(Paris) L’activité des marchés européens était limitée jeudi par l’absence des investisseurs américains en congé pour Thanksgiving et par les incertitudes quant aux décisions que prendra l’Allemagne face à la crise sanitaire.

Les Bourses du Vieux Continent avançaient modérément à Paris (+0,26 %), Francfort (+0,15 %), Londres (+0,16 %) et Milan (+0,14 %) vers 7 h 20. Elles avaient fini en ordre dispersé la veille.

Wall Street était fermée pour Thanksgiving et rouvrira vendredi seulement pour une demi-journée.

Pour les investisseurs européens, le point d’interrogation concernait surtout les décisions que prendra l’Allemagne face à sa plus violente vague de contaminations de COVID-19.

La croissance du produit intérieur brut au troisième trimestre dans la première économie européenne a été révisée en baisse à 1,7 %, contre 1,8 % dans une première estimation publiée fin octobre.

De surcroît, le moral des consommateurs allemands devrait chuter en décembre, selon le baromètre GFK.

Les experts s’inquiètent d’une stagnation de la croissance au quatrième trimestre en raison des pénuries de matières premières et de composants électroniques, mais aussi de la COVID-19.

La France n’envisage à ce stade « ni confinement ni couvre-feu » face à la cinquième vague de l’épidémie de COVID-19, a indiqué jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran qui ouvre le rappel pour l’ensemble des adultes « dès ce samedi » et rend obligatoire le port du masque « partout en intérieur » à compter de vendredi.

Dans ce contexte, le régulateur européen du médicament a ouvert la voie jeudi à une vaccination des enfants de 5 à 11 ans dans l’Union européenne en approuvant le vaccin de Pfizer contre la COVID-19 pour cette tranche d’âge.

Outre la crise sanitaire, les opérateurs de marché suivront également le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) à la mi-journée suivie d’une intervention de sa présidente Christine Lagarde.

La veille, la publication du compte rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine des 2 et 3 novembre avait indiqué que plusieurs responsables de la Fed étaient prêts à relever les taux d’intérêt plus tôt que prévu si l’inflation restait élevée.

Parmi les experts de marché, certains pointent le « retard » pris par la Fed pour normaliser sa politique monétaire, l’institution étant convaincue, tout comme la banque centrale européenne, que l’inflation est essentiellement un phénomène transitoire.

« Une inflation au plus haut depuis plus de 30 ans, un marché de l’emploi jamais aussi tendu depuis la grande crise financière et encore aucune action de la part de la Fed », s’impatiente ainsi Neil Wilson, analyste de markets.com.

Le marché s’attend désormais à un relèvement des taux vers la fin du premier semestre 2022 alors qu’il y a encore deux mois, il visait plutôt le second semestre ou même 2023.

Rémy Cointreau relève ses objectifs annuels

À Paris vers 6 h 50, le titre s’envolait de 10,33 % à 206,20 euros, un niveau historique, après que le groupe a relevé ses prévisions annuelles dans le sillage d’un doublement de son bénéfice net semestriel.

Dans son sillage, Pernod Ricard avançait de 2,07 % à 212,20 euros.

Swiss Life dévoile sa nouvelle feuille de route

L’action de l’assureur Swiss Life s’adjugeait 3,59 % à 531 francs suisses à la Bourse de Zurich, portée par ses nouveaux objectifs financiers pour les trois prochaines années et par un programme de rachat d’actions.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les prix du pétrole faisaient du surplace jeudi dans une séance raccourcie pour Thanksgiving, les investisseurs attendant pour se positionner la réaction des producteurs à l’ouverture de certaines réserves stratégiques chez les consommateurs.

Vers 7 h 10, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s’effritait de 0,04 % à 81,01 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois perdait 0,28 % à 78,16 dollars contre 78,39 dollars à la clôture de la veille.

Le dollar se repliait face à l’euro et aux principales monnaies après de nouveaux sommets en plusieurs mois la veille.

Vers 7 h 10, l’euro remontait de 0,19 % face au billet vert à 1,1223 dollar.

Le bitcoin gagnait 1,71 % à 58 310 dollars.