(Toronto) La Bourse de Toronto a perdu près de 500 points, vendredi, alors que le cours du pétrole brut a plongé de plus de 13 % et que les marchés boursiers américains ont culbuté en raison des craintes liées à la découverte d’un nouveau variant du virus de la COVID en Afrique du Sud.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a rendu 487,28 points à 21 125,90 points, et seulement 9 de 231 actions qui le composent ont enregistré des gains vendredi.

Les secteurs et les entreprises qui ont le plus profité des récents progrès mondiaux dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, tels que les compagnies aériennes et autres titres liés aux voyages, ont été les plus durement touchés. L’action d’Air Canada a effectué l’un des plus gros plongeons, son cours ayant chuté de près de 9 %, dans la crainte qu’un nouveau variant affecte la demande pour les voyages ou entraîne davantage de restrictions de la part des gouvernements.

Les actions du secteur de l’énergie ont également subi un coup dur, le cours du pétrole ayant chuté de plus de 13 %. Les actions de la compagnie pétrolière MEG Energy ont baissé de près de 11 %, tandis que celles de Crescent Point Energy ont reculé de 8,6 %.

« Les prix du pétrole ont subi toute une raclée », a affirmé Mike Archibald, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF. « Ce serait la pire journée depuis le plongeon que nous avons vu en avril de l’année dernière, lorsque le prix [du pétrole] est devenu négatif. »

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a clôturé en baisse de 905,04 points à 34 899,34 points, au terme d’une séance écourtée au lendemain du congé de la Thanksgiving. L’indice élargi S&P 500 a perdu 106,84 points à 4594,62 points, tandis que l’indice composé du NASDAQ a retraité de 353,57 points à 15 491,66 points.

M. Archibald a souligné qu’avec de nombreux opérateurs absents de leur bureau pour le week-end férié aux États-Unis, les mouvements boursiers de vendredi ont été exacerbés par la faiblesse des liquidités.

« Nous devrons être patients et voir comment cela continuera d’évoluer au cours des prochains jours. Mais il est clair que le marché est nerveux quant à savoir si cela entraînera ou non une autre condition similaire au variant Delta », a-t-il affirmé.

Le marché « n’atteint généralement jamais son plus bas un vendredi », a ajouté M. Archibald. Les investisseurs doivent donc s’attendre à plus de volatilité – et probablement à de nouveaux reculs – au cours de la semaine à venir.

Vendredi, le dollar américain s’est redressé contre toutes les autres devises et le prix de l’or a grimpé – deux autres indications d’une « ruée vers la sécurité » de la part des investisseurs ébranlés, a observé M. Archibald.

Mais il a souligné que malgré le plongeon de vendredi, le marché est toujours globalement en hausse et il est trop tôt pour dire si cette tendance positive à long terme sera affectée par les nouvelles en provenance d’Afrique.

« Il est trop tôt pour savoir exactement quelles sont les implications ici », a affirmé M. Archibald. « De toute évidence, il y a un niveau de nervosité ici jusqu’à ce que nous obtenions plus de données sur ces régions qui montrent ces cas. »

Des cas du nouveau variant, qui s’appelle Omicron, ont été détectés à Hong Kong, en Belgique et à Tel-Aviv, ainsi que dans les grandes villes sud-africaines comme Johannesburg.

L’impact économique de ce variant se fait déjà sentir. Le Canada, ainsi que l’Union européenne et le Royaume-Uni, ont annoncé vendredi des restrictions de voyage en provenance d’Afrique du Sud. Après la fermeture des marchés, les États-Unis ont également imposé des restrictions de voyage aux personnes venant d’Afrique du Sud ainsi que de sept autres pays africains.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que le variant était « hautement transmissible ».

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,30 cents US, en baisse par rapport à celui de 79,03 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a plongé de 10,24 $ US à 68,15 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a avancé de 36 cents US à 5,48 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a gagné 1,20 $ US à 1785,50 $ US l’once et celui du cuivre a perdu 18 cents US à 4,29 $ US la livre.