(New York, Toronto) La Bourse de New York a conclu en solide hausse jeudi, portée par des résultats d’entreprises encourageants, le NASDAQ, où se concentrent les valeurs technologiques, et l’indice élargi S&P 500 atteignant de nouveaux records.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a gagné 0,68 % à 35 730,48 points. Le NASDAQ a grimpé de 1,39 % à un nouveau sommet, 15 448,12 points. L’indice élargi S&P 500, en progrès de 0,98 %, a aussi atteint un record à 4596,42 points.

Les onze secteurs du S&P 500 sont restés dans le vert, avec l’immobilier (+1,47 %) en tête suivi des fabricants des produits de grande consommation (+1,37 %), des titres industriels (+1,29 %) et des technologies d’information (+1,06 %).

De solides gains de la part du titre de Shopify, l’entreprise la mieux évaluée de la Bourse de Toronto et de celui de Suncor Énergie ont permis à l’indice phare du TSX de rebondir au lendemain de son plus gros repli en près d’un mois.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 242,54 points pour terminer la journée avec 21 197,53 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,98 cents US, en hausse par rapport à celui de 80,92 cents US de la veille.

« Bien sûr, lorsque Shopify elle-même est en hausse de 7 % et qu’elle est si importante dans le TSX, il a des progrès importants », a souligné Kevin Headland, stratège principal en placement chez Gestion de placements Manuvie.

Les actions de la société de technologie d’Ottawa ont grimpé parce que ses pertes n’ont pas été aussi graves que prévu lors de son plus récent trimestre, et qu’elle a présenté de bonnes perspectives.

Shopify a également souligné une augmentation des achats hors ligne alors même que les ventes en ligne diminuaient.

« Cela a été en fait un élément positif pour les marchés, qui ont réalisé qu’il ne s’agissait pas seulement d’affaires en ligne, et que ce n’est pas seulement la situation induite par la pandémie qui a profité à Shopify », a noté M. Headland lors d’une entrevue.

Les actions de Lightspeed Commerce ont grimpé de 6,7 %, aidant elles aussi le secteur des technologies de l’information du TSX à progresser de 3,1 %.

Le groupe de l’énergie a augmenté de 4,6 %, alors que les actions de Suncor ont bondi de 13,4 % après que la société de Calgary a annoncé des rachats d’actions et un doublement de son dividende pour le faire revenir aux niveaux d’avant la COVID.

Les gains du secteur sont survenus même si les prix du pétrole étaient relativement stables et que les prix du gaz naturel ont diminué.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 15 cents US à 82,81 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a reculé de 41,6 cents US à 5,78 $ US le million de BTU.

Les sociétés énergétiques devraient annoncer de solides bénéfices ce trimestre, car la plupart de leurs prévisions s’appuyaient sur un cours du brut entre 55 $ US à 60 $ US le baril.

Les secteurs de l’industrie, de la consommation discrétionnaire et de la santé étaient parmi les 10 groupes du TSX qui ont avancé jeudi. La seule exception était le secteur des matériaux, qui a glissé malgré la hausse des prix des métaux.

Le cours de l’or s’est emparé de 3,80 $ US à 1802,60 $ US l’once à New York et celui du cuivre a pris 4,9 cents US à 4,44 $ US la livre.

Résultats des géants du web

Déjà en hausse depuis le début de la séance, l’action Facebook (+1,51 % à 316,92 dollars) a accéléré lorsque le groupe de Mark Zuckerberg a annoncé qu’il changeait de nom pour sa maison mère, qui va désormais s’appeler « Meta » et être cotée en Bourse sous le symbole MVRS (pour métavers).

Dans l’anticipation de l’annonce de ses résultats trimestriels, Apple a gagné 2,50 % à 152,57 dollars.

Le géant du commerce électronique Amazon, qui a conclu en hausse de 1,59 % à 3446,57 dollars, perdait le double (-3,89 %) dans les échanges électroniques après la clôture. Le groupe de Jeff Bezos a déçu le marché avec l’annonce, après la séance, d’un bénéfice net divisé par deux au 3e trimestre.

Du côté des indicateurs, « un calendrier mitigé a montré une première estimation du PIB du 3e trimestre bien en deçà des estimations », relevaient les analystes de Schwab.

La croissance américaine de juillet à septembre, grippée par la propagation du virus Delta, a fortement décéléré à 2 % en rythme annualisé alors que les analystes s’attendaient à 2,4 %.

« Le PIB nous a dit ce que nous savions déjà, que l’économie a considérablement ralenti au 3e trimestre », a affirmé Ryan Detrick, stratégiste en chef pour LPL Financial.

« La bonne nouvelle est que nous prévoyons que les prochains trimestres compensent largement le ralentissement alors que la situation liée à la COVID-19 continue de s’améliorer », a-t-il ajouté.  

Le moral des investisseurs est conforté par les « signes actuels » favorables du marché du travail, notaient les analystes de Schwab.

Pour la quatrième semaine d’affilée, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont diminué et sont à un plus bas depuis le début de la pandémie. La semaine dernière, elles ont reculé de 10 000, avec un total de 281 000 demandeurs, a annoncé le ministère du Travail.

Sur le front politique, le président Joe Biden a annoncé jeudi les nouveaux contours de son plan de dépenses sociales et environnementales d’un montant diminué à 1750 milliards de dollars pour obtenir le soutien de toutes les franges du parti démocrate.

Au rang des actions, Caterpillar a fait un bond de 4,14 % à 204,24 dollars. Le groupe spécialisé dans la fabrication d’engins, d’équipement et de matériels de chantier a vu son profit trimestriel grimper, porté par la forte demande dans le secteur de la construction.

Autre groupe majeur, le laboratoire Merck a bondi de 6,19 % à 86,59 dollars après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre et revu ses ambitions annuelles à la hausse, espérant la commercialisation imminente de son antiviral oral expérimental contre la COVID-19.

Le titre de Ford a été fêté (+8,96 % à 16,90 dollars) après que le constructeur automobile eut annoncé, fort de résultats meilleurs que prévu, qu’il allait de nouveau distribuer des dividendes.

Le fabricant des semiconducteurs GlobalFoundries a fait ses premiers pas en Bourse pour lever quelque 2,6 milliards de dollars avec une action mise à prix à 47 dollars. Le titre a terminé en repli de 1,28 % à 46,40 dollars.

Les taux obligataires sur les bons du Trésor américain à 10 ans se sont tendus légèrement à 1,57 % contre 1,54 % la veille.

La réunion monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) s’est achevée « sans surprise » avec des taux inchangés et la poursuite de ses achats d’actifs, a relevé Patrick O’Hare, de Briefing.com.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réaffirmé jeudi que l’institution ne relèverait pas ses taux avant de voir l’inflation durablement converger vers l’objectif de 2 %, déjouant les anticipations des marchés d’une hausse dès 2022.