(New York) La Bourse de New York a clôturé de façon mitigée lundi, poursuivant le parcours déjà volatil de la semaine dernière alors que les taux obligataires se sont tendus.

L’indice Dow Jones, qui en séance est repassé au-dessus de la barre des 35 000 points, a finalement grappillé 0,21 % à 34 869,37 points.

Le NASDAQ, où se concentrent les valeurs technologiques, a perdu 0,52 % à 14 969,97 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,28 % à 4443,11 points.  

La Bourse de Toronto a quant à elle clôturé en hausse, soutenue par le cours du pétrole brut, qui a renoué avec un sommet de trois mois, et celui du gaz naturel, qui a progressé de 10 % pour atteindre son plus haut niveau depuis la fin 2013.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 60,76 points pour terminer la séance avec 20 463,42 points.

Les investisseurs « envisagent la possibilité d’une nouvelle semaine volatile », concluaient les analystes de Wells Fargo alors que la semaine dernière les marchés avaient été ébranlés par des questions sur la solvabilité du géant de l’immobilier chinois Evergrande.

La semaine, riche en indicateurs sur l’évolution de la croissance mais aussi sur l’inflation, a débuté avec des commandes de biens durables en hausse pour le sixième mois consécutif.

Juste après la publication de ces commandes bien plus fortes que prévu en août aux États-Unis (+1,8 % contre +0,6 % attendus), les rendements sur les obligations à 10 ans ont grimpé jusqu’à 1,51 %, leur plus haut niveau depuis fin juin.

Vers 20 h GMT, ils s’inscrivaient à 1,48 % contre 1,45 % à la dernière clôture.

« Il y a de nombreux signes qui montrent que l’économie va mieux, ce qui explique la hausse des rendements », a souligné Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

« Les commandes de biens durables sont ressorties très fortes, une raison de plus de penser que les rendements obligataires devraient continuer à augmenter », a assuré l’analyste.

Le secteur technologique a plombé le NASDAQ, qui a lâché plus de 1 % en séance, avant de limiter ses pertes à un demi-point de pourcentage.

Problèmes d’approvisionnement

Apple a abandonné 1,05 % à 145,37 dollars après que des informations de presse ont rapporté que certains fournisseurs du constructeur informatique mais aussi de Tesla et de nombreux fabricants de semi-conducteurs étaient contraints d’arrêter la production cette semaine en raison d’un décret en Chine visant à économiser l’électricité.

Les difficultés et goulets d’étranglement dans la chaîne de production sont un des facteurs d’inflation, très surveillé par les marchés.  

Les investisseurs guetteront la publication vendredi de l’indice PCE, le baromètre favori de la Fed, pour mesurer les prix.

« Les perturbations des chaînes d’approvisionnement […] ajoutent à l’angoisse de l’inflation », a estimé Patrick O’hare de Briefing.com.

Facebook, en nette baisse en séance, a terminé dans le vert à 353,58 dollars (+0,18 %) alors que le géant des réseaux sociaux a annoncé lundi mettre sur pause le développement d’une version d’Instagram pour les moins de 13 ans, après les critiques émises au nom de la santé mentale des enfants.

Au tableau des hausses, les valeurs cycliques des matériaux (+0,78 %), des banques (+1,31 %) ainsi que le secteur de l’énergie (+3,43 %), rehaussé par la hausse des prix du pétrole, ont musclé le Dow Jones.  

Boeing a grimpé de 1,25 % à 224,16 dollars alors que l’aéronautique civile a compté pour beaucoup dans les solides commandes de biens durables du mois dernier.

Les investisseurs ont aussi prêté « une attention particulière aux développements à Washington alors que les législateurs tentent d’éviter une fermeture des services du gouvernement et un défaut de paiement », soulignaient les analystes de Wells Fargo.

Entre les massifs investissements dans les infrastructures et les réformes sociales, les grands projets de Joe Biden, affrontent une semaine de haute voltige au Congrès américain, où les démocrates doivent s’accorder s’ils veulent approuver le cœur du programme du président américain.