(New York) Les Bourses et le pétrole ont reculé mardi face à l’avancée du variant Omicron qui risque d’entraver la reprise économique, tandis qu’une déclaration inattendue du patron de la Fed a plombé la Bourse de New York.

Après un modeste rebond lundi, les places européennes et Wall Street sont reparties dans le rouge.

Les indices européens ont néanmoins réduit leurs pertes par rapport au début de séance : Paris a lâché 0,81 %, Francfort 1,18 %, Londres 0,71 % et Milan 0,87 %.

À Wall Street, les principaux indices ont plongé, ébranlés par les propos fermes du patron de la Banque centrale américaine (Fed) sur l’inflation et la politique monétaire.

L’indice Dow Jones a perdu 1,86 %. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a abandonné 1,55 % et le S&P 500 a lâché 1,90 %.

Dans une intervention devant une commission du Sénat, le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a jugé que le moment était venu de cesser de parler d’une inflation temporaire aux États-Unis.

Un « revirement inattendu », selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, étant donné que Jerome Powell a martelé pendant des mois que la hausse des prix ne devrait pas durer et qu’elle était due à des facteurs transitoires liés à la reprise.  

Powell change de ton sur l’inflation

Le patron de la Fed a affirmé que « les risques d’une inflation plus persistante se sont accrus », et qu’il envisage une réduction plus rapide des achats d’actifs afin de lutter contre la hausse des prix.

« Les pressions inflationnistes sont élevées et il est donc approprié d’envisager de conclure quelques mois plus tôt la réduction de nos achats d’actifs », a-t-il encore dit, une remarque qui a fait plonger les indices car elle est synonyme de la perspective d’un relèvement plus tôt que prévu des taux d’intérêt.

L’inflation aux États-Unis est au plus haut depuis 31 ans et celle en zone euro a atteint un niveau record en novembre, à 4,9 % sur un an, du jamais-vu depuis plus de 20 ans.

« Les marchés, qui étaient déjà nerveux face aux craintes d’Omicron, ont été choqués par les commentaires de Jerome Powell, selon lesquels la Fed envisage d’accélérer le calendrier de réduction de ses achats d’actifs afin de mieux lutter contre l’inflation », a commenté Cliff Hodge, directeur des investissements chez Cornerstone Wealth.

Sur le front du virus, de plus en plus de pays indiquent avoir détecté la nouvelle souche parmi les tests effectués sur leur sol, et la mise en place de nouvelles restrictions sanitaires se multiplie dans le monde.

De plus, des déclarations sur la moindre efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron et sur les risques potentiels pour l’économie ont attisé les craintes des investisseurs.

« L’imprévisibilité de la pandémie et les incertitudes politiques qui en découlent directement représentent un grand poids » pour les marchés, commente Andreas Lipkow, de Comdirect.

Après un sursaut provoqué par les propos de M. Powell, le taux d’intérêt de la dette américaine à dix ans revenait à un niveau bas, 1,45 % contre 1,53 % à la clôture de la veille, signe de l’aversion au risque des investisseurs.

Inditex en baisse après la nomination de Marta Ortega

L’action du groupe d’habillement a abandonné 6,10 % à 27,86 euros à Madrid après la nomination de Marta Ortega, fille du multimilliardaire espagnol Amancio Ortega, à la tête du groupe propriétaire de la marque Zara.

Volvo Cars optimiste

Le constructeur automobile suédois Volvo Cars a souffert de l’effet des pénuries d’approvisionnement en semi-conducteurs au troisième trimestre, mais affirme que la situation s’est améliorée au début du quatrième trimestre. À Stockholm, l’action a bondi de 13,61 % à 77,82 couronnes suédoises.

Le pétrole rechute, la reprise du dollar et du bitcoin s’essouffle

Les cours du brut ont chuté lourdement, lestés par les craintes liées aux nouveau variant de coronavirus, dans un marché nerveux à deux jours du sommet de l’OPEP+.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier a reculé de 5,38 % à 66,18 dollars.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour le même mois, dont c’est le dernier jour de cotation, a perdu 3,90 % à 70,57 dollars.

L’euro, qui avait légèrement baissé lundi après avoir gagné près de 1 % par rapport au billet vert vendredi, reprenait 0,42 % à 1,1338 dollars.

Le bitcoin cédait 1,96 % à 57 182 dollars.