(New York) Les marchés actions ont affiché des visages contrastés mercredi, l’Europe restant bien orientée avec un record à Paris, tandis que Wall Street a trébuché, bousculée par un nouveau signal de fermeté de la Banque centrale américaine (Fed).

Après deux jours marqués par de fortes progressions, les bourses européennes ont conservé un bon rythme. Paris a battu un nouveau record avec un gain de 0,81 %, Francfort s’en rapprochait en faisant +0,74 %. Milan a pris aussi 0,74 %. Londres s’est contenté de +0,16 %.

À New York, en revanche, le Dow Jones a lâché 1,07 %, l’indice élargi S&P 500, 1,94 %, mais c’est le NASDAQ qui a particulièrement souffert, décrochant de 3,34 %.

Le tournant aura été la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, qui témoignent d’une volonté de s’attaquer de front à l’inflation.

Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu’ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l’institution.

En outre, il est désormais question d’entamer la réduction du bilan de la Fed dès après la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.

« Le marché n’a pas aimé ce passage », ont commenté, dans une note, les analystes de Briefing.com. Sur le marché obligataire, les taux ont bondi au-dessus de 1,70 % pour les emprunts d’État américains à 10 ans, au plus haut depuis neuf mois.

La publication est intervenue après la fermeture des marchés européens. L’orientation des contrats à terme sur les principaux indices comme le CAC 40 à Paris ou le FTSE 100 semblait pointer vers une réaction négative des investisseurs européens, au diapason de la place new-yorkaise.

Les matières premières bien orientées

Les cours du pétrole, enthousiastes en séance, ont finalement clôturé en petite hausse mercredi après une réduction des stocks américains de pétrole un peu décevant, mais des données sur l’emploi favorables.  

Cela a permis au baril de Brent de repasser au-dessus des 80 dollars pour la première fois depuis l’apparition du variant Omicron fin novembre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars a pris 1 % à 80,80 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a avancé de 1,11 % à 77,85 dollars.

Shell a terminé en hausse de 1,27 % à 1722,39 pence et BP en progression de 1,08 % à 355 pence après avoir déjà pris 6 % la veille grâce à l’apaisement des craintes liées à Omicron pour l’activité économique mondiale. À Paris, TotalEnergies est monté de 1,20 % à 45,92 euros.  

Aux États-Unis, le producteur de boulettes de minerai de fer Cleveland-Cliffs (+5,17 %) ou le groupe sidérurgique US Steel (+2,35 %) ont aussi profité de cet élan. À Paris, ArcelorMittal a pris 2,64 % à 29,70 euros.  

Rotation sectorielle au détriment de la tech

La hausse des taux d’intérêt se répercutait sur les actions des entreprises technologiques ou à multiples élevés, c’est-à-dire dont le prix est haut lorsqu’il est rapporté au bénéfice.

C’est le cas de beaucoup de valeurs qui ont affiché des progressions insolentes en 2021, comme Alphabet (-4,68 %), Tesla (-5,35 %), ou Apple (-2,66 %).

À l’inverse, d’autres valeurs profitaient de la « rotation sectorielle » comme les banques (Commerzbank +1,99 % à 7,47 euros à Francfort) ou l’automobile, avec Daimler (+4,41 % à 84,98 euros) en Allemagne ou Renault (+5,31 % à 34,00 euros) en France.

Il se produit une rotation sectorielle, avec les valeurs de croissance, comme la technologie, qui partent à la baisse, alors que celles sur la réouverture des économies, comme l’industrie, les banques, le tourisme, l’automobile, progressent.

Du côté de l’euro et du bitcoin

L’euro a progressé de 0,23 % par rapport au dollar, à 1,1313 dollar.

Le bitcoin a cédé 1,28 % à 46 192 dollars.