(New York) Les Bourses se sont montrées effacées lundi face aux craintes liées au variant Delta, qui ont fait reculer les matières premières, et au spectre d’une réduction du soutien monétaire de la Banque centrale américaine.

Les places européennes ont fini pour la plupart proches de l’équilibre, à l’instar de Paris (-0,06 %), Francfort (-0,10 %) et Londres (+0,13 %). Milan a progressé de 0,54 %.

À New York, l’indice Dow Jones a perdu 0,30 % et le S&P 500 0,09 %. Le NASDAQ a avancé de 0,16 %.

« Séance sans lustre pour les marchés européens manquant de direction, la faiblesse des prix des matières premières étant compensée par la force des valeurs défensives » (eau, gaz), résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La saison des résultats touchant à sa fin, les marchés manquent désormais de catalyseur, surtout que les publications ont largement contribué à la hausse des marchés cet été.

« Le paysage à moyen terme pour les actions européennes reste favorable », estime cependant Alexandre Baradez, analyste d’IG France.

Le rendement sur le bon du Trésor américain à dix ans continuait d’avancer à 1,32 % après avoir bondi vendredi sous l’effet de chiffres de l’emploi meilleurs qu’attendus aux États-Unis. Tout en confirmant que la reprise est en bonne voie, ces chiffres ouvrent aussi un peu plus la porte à une diminution du soutien monétaire de la Banque centrale américaine, ce qui fait grimper les taux obligataires.

« Le rapport sur l’emploi vient un peu plus acter la proximité d’un tapering », c’est-à-dire une réduction du soutien monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), estime M. Baradez.

Pour autant, l’impact restait limité sur le segment technologique, peut-être à cause des craintes liées au variant Delta, les activités du numérique profitant habituellement des mesures de restriction sanitaire.

Autre effet de ce variant, les secteurs sensibles au cycle économique (tourisme, automobile) se tassaient tandis que les valeurs défensives progressaient.

Le tourisme tourmenté par le variant Delta

La situation sanitaire mondiale reste encore problématique et les secteurs liés à la mobilité se sont tassés, à l’image d’Air France-KLM (-0,64 % à 4,06 euros), ADP (-1,63 % à 102,85 euros), Airbus (-1,83 % à 114,76 euros). L’hôtelier Accor a perdu 0,82 %.

À Londres, IAG, propriétaire de British Airways, Vueling et Iberia, a cédé 3,3 % à 167,72 pence et la compagnie EasyJet 2,61 % à 828,20 pence.

Vectura réévalué

La société britannique Vectura, spécialisée dans les inhalateurs médicaux, a pris 5,49 % à 173 pence. Le géant américain du tabac Philip Morris a relevé son offre de rachat à 165 pence par action, afin de contrer une proposition concurrente.

Delivery Hero prend une part dans Deliveroo

Le spécialiste allemand de la livraison de repas Delivery Hero a terminé dans le rouge (-3,20 % à 126,95 euros), après avoir acquis 5 % du capital de la plateforme britannique Deliveroo qui a bondi (+4,52 % à 339,80 pence) à la Bourse de Londres.

Les volailles Sanderson Farms s’envolent

Le titre du producteur de volailles Sanderson Farms a grimpé de 7,4 % à 195,88 dollars. Le groupe a annoncé son acquisition par Cargill et le fonds d’investissement Continental Grain au prix de 203 dollars l’action. L’opération valorise le troisième producteur de poulets des États-Unis à 4,5 milliards de dollars.

Moderna s’envole

Le titre du fabricant Moderna a bondi de 17 % à 484,47 dollars, un record pour le titre, après avoir annoncé que son vaccin contre le coronavirus était approuvé par l’autorité de règlementation du médicament en Australie.

Le pétrole recule, le dollar monte

Les prix du pétrole ont reculé, pénalisés par la hausse des contaminations à la COVID-19 chez les deux pays premiers consommateurs de brut, les États-Unis et la Chine. Ils ont affecté l’ensemble des valeurs du secteur.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a chuté de 2,34 % à 69,04 dollars à Londres, au plus bas depuis plus de deux semaines.

À New York, le baril américain de WTI pour septembre a lâché 2,63 % à 66,48 dollars.

Vers 20 h 40 GMT, l’euro s’échangeait à 1,1737 pour un dollar, affichant ainsi une baisse de 0,21 %.

Le bitcoin montait de 4,17 % à 45 688 dollars.