythme inédit depuis 1982, mais conforme aux anticipations, même si certains investisseurs s’inquiètent de la trajectoire de la Banque centrale américaine (Fed).

En Europe, Paris a pris 0,75 % et Londres de 0,81 %, dopés par les matières premières, alors que Francfort a gagné 0,43 %.

À New York, le Dow Jones a fait plusieurs incursions dans le rouge, mais est parvenu à accrocher une hausse de 0,11 %. L’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a grignoté 0,23 %, et l’indice élargi S&P 500, 0,28 %.

Le marché obligataire s’est un peu tendu sur les échéances courtes, le taux de référence des emprunts américains à deux ans montant à 0,91 % contre 0,89 % la veille. Le taux à 10 ans, lui, est resté stable, à 1,74 %.

Les prix à la consommation aux États-Unis ont grimpé de 7,0 % sur l’année 2021, enregistrant leur plus forte hausse depuis juin 1982. Les données sont ressorties dans l’ensemble conformes aux consensus des économistes.

« Les marchés boursiers ne se sont pas vraiment laissés impressionner par les 7 % d’inflation aux États-Unis en décembre », résume Konstantin Oldenburger, de CMC Market.

De plus, sur le seul mois de décembre, l’inflation a ralenti par rapport à novembre, à 0,5 % contre 0,8 % en novembre.

Pour autant, les investisseurs s’interrogent sur la trajectoire de la Banque centrale américaine (Fed) face à cette poussée inflationniste qui s’installe, après avoir été longtemps présentée comme transitoire.

Pour Adam Sarhan, fondateur et directeur général de 50 Park Investments, l’institution n’a pas encore intégré dans ses prévisions une inflation durable, sensiblement supérieure à son objectif de 2 % par an. Cela rend nerveux les investisseurs, « ce qui explique que le ciel se soit assombri » en fin de séance, plaide-t-il.

Le pétrole au plus haut en deux mois 

Les cours du pétrole ont encore grimpé mercredi grâce à la forte baisse des stocks américains de brut, au point de s’approcher des records sur plusieurs années établis en octobre dernier.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, a avancé de 1,13 % pour clôturer à 84,67 dollars. Il est monté, en séance, jusqu’à 85,21 dollars, non loin des 86,70 dollars atteints le 25 octobre dernier, qui constituaient un sommet depuis 2018.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a lui pris 1,74 %, pour finir à 82,64 dollars. Plus tôt, il s’était envolé jusqu’à 83,10 dollars, à portée des 85,41 dollars atteints le 25 octobre, un plus haut de sept ans.

BP a affiché une hausse de 3,21 % à 381,45 pence et Shell de 2,73 % à 1806,40 pence. À Paris, TotalEnergies a pris de 3,07 % à 49,06 euros.

La hausse était encore plus marquée pour les minières. Eramet s’est envolé de 6,72 % à 81,75 euros et ArcelorMittal de 6,50 % à 32,59 euros à Paris. À Londres BHP (+4,46 % à 2375,00 pence), Antofagasta (+7,49 % à 1442,50 pence) ou encore Glencore (+3,47 % à 401,25 pence) n’ont pas été en reste.  

À Wall Street, Cleveland-Cliffs a pris 3,92 % à 23,07 dollars et US Steel 5,37 % à 25,70 dollars.

Crocs rebondit

Après avoir pâti de l’annonce de l’acquisition de la marque Hey Dude, le fabricant de sabots en plastique Crocs s’est finalement repris mercredi (+6,84 % à 134,91 dollars). Il a annoncé lundi que son chiffre d’affaires 2021 serait supérieur de 67 % à ses ventes de 2020 et confirmé ses objectifs pour son exercice 2022.

L’euro et le bitcoin en hausse après l’inflation

L’euro repassait mercredi au-dessus du seuil de 1,14 dollar pour la première fois depuis novembre. Il gagnait 0,70 % à 11 447 dollars vers 16 h 50, accélérant depuis la publication de l’inflation américaine.  

Le bitcoin a aussi augmenté après cet indicateur, à 43 855 dollars (+2,64 %).