(New York et Toronto) La Bourse de New York a fini en légère baisse vendredi, perplexe face à un rapport sur l’emploi décevant, mais qui donne tout de même des raisons de croire que l’économie américaine se porte bien.

Le Dow Jones a terminé en recul de 0,03 % à 34 746,25 points, l’indice NASDAQ à forte composition technologique, de 0,51 % à 14 579,53 points et l’indice élargi S&P 500, de 0,19 % à 4391,34 points.

La Bourse de Toronto a clôturé essentiellement au même point que la veille, même si le cours du pétrole brut a franchi le cap des 80 $ US le baril pour la première fois en sept ans et que les données sur le marché du travail de septembre ont montré un retour aux niveaux prépandémiques.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé d’un dixième de point pour terminer la séance avec 20 416,31 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,12 cents US, en hausse par rapport à celui de 79,63 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 1,05 $ US à 79,35 $ US le baril, après avoir progressé en cours de séance jusqu’à 80,11 $. Le prix du gaz naturel a pour sa part rendu 11,2 cents US pour terminer la journée près de 5,57 $ US le million de BTU.

Le cours de l’or a cédé 1,80 $ US à 1757,40 $ US l’once et celui du cuivre a gagné 3,2 cents US pour clôturer près de 4,28 $ US la livre.

Les investisseurs ont passé une bonne partie de la séance à essayer de tirer des conclusions du rapport mensuel sur l’emploi américain publié avant Bourse par le département du Travail.

Il a fait état de 194 000 créations d’emplois, soit nettement moins que les 500 000 attendus.

Le marché y a d’abord vu une profonde déception, qui repoussait la perspective d’une hausse des taux de la Banque centrale américaine (Fed), mais surtout dressait un tableau peu flatteur de l’économie américaine.

Mais à mesure que passaient les heures, les investisseurs ont écarté le chiffre des destructions d’emplois dans l’enseignement (161 000), qui a plombé l’indicateur global des créations d’emplois nettes.

« Il y a un truc de travers » dans le rapport, a commenté JJ Kinahan, responsable de la stratégie de marché chez TD Ameritrade.

« C’est pour ça qu’on n’a pas vu une réaction vraiment mauvaise » de Wall Street, a-t-il expliqué. « Personne n’arrive à comprendre » ce chiffre du secteur de l’enseignement.

Une fois cette donnée retirée de l’équation, « ce n’est pas un mauvais rapport », selon JJ Kinahan.

« En plus, c’est arrivé à la fin d’une semaine un peu folle, où tout le monde était fatigué », a ajouté l’analyste. Du coup, « l’après-midi a été un peu morte. »

Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans s’est tendu, à 1,60 %, contre 1,57 %.

« Le marché obligataire nous dit que l’économie n’est pas si mauvaise et que les pressions inflationnistes sont le plus grand sujet d’inquiétude du moment », a décrypté le responsable de TD Ameritrade.

Côté actions comme obligataire, les investisseurs croient désormais à l’annonce d’un début de normalisation monétaire par la Banque centrale américaine (Fed) dès novembre, avec un ralentissement de ses achats d’actifs dans la foulée.

Ce même si l’économie américaine n’a pas encore donné tous les gages d’un rétablissement complet.

Parmi les valeurs remarquées vendredi à Wall Street, ExxonMobil a profité (+2,49 % à 62,17 dollars) d’une nouvelle accélération des cours de l’or noir, mais aussi du relèvement, jeudi, de son estimation de réserves exploitables pour son gisement situé au large du Guyana.

Son concurrent ConocoPhillips a bénéficié (+4,77 % à 74,92 dollars) de ce vent portant, de même que Chevron (+2,23 % à 108,04 dollars).

La nouvelle coqueluche des services de paiement Affirm, qui incarne à elle seule la croissance des achats à crédit sur l’internet, a de nouveau déployé ses ailes (+5,44 % à 141,19).

Le titre, qui a triplé depuis son introduction en Bourse en janvier, fait l’objet de gros volumes d’options d’achats, ce qui signifie que de nombreux courtiers voient l’action progresser encore davantage.

Plusieurs câblo-opérateurs ont souffert après la publication d’une note de Wells Fargo pointant l’augmentation de la concurrence entre opérateurs de téléphonie et les besoins accrus en investissements.

Comcast a ainsi perdu 4,70 % à 54,70 dollars, tandis qu’Altice USA abandonnait 3,95 % à 18,49 dollars et Charter Communications 4,83 % à 706,13 dollars.

Le laboratoire Moderna a poursuivi son dérapage (-1,44 % à 304,91 dollars), malmené par les avancées de Pfizer, qui a déposé une demande d’autorisation de son vaccin anti-COVID-19 pour les enfants de 5 à 11 ans, mais aussi de Merck, avec sa pilule anti-COVID-19. Depuis le 23 septembre, le groupe a perdu un tiers de sa capitalisation boursière.